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Le Gabon interdit l’accès aux sites internet pornographiques et « subversifs »

Le Conseil national de la communication (CNC) du Gabon a décidé d’interdire l’accès « aux sites internet pornographiques et subversifs », citant notamment un site d’opposants en exil accusé de lancer un « appel au terrorisme », a-t-on appris mardi auprès de son président.

L’organe de régulation des médias a décidé « d’ordonner aux opérateurs internet gabonais (…) d’interdire l’ouverture par les usagers de sites pornographiques ou subversifs (…) et d’user de tous les moyens dont ils disposent pour empêcher les usagers d’accéder à partir du Gabon » à de tels sites « situés à l’étranger », indique un communiqué du CNC.

Le contrôle de l’application de cette mesure est confié aux « services chargés de la sécurité de l’Etat », poursuit le texte.

Le seul site internet cité est www.lemamba.org, hébergé à l’étranger. « Le Mamba – Armée gabonaise de libération nationale » se présente comme la « branche armée » du mouvement « Bongo doit partir » (BDP-Gabon nouveau), créé aux Etats-Unis par des opposants au président Omar Bongo Ondimba.

« Ce site a appelé à agresser ou éliminer les Français au Gabon. Il promet des récompenses pour la destruction de bâtiments publics. C’est un appel au terrorisme », a affirmé à l’AFP le président du CNC François Engongah Owono.

« La liberté de la presse est garantie par la Constitution au Gabon, sous réserve du respect de l’ordre public et de la dignité de la personne. On ne peut pas tolérer les appels à l’insurrection, à la violence, à la haine », a-t-il expliqué.

« Ce n’est pas une façon de museler l’opposition » politique à l’intérieur du pays, a-t-il assuré, précisant néanmoins que les recherches se poursuivaient pour identifier d’éventuels autres sites à interdire.

Interrogé par l’AFP, le directeur technique d’Internet Gabon, l’un des cinq opérateurs gabonais, a estimé que les moyens d’appliquer cette mesure étaient « très limités ».

« Bloquer l’accès en général à tous les sites pornographiques, c’est très difficile, voire impossible », a souligné Djimadoum Noudjalbaye.

« Il faudrait voir quels sont les sites précis visés. Mais même une telle liste ne serait valable que pour un laps de temps très court, car les sites visés peuvent changer d’adresse pour s’adapter, et puis il se crée des milliers de nouveaux sites pornographiques chaque semaine », a-t-il noté.

Un responsable d’un autre opérateur, qui a requis l’anonymat, a estimé que l’interdiction des sites pornographiques était en fait « un prétexte » pour relativiser celle des sites « subversifs ».

Le président du CNC a démenti une telle intention.

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