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Communiqué : Militants BDP-Gabon Nouveau déférés pour outrage au chef de l’Etat

C?est vendredi 11 juillet 2003 que Mr. Hugues Bessaques, Président du Comité de Coordination Nationale du BDP-Gabon Nouveau a de nouveau été arrêté par les services secrets du régime, portant ainsi à cinq le nombre de militants BDP incarcérés pour délit d’opinion politique dans un pays où le régime Bongo ne cesse de clamer que le Gabon est un pays démocratique.

Mr. Bessacque rejoint ainsi en prison les militants BDP?Messieurs Brice Obanda, Gervais Amogo, Abdul Allogo Mintsa et Pascal Nkoulou?arrêtés dans la nuit de vendredi 4 juillet dernier, sans qu’il ne leur ait été donné l’opportunité d’assurer leur défense ou de contacter un avocat.

C?est ainsi que les cinq militants, dans la journée du vendredi 11 juillet, se sont retrouvés devant un juge d’instruction qui a de manière sommaire et sans la moindre considération du droit des prévenus à se défendre ou à se faire assister d’un avocat, prononcé à leur encontre les chefs d’accusation d’outrage à chef de l’état et trouble à l’ordre public. Les militants BDP ont ensuite été transférés à la prison centrale de Gros-Bouquet, sans que les détails de leur sentence n’aient été communiqués ni à eux-mêmes, ni à leurs parents. Vu que messieurs Brice Obanda, Gervais Amogo, Abdul Allogo Mintsa et Pascal Nkoulou étaient restés enfermés sans jugement depuis le 4 juillet, il va sans dire que l’arbitraire qui entoure la détention des membres BDP ne cesse de surprendre.

Ce qui est encore plus surprenant, c’est la nature politique des accusations portées contre nos militants par le régime Bongo. D?une part, nos militants sont accusés d’outrage à la personne du chef de l’état, mais l’on se demande où se trouve l’outrage dans les documents que le BDP distribue officiellement à Libreville, documents qui traduisent la simple vérité d’un régime dont l’échec de 36 ans s’est soldé par la mort lente de tout un peuple. L?outrage au chef de l’état étant un crime politique, il ne fait donc aucun doute que le régime Bongo est aujourd’hui en train de priver nos militants du droit d’exprimer librement leur opinion dans un pays où de telles opinions sont garanties par la constitution gabonaise. D?autre part, l’accusation de trouble à l’ordre public reste elle aussi très fantaisiste. Le BDP n’a jusqu’à présent pas encore appelé le peuple à la grève générale ou à d’autres formes de subversions. Les militants du BDP, qui ne travaillent pas dans la clandestinité, ne se sont jusqu’à présent limités qu’à la distribution officielle de documents éducationnels et à des prises de contact auprès des populations gabonaises, pour leur faire connaître les opinions patriotiques de notre mouvement. Là encore, l’on ne voit pas ce qui, dans une distribution non clandestine de fascicules et de prospectifs éducationnels, se définirait comme des actes de subversions ou de trouble à l’ordre public.

Par ailleurs, si le régime Bongo souhaite vraiment arrêter quelqu’un, qu’il porte plainte contre le Dr. Daniel Mengara, qui est le coordinateur du mouvement BDP. Il va sans dire que si Monsieur Bongo se sent outragé par le contenu des documents distribués par les militants BDP, il ne peut condamner des militants pour un contenu politique qu’ils n’ont pas créé. La seule personne à condamner, juger et mettre en prison, dans ce cas, demeure le Dr. Daniel Mengara, qui, avec le Comité Directeur du BDP, est l’auteur desdits documents. Il appartiendra alors à Monsieur Bongo de se rendre lui-même au tribunal témoigner, face au Dr. Mengara, de l’atteinte qui lui aura été faite et d’en apporter la preuve. Le Dr. Daniel Mengara est prêt à se rendre au Gabon pour répondre lui-même des accusations de trouble à l’ordre public et d’outrage au chef de l’état si Omar Bongo dépose une plainte formelle en bonne et due forme contre le mouvement. Il s’ensuit cependant que les militants BDP doivent être libérés immédiatement car ils ne sauraient être tenus responsables et condamnés pour des opinions dont ils ne sont pas les auteurs. S?il l’on admettait effectivement que le contenu des documents distribués par les militants BDP constituait un crime de lèse-majesté, alors mettre en prison des militants pour des opinions exprimées par quelqu’un d’autre, c’est-à-dire la direction du BDP dans ce cas, est hautement illégal, arbitraire et révélateur de l’état de jungle dans lequel fonctionne la justice gabonaise, prise en otage comme elle est par le pouvoir politique et obligée de prononcer des sentences qui ne reposent aucunement sur une interprétation légale des textes de loi de notre pays.

L?évidence est donc que le régime Bongo, qui n’a jamais cessé d’exceller dans les arrestations arbitraires et les accusations fantaisistes, montre aujourd’hui son vrai visage. Le Gabon n’est pas encore une démocratie et ne l’a jamais été. Les discours politiques qui, depuis 1990, essaient de dépeindre le Gabon comme un pays stable n’ont plus aucune crédibilité quand on voit les persécutions politiques auxquelles sont soumis nos membres. Au-delà même de nos membres, c’est le peuple gabonais dans son entièreté qui est muselé, torturé, affamé et pris en otage par le régime dictatorial d’Omar Bongo. Dans de telles conditions, parler de pays stable est une véritable fuite en avant, surtout quand on sait que derrière tout peuple muselé se cache toujours un sentiment de rébellion et de révolte qui, si porté à son extrême par le désespoir et la persécution, peut éclater au grand jour à tout moment. Le Gabon n’est donc ni un îlot de stabilité et de paix, ni un exemple de démocratie en Afrique. Au contraire, la dictature vieille de 36 ans du régime Bongo ne fait que se renforcer tout en faisant fi des droits élémentaires de notre population à la décence humaine, droits pourtant garantis par la loi fondamentale gabonaise.
Nous demandons donc encore une fois aux médias, organismes des droits de l’homme et aux administrations étrangères représentées au Gabon de faire pression sur le régime Bongo pour une libération immédiate de nos cinq membres, messieurs Hugues Bessacque, Brice Obanda, Gervais Amogo, Abdul Allogo Mintsa et Pascal Nkoulou, actuellement emprisonnés à la prison centrale de Gros-Bouquet et ne jouissant que d’un droit de visite très limité de la part de leurs parents. Nous demandons également au régime dictatorial d’Omar Bongo de cesser les intimidations vis-à-vis de nos représentants, et surtout de cesser la persécution politique à leur encontre.

Nous rappelons à tous que le BDP et ses représentants ne font rien d’illégal au Gabon. Nos activités actuelles, qui se font au su et au vu de tout le monde, entrent dans la droite ligne de l’implantation légale de notre mouvement politique au Gabon, et ces activités sont autorisées par la loi gabonaise actuelle. L?arrestation et la persécution de nos représentants et membres à Libreville ne peut donc que découler de l’arbitraire d’un régime dictatorial qui n’a pas changé depuis 36 ans et qui continue à priver les Gabonais du droit de choisir librement leur camp politique et de s’opposer à lui.

L?arrestation arbitraire de nos membres et leur persécution par le régime Bongo devraient interpeller la communauté nationale et internationale sur la nécessité d’un changement de régime au Gabon, car c’est à ce seul prix que la paix, le bien-être, le respect des droits citoyens du peuple et la décence seront rendus aux Gabonais.

Nous appelons la communauté nationale et internationale à exercer sur le régime Bongo la pression nécessaire pour non seulement obtenir le plus rapidement possible la libération de nos représentants et militants, mais aussi obtenir la libéralisation immédiate du paysage politique gabonais, afin que le peuple gabonais puisse librement et immédiatement commencer à jouir de ses libertés politiques.

Nous appelons les organismes bancaires tels que le FMI et la Banque Mondiale à bloquer toute aide financière au régime Bongo tant qu’il ne se sera pas créé au Gabon les conditions de réforme et de démocratie qui puissent garantir aux Gabonais le bien-être politique et économique qu’ils méritent.

Fait à Montclair, New Jersey, le 13 juillet 2003

BDP-Gabon Nouveau

P.O. Box 3216
TCB

West Orange, New Jersey 07052, USA

Tel: 973-655-5143 / 973-233-1651

Fax: 973-233-1652 / 973-655-7909

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