spot_imgspot_img

Sit-in de Washington: Un message clair au régime Bongo

Le sit-in organisé par le BDP devant l’ambassade du Gabon aux USA à Washington lundi 16 décembre se voulait un message clair adressé au régime Bongo, lui signifiant ainsi sans détour que le temps de l’impunité avait sonné et que le peuple gabonais n’était plus disposé à se laisser brimer par ce régime corrompu.

C’est vers 11 heures que des Gabonais courageux se sont pointés devant l’ambassade, tenant en mains des pancartes bilingues anglais-français dont les messages ne mâchaient pas les mots à l’encontre d’Omar Bongo et de son régime.

L’une des pancartes les plus frappantes reprenait le thème de la politique  » manioc  » par lequel le BDP caractérise le régime Bongo, une politique manioc dans laquelle le régime Bongo est devenu champion.  » Assemblée manioc, Sénat manioc, Gouvernement manioc, Président manioc, Nous ne voulons plus d’élections manioc au Gabon.  » D’autres pancartes faisaient allusion aux 35 ans de pouvoir de Bongo, demandant ainsi la fin du régime :  » 35 Years Is Enough  » (35 ans c’est assez) disaient les pancartes.

Intrigués par le sit-in, un certain nombre de passants américains se sont approchés pour poser des questions sur le but de ce rassemblement. Les manifestants s’empressèrent de leur expliquer que Bongo était l’un  des plus vieux présidents au monde et qu’il avait pris le pays en otage tout en transformant le pays en dictature. De nombreuses voitures durent s’arrêter pour mieux lire les pancartes, et pour les compatriotes présents, cela faisait mal de voir les Américains choqués d’apprendre qu’il y avait un président quelque part dans un pays africain obscur qui avait passé 35 ans au pouvoir et souhaitait continuer à régner pour au moins 10 ans de plus, ce qui fera au total 45 ans de pouvoir si Bongo se présente encore et  » gagne  » les élections de 2005. Il sera alors le plus vieux président du monde, un  » honneur  » dont le Gabon pourrait bien se passer.

 » Alors, ils organisent de fausses élections là-bas, pour donner un faux air de démocratie « , lança par exemple une dame américaine qui passait par là. Dépitée, elle partit de là en secouant la tête.

En effet, pour les Américains, 35 ans c’est quelque chose d’inimaginable. Leurs régimes en effet changent tous les 4 ans et chaque président n’a que 4 ans pour appliquer son programme. Cela leur donne donc une obligation de résultats immédiats. Des régimes de 8 ans comme ceux de Clinton sont donc plutôt rares et exceptionnels dans ce pays où la classe politique se renouvelle plus rapidement que dans n’importe quel autre pays du monde. En effet, un candidat n’a en général qu’une seule chance de se présenter. Une fois qu’un candidat participe à une  élection présidentielle et la perd, le parti le fout à la porte et on cherche tout de suite un nouveau visage. Les députés sont élus chaque année, permettant ainsi le renouvellement des idées et des énergies. Allez donc leur parler d’un régime de 35 ans, et l’Américain s’étrangle de surprise, surtout quand on leur dit que quand Bill Clinton était encore à l’université, Omar Bongo était déjà au pouvoir. Quand Bill Clinton devint gouverneur d’Arkansas et y passa 8 ans, Bongo était toujours au pouvoir. Quand Bill Clinton devint président et y passa 8 ans, Bongo était encore au pouvoir. Quand la femme de Bill Clinton, Hillary, qui devint Sénatrice un an après leur départ de la maison blanche, terminera son mandat de Sénatrice de New York, Bongo sera toujours au pouvoir. C’est donc là une situation des plus intolérables.
Le Dr. Daniel Mengara (en lunettes) posant avec des compatriotes

Cependant, la plus grosse honte pour nous Gabonais fut de manifester devant une ambassade du Gabon en état de décrépitude avancée, à l’image même du pays (un article de fond sera publié sur le sujet honteux de nos ambassades dans les prochains jours). En effet, entouré de détritus, et sans aucune pancarte indiquant que c’est là une ambassade, l’immeuble dont les travaux de réfection n’ont jamais été achevés, est un vrai trou à rats.
Ambassade du Gabon: un véritable chantier, un trou à rats jonché de détritus comme en témoignent les trois images ci-après.

Et des histoires sordides de détournement de fonds par l’ambassadeur et sa petite cour y circulent que nous livrerons dans un prochain article. Ceci est d’autant plus surprenant que l’ambassade de Washington est située dans la capitale du pays le plus puissant du monde, ce qui aurait dû demander un effort au moins au niveau de l’image d’un pays comme le Gabon. A l’opposé de cela, des pays parmi les plus pauvres comme le Burkina Faso ont des ambassades à Washington qui prêtent à rêver. Pour ne rien dire du petit  » palais  » qui abrite l’ambassade du Cameroun à Washington, un véritable exemple de sérieux.

C’est donc dire que l’état de décrépitude de l’ambassade du Gabon à Washington correspond exactement à l’état de décrépitude de l’ensemble du pays,  et traduit l’état de ruine généralisée dans lequel le régime Bongo a conduit le peuple, car le régime dit ne plus avoir assez d’argent pour s’occuper de maintenir ses structures à l’étranger. Cependant, Omar Bongo trouve malgré tout assez d’argent pour donner aux putes américaines, comme  ces fameux 200.000 dollars qu’il balança à une prostituée lors de son dernier voyage à New York.

Le sit-in, comme prévu, a pris fin à 13 heures. Le Dr. Mengara était présent et a encouragé les organisateurs du sit-in de Washington à continuer le combat.

 » De nombreux compatriotes ont encore trop peur de montrer publiquement leur opposition au régime Bongo. Des actes comme celui-ci sont donc à multiplier car plus les compatriotes hésitants vous verront actifs, plus ils prendront le courage de manifester leur ras-le-bol,  » a dit le Dr. Mengara.  » Le jour où les Gabonais se lèveront comme un seul homme pour dire à Bongo que trop c’est trop, cela ne prendra même pas trois mois pour détruire le régime Bongo.  »

Le Dr. Brice Ongali, qui avait fait le déplacement du Canada pour soutenir des frères des USA, a fait état de tentatives d’intimidations de la part de l’Ambassadeur du Gabon au Canada à l’encontre des Gabonais qui voulaient se rendre aux sit-in de Washington.

 » Le fameux ambassadeur, un vrai gamin, panique à chaque fois que le BDP veut se lancer dans une action. Il n’hésite pas parfois à prendre le téléphone pour appeler des gens pour les menacer. Ceci montre que nous avons en face de nous un régime aux abois qui, au lieu de s’inspirer de nos recommandations pour développer le pays et y assurer la paix par la réforme, continue à s’entêter dans des méthodes qui ne nous impressionnent plus,  » a déclaré le Dr. Ongali.
Ambassade du Cameroun à Washington, DC: Un vrai palais

  » Ils ne savent pas que plus ils essaieront de nous intimider, plus ils nous radicaliseront dans notre désir d’en finir avec ce régime indigne du peuple gabonais,  » a-t-il ajouté.

Le BDP, quant à lui, a promis aux manifestants qu’il ne fléchira devant aucune difficulté ou intimidation, et que des intimidations comme celle à laquelle se livre l’ambassadeur du Gabon au Canada à l’encontre des jeunes Gabonais qui osent vouloir signifier leur opposition au régime Bongo ne sauveront pas le régime de la fin que nous lui préparons, car de tels enfantillages ne sauraient affecter la détermination du BDP-Gabon Nouveau
Ambassade du Burkina à Washington, DC: Respectable.

 . Au contraire, tout écueil mis au travers de notre route ne servira qu’à renforcer notre désir d’en finir avec le régime bestialisé d’Omar Bongo.

Les manifestants se sont donc promis de revenir à l’assaut autant de fois que possible et de travailler avec le mouvement pour totalement s’engager dans une campagne visant à discréditer le régime Bongo auprès non seulement des autorités américaines, mais aussi auprès de la Banque mondiale et des autres institutions internationales.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES