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BDP-Gabon Nouveau: Okili-Boyer se fait Hara-Kiri

C?est le classique du retournement de veste version tropicale. Un opposant classé « pur et dur » du mouvement Bongo Doit Partir (BDP) joue honteusement la partition de Bongo Doit absolument Rester (BDR).

Il n’y a pas que les opposants intérieurs qui sont dans la nasse du pouvoir de Libreville. Ceux de l’extérieur ne font pas exception à la règle d’or. En somme, la botte secrète d’Omar » fait des ravages partout où se trouvent des représentants de la planète Gabon d’abord. Dernière défection en date, celle du citoyen Paul Okili Boyer, tout puissant ministre d’un gouvernement de salut national en exil, qui fait cette déclaration d’allégeance au grand camarade datée du 5 juin : « Depuis la création du BDP Gabon Nouveau, je suis au poste déterminé de ministre de l’Intérieur, chargé de la protection du citoyen et de la Défense nationale . A ce jour, je m’aperçois que le gouvernement légal du Gabon, sous la direction du premier ministre en place, et sous les conseils éclairés de son Excellence El Hadj Omar Bongo, fait des efforts de reconstructions et essaye av! ec courage et persévérance de débloquer démocratiquement les actions de caractère social et politique qui prévalent dans notre pays comme malheureusement dans tous les pays en développement » . Autocritique ? Déculottée ?

 FUTUR MINISTRABLE

 Pour le Ministre Okili, le Gabon a pris le train d’un développement incontesté, donc incontestable. Libre à lui de raconter ce qui lui passe par la tête, malgré un séjour de 20 ans d’exil volontaire sur le territoire français ! Inutile de demander à ce monsieur si, durant cette tranche de vie, la France , sa patrie d’adoption, est restée figée dans les années 80. Que sa chère patrie perdue sur les terres d’Afrique centrale soit demeurée un bourg de la période post-coloniale, cela ne lui donne, apparemment, ni des cauchemars, ni la rage de comprendre. Comprendre ne fut-ce que ce postulat qui insulte l’intelligence humaine : comment le Gabon puisse être riche et pauvre ? Tant mieux pour le futur ministrable au cabinet Ntoutoume Emane III ! Pourquoi pas, puisque le digne homme entreprend une démarche qui lui vaudra beaucoup de bénéfice auprès de qui de droit. Il en est si co! nscient qu’il en jubile comme un pape : « ce jour, je démissionne de la fonction de ministre du BDP Gabon nouveau car j?estime ne plus être à même de continuer à m’associer à un coup constitutionnel qui risque de perturber les Gabonais ». Ici, arrêtons. Ne sommes-nous pas en face de ce qui s’apparente à un zeste de traîtrise ?Pour être bien vu de Libreville, l’opposant Okili Boyer va balancer le plan de ses petits camarades des cellules de Paris, Washington et d’ailleurs. S?ils ont monté un coup tordu visant à faire la révolution en ce pays de paix, c’est raté ! Grâce au ministre de l’Intérieur d’un machin ! Le classique du retournement de la veste, en somme.

 SYMPATHIE POUR MAMBOUNDOU

Question : l’homme a-t-il vraiment été un opposant trentenaire ? Jouait-il le rôle du ver dans un fruit appelé BDP ? Au nombre des fleurs qu’il tresse autour du cou du président gabonais, il est le Saint d’entre les Saints : « Notre pays a la chance d’avoir à sa tête un homme de bien et de réflexion en la personne d’Omar Bongo et l’opposant que je suis lui dit aujourd’hui : je me retire du combat politique contre vous , Monsieur le président, vous aviez raison dans vos choix ». Bravo, l’artiste !

 Qui est celui qui fut, de 1975 à 1983, détenu politique pour atteinte à la sûreté de l’Etat avant de s’exiler  à Paris ? Ce fut dans le cadre de l’affaire Garcia, survenue à Oyem, au Nord Gabon, que l’opposant a eu des démêlés avec la justice. Il a de la sympathie pour Pierre Mamboundou, exilé , lui, à Dakar, après une affaire de tentative de coup d’Etat, et dont le parti, émergeait. Pendant un moment, il est étiqueté proUPG . Ensuite, il donne l’impression que son c’ur bat pour la coordination de l’opposition démocratique (COD), dans les années 90. Toute fois, un préjugé tenace l’accompagnait dans les milieux politiques, au Gabon comme à l’étranger : « attention, c’est une TAUPE ». De qui ? Du pouvoir de Libreville ? Du BDP ? Du lobby des sécurocrates ?

 OLIVIER SOREMA NGANI
Le peuple: Hebdomadaire Indépendant Panafricain d’informations et d’analyses, n°26 du Mercredi 02 juillet 2003

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