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L’âne et l’abreuvoir

Tsir’Ella-Nguéma

Peut-on conduire un âne à l’abreuvoir ?  Oui !
Peut-on l’obliger à boire ? malheureusement Non !

L’homme n’arrive que très difficilement à la conscience de son humanité et à la réalisation de sa liberté lorsqu’il est soumis au dictat du mépris de la morale des institutions.
Il naît bête féroce et esclave, et il ne s’humanise et s’émancipe qu’au sein de la cité.

Ainsi, les civilisations d’autres fois avaient compris que pour que les hommes tirent bénéfice de leurs intelligences et de leurs créativités, il fallut définir les règles de conduite et d’échanges entre individus et entre communautés. Et que sans ces règles qui sont la nécessité même, l’instinct primaire de violence et d’égoïsme continuerait à sévir et à compromettre l’épanouissement de la cité et de l’humanité toute entière : cela s’appela, au sens noble du terme, la démocratie.
Ce concept mettait donc entre les mains du citoyen tous les moyens pour mener à bien son destin sociétal.
Mais le citoyen ne pouvait le faire que s’il comprenait, au plus profond de son âme et de son être, la force de cet abreuvoir.
Mais l’âne, nul et incrédule, méprisant et primaire, ne pu boire pour renouveler ses énergies afin de contribuer au développement de son environnement. L’âne souffre alors de son animalité.
L’abreuvoir qu’est la démocratie, et l’âne qui est le politique incompétent nous aident à comprendre l’ineptie de nos dirigeants face à l’outil démocratique.
Le président Chirac avait donc tout à fait raison de dire que la démocratie était une illusion pour le Gabon. Car il nous faisait comprendre subtilement que Bongo, n’ayant aucune matrice intellectuelle ni bon sens, n’arriverait pas à comprendre la valeur de ce concept, et qu’ayant animalisé son entourage, il continuerait à diriger son pays au gré de l’arbitraire et du cynisme. En effet, 12 ans après cette réflexion et après 38 ans de règne infructueux pour le Gabon, il veut toujours se maintenir au pouvoir. Quel drame !
Alors cher président Chirac, vous qui êtes élu légitimement au suffrage universel et conformément à la force de la démocratie, nous voulons avoir les réponses aux questions suivantes :
– Pourquoi la France que nous aimons tant depuis la coloniale jusqu’à maintenant s’obstine à faire toujours le mauvais choix sur les dirigeants africains ?
– Pourquoi cette France que nous avons adoptée de tout c’ur, parce que terre de liberté, fait-elle la malentendante et la malvoyante devant le constat triste d’une politique délétère menée depuis plus d’une génération et qui attise un sentiment anti-français généralisé ?
Est-ce l’héritage du Gaullisme que de voir gémir un peuple des maltraitances et des crimes de ses dictateurs, ou de maintenir jusqu ‘au dernier souffle un régime au bilan plus que tribaliste et génocidaire ?
Si c’est cela le Gaullisme, où est donc passée la raison qui distingua l’Homme de l’Animal ?
Si c’est cela le Gaullisme, où est donc passé l’esprit visionnaire ô combien admirable du Grand général De Gaulle ?
Est-ce un héritage mal assumé par ses successeurs, ou plutôt, est-ce une face cachée du concept Gaulliste sur l’Afrique ?, concept que nous découvrions au moment où l’humanité se défend ?
Les mercenaires des guerres civiles et du chaos nous dirons , bien sûr, que la France n’est pas le Gabon, et que le Gabon n’est pas la France. Mais nous leur répondons que:
Que la France cesse donc de protéger ses intérêts par des régimes incompétents,
et que les dirigeants incompétents cessent de solliciter l’aide de la France lorsque leur politique bat de l’aile.

En Afrique, dans bon nombre de pays, il n’y a vraiment plus d’espoir. Seuls règnent en maîtres des idiots. Des individus qui n’arrivent pas à intégrer des lois basiques de la nature et de la vie. Des lois qui, pour n’en citer qu’une, nous enseignent que :
Une communauté qui se veut d’évoluer doit intégrer les trois étapes de l’existence à savoir, Naître, Vivre et Mourir ; et que, de la prise de conscience de ces étapes, les générations actives ont le devoir d’assainir l’avenir de leurs puînées. 
Enfreindre, un temps soit peu, à ces règles fondamentales conduit inévitablement vers une anarchie et une précarité de toute la communauté, voire même sa disparition.
Une disparition qui ne sera que le fruit de multiples frustrations et d’injustices accumulées

Un président non élu démocratiquement ne peut donc que mépriser la valeur de la loi.
L’idée de réforme de l’état, tel que le bon sens l’évoque et le suggère, a-t-elle vraiment une portée dans la tête des gens qui n’ont jamais été élus par la volonté du peuple?
Le droit exprime la volonté du corps social. Il ne peut être unifié, dans une communauté d’hommes, que dans la mesure où cette volonté est respectée par l’homme d’état. Mais cette conformité est inconcevable dans un système où, injustice, incompétence et prostitution morale règnent en maître.
Pendant près de 40 ans d’un règne illégitime, pourquoi voulez-vous qu’OB respecte les textes qui régissent le sens et la mission de l’Etat ?
Jamais élu au suffrage universel,
Jamais connu les valeurs morales et civiques des institutions,
Jamais formé pour les interpréter, OB ne pouvait, en toute logique, que mépriser la lettre institutionnelle. Trop complexe pour son cerveau malingre.
OB a donc pris les raccourcis pour gérer le Gabon : l’arbitraire.
Autrement dit, Constitution et autres valeurs cardinales de l’état ‘basta’, étant donné que tous ceux qui l’entourent sont animalisés et suivent à la lettre ses inepties et ses injonctions maléfiques.
Pour preuves :
Moi bongo, si vos gichtoires de conchtutuchion, n’ont pas prévu que je puisse épouser une femme de nationalité étrangère en étant chef de l’état, vous m’arrangez cha.
Si je veux courtiser en même temps la femme et la fille d’un compatriote, vous me bloquez sa carrière professionnelle pour qu’il viennent s’agenouillez devant moi.
Tous ceux qui manifesteront la moindre liberté de pensées et la moindre autonomie d’être doivent être muselés, bâillonnés et exclus de toute vie décente. Ché comme cha chez moi.

Il veut être le début et la fin de tout au Gabon. c’est d’ailleurs pour intention maléfique qu’il osa déclaré publiquement qu’après son règne, on cherchera le Gabon sur la carte de l’Afrique.
Et d’ailleurs, ses acolytes qui sont plus âgés que lui l’appellent ‘papa’.
Oh mon dieu, où sommes-nous ? certainement chez les fous.
Ils ont atteint l’acmé du crétinisme.

Pour revenir au concept de  » droit illégal « , on retrouve la notion de loi favorable à une catégorie de citoyens (une ethnie par exemple), notion qui nous renvoie au débat primaire des limites de la loi dans l’espace et dans le temps.
Un débat qui, autrefois, pour justifier les injustices et les inégalités cyniques au sein d’une communauté, la coutume avait un pouvoir supra étatique.
Or, dès lors qu’un état s’identifie au nom de la démocratie, ces valeurs primitives et rabougries n’ont plus force de régner. Sauf si, une loi universelle venait à nous démontrer que telle responsabilité de l’état correspond mieux aux capacités cognitives d’une ethnie plutôt qu’une autre. Ou encore que seul un individu n’ayant aucun sens ni aucune moralité de la constitution est capable de protéger les intérêts d’un pays comme la France.
Nous pensons, bien au contraire, que de tels individus, par leur ineptie récurrente et leur incompétence pérenne, ne peuvent que rendre un très mauvais service à la France.
Car ces carriéristes de mauvaise politique font passer notre France pour le  » mouton noir  » devant les nouveaux enjeux du monde et la volonté du concert des nations à assainir les rapports entre pays du nord, en manque de challenge, et ceux du sud exsangues par leurs dictateurs protégés. Lire  » Comment la France a perdu l’Afrique  » de S. Smith et A. Glaser, ou  » Empire colonial et capitalisme français  » de J. Marseille.
Aussi, on peut comprendre les coulisses et les décisions du G8 de 2005 à contre-courant de nos orientations politiques en Afrique.

La révolution succède inexorablement au viol et à la falsification des institutions. Et pourtant, lorsque l’expérience suit la raison, cela devrait nous exposer aux lois de la nature et de la société.
Pourquoi, malgré toutes les expériences vécues depuis près de 15 ans (du Rwanda au Togo via la Côte d’Ivoire), nous nous obstinons à croire en France que c’est en maintenant Bongo au pouvoir que nos intérêts seront mieux protégés au Gabon’ et que seule sa lignée de sang répondrait à nos exigences ?
Combien de fois devrions-nous rappeler que le règne de cette catégorie de dirigeants incompétents et figés au pouvoir n’a fait que susciter, entretenir et encourager le sentiment anti-Français qui bas son plein aujourd’hui dans toute l’Afrique.
La raison et la justice voudraient que nous reconnaissions en France qu’ un individu en règne depuis près de 40 ans à la tête d’un état, qui plus est avec un bilan accessible aux registres des échecs, ne doit pas mériter les égards d’un état digne des valeurs Gaullistes comme la France.

Que faisons nous donc de ce que nous inspirent les valeurs républicaines ?

– Admettrions-nous qu’un de nos présidents français reste au pouvoir pendant plus de trois mandats de 7ans, et ce, malgré le constat aigre et ethno-génocidaire de son bilan ? (il suffit de voir la différence de traitement entre groupes ethniques).

– Aurions-nous accepté, en France, qu’après l’interminable règne d’un président au même bilan (médiocre), que l’un de ses fils prenne sa succession, au mépris de la volonté du peuple, et donc des institutions ?
      Rappelons cette belle maxime anglaise qui dit que ‘le roi peut tout faire quand il est d’accord avec son peuple’.

– En France, accepterions-nous que les ministères clés des gouvernements successifs ne soient que sous la responsabilité des ressortissants de Corrèze ou de Jarnac depuis plus de 35 ans et ce, au mépris de la compétence ?

– En France, accepterions-nous, qu’un responsable de l’état ou qu’une personnalité quelconque ne soit même pas perturbé dans ses fonctions après avoir commis des exactions, des crimes et détournements de fonds publiques, malgré toutes les preuves apportées’

– En France, accepterions-nous qu’un ministre, un directeur administratif ou un conseiller de ministre ait plus de 10 voitures dans son parking automobile privé, et des milliards d’Euros en banque sans que l’on ne sache d’où lui vient cette fortune pendant qu’il manque de médicaments dans les hôpitaux et qu’il y ait plus de 60% de la population qui vit en deçà du seuil de pauvreté ? 
      Sachez qu’en Afrique la notion d’héritage ne s’est jamais estimée en valeur de coffre-fort, encore moins pour les dirigeants de la génération de bongo.

– En France, accepterions-nous que plus de 97,75% des richesses de la France appartiennent à la famille de Chirac ou de Mittérand alors que nous crions au trou de la sécu ou au taux explosif du chômage ?

– En France, accepterions-nous que chaque fois que des énergies expriment leur génie par la création d’entreprises pour aider le pays à se développer, ces citoyens créatifs soient obligés de faire allégeance à l’incompétence de certains dirigeants politiques, jusqu’à rétrocéder obligatoirement un pourcentage de leur activité au président de la république ?

– En France, accepterions-nous que le président de la république impose sa décision dans toutes les initiatives constructrices qui se manifestent dans quelque domaine que ce soit et où que ce soit dans le pays’

– En France, accepterions-nous qu’un président en exercice fasse modifier l’âge du droit à la candidature présidentielle sans consulter le peuple ? et ce, pour empêcher que des nouvelles énergies s’expriment ?
Au Gabon, Bongo prit le pouvoir en 1967 à l’âge de 33 ans. Aujourd’hui, 38 ans après, il vient de faire modifier l’âge de la candidature aux présidentielles à 40 ans. Pourquoi ?
Estime-il, peut-être, que les générations Gabonaises de ses 38 ans de règne sont trop idiotes pour continuer à sacrifier le Gabon ;
Ou alors, comme on le vit chez les Grecs, autrefois, l’exil ou le retour des exilés fut toujours des époques qui marquèrent le changement positif de la constitution.
Bongo n’est certainement pas capable d’assumer l’échec que lui réservent ces jeunes espoirs ?

– l’État est-il paradoxalement le violateur de la volonté de peuple qui le légitime ?

– Etre gouverné en Afrique, serait-ce être en garde à vue, par des politiques sans vertu ?

– En Afrique en général, et au Gabon en particulier, l’État serait-il le mal ?

Alors que l’État commande le bien chez les autres en occident, il le dessert lui-même au Gabon.

Si toutes ces questions qui s’adressent à nos consciences en France sont répondues par Non, alors, comment justifier et expliquer aux Français, aux Gabonais et aux autres nations qui nous regardent cette étroite collusion entre notre France, vitrine de la démocratie, et notre Gabon opprobre de la démocratie ?

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