spot_imgspot_img

Lettre ouverte du Dr. Daniel Mengara à Nicolas Sarkozy, Président de France :  » Si la dictature ne peut être tolérée en France, elle ne doit pas être tolérée au Gabon  »

Communiqué de presse, pour diffusion immédiate
Dr. Daniel Mengara
(BDP-Gabon Nouveau, 26 juillet 2007) – Lettre ouverte du Dr. Daniel Mengara à Nicolas Sarkozy, Président de France :  » Si la dictature ne peut être tolérée en France, elle ne doit pas être tolérée au Gabon « . Vous conviendrez avec nous, Monsieur le Président, qu’une situation de dictature, aussi bénigne qu’elle puisse paraître, ne pourrait être tolérée dans un pays démocratique comme le vôtre. Elle ne doit pas non plus être tolérée au Gabon.
A Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République française.

Monsieur,

Au nom du mouvement  » Bongo Doit Partir – Pour la construction d’un Gabon Nouveau  » (BDP-Gabon Nouveau), mouvement gabonais d’opposition en exil dont je suis le leader, je vous transmets les salutations du peuple gabonais.

Au moment où vous rendez visite à notre pays sous votre nouveau statut de Président de la république française, nous ne pouvons que féliciter non seulement le peuple français, mais également votre propre personne, pour votre élection bien méritée le 6 mai dernier après un scrutin mené selon les règles de l’art.

Nous vous félicitons, Monsieur, parce que nous croyons fermement aux valeurs inaliénables de la démocratie et de l’état de droit. Dans votre élection au poste de président de la République française, nous voyons la décision souveraine d’une France qui a décidé, librement, de vous confier la direction de sa destinée. Nous nous garderons bien alors, quelles que soient les vues politiques parfois controversées qui ont été les vôtres de par le passé, de vouloir ici remettre en cause le verdict de la démocratie tel qu’il s’est majestueusement exprimé en terre française par le biais du vote populaire libre. De quel droit nous permettrions-nous de douter de la capacité de vos compatriotes à décider pour eux-mêmes ce qui est bon pour la France ? Les Français ont choisi Nicolas Sarkozy; nous respectons le choix souverain des Français.

Donc, félicitations !

Il est cependant hautement regrettable de constater, Monsieur le Président, que la France n’ait jamais voulu rendre à l’Afrique francophone ce genre de politesse souveraine. La France a plutôt mille fois  découragé, et même mille fois compromis, l’éclosion en terre africaine des valeurs cardinales de la démocratie dont la France se clame et se proclame pourtant inspiratrice depuis le 18ème siècle.  Il apparaît en effet que l’action débilitante de ses dirigeants, restés fossilisés comme ils le sont de manière héréditaire dans une vieille conception du monde, ait consisté à systématiquement bafouer toute possibilité d’affirmation des droits de l’Homme en Afrique et à semer chez nous, non pas ces valeurs universelles et démocratiques qui élèvent l’Homme et le libèrent, mais celles-là même qui l’animalisent. La vieille France dont nous parlons ici est celle qui ne voit en l’Afrique nègre qu’incapacité, infantilisme et animalité. Et c’est, en dernière analyse, cette vieille France des de Gaulle, des d’Estaing, des Chirac et autres Mitterrand qui, avec sa vieille vision de l’Afrique, a fait de votre pays une terre de contradictions.

De quelles contradictions parlons-nous ? De celles-là même qui se dessinent déjà dans votre propre discours et qui rappellent aux observateurs avertis que nous sommes la vieille maxime africaine selon laquelle en France, gauche ou droite au pouvoir, c’est bonnet blanc-blanc bonnet.

Vous dites, Monsieur, représenter la jeunesse des idées françaises et une nouvelle manière de faire qui serait une cassure d’avec les paroles en l’air de vos prédécesseurs. Soit !

Expliquez-nous cependant, Monsieur le Président, pourquoi, à peine élu le 6 mai dernier, vous receviez déjà dans le sacro-saint symbole démocratique de la France libre, un dictateur de la trempe d’Omar Bongo qui, depuis 1967, c’est-à-dire, quarante longues années, tyrannise son pays ?

Expliquez-nous également pourquoi, en ce mois de juillet, vous décidez de rendre visite au même dictateur, alors même que vous savez qu’il n’hésitera pas à utiliser votre visite comme une légitimation de sa dictature et de sa gestion désastreuse du Gabon, au moment même où le rapport 2007 de l’Institut de la Banque mondiale montre l’effondrement au Gabon de toutes les valeurs qui promeuvent la bonne gouvernance.

Monsieur le Président,

Dans l’équation de drames humains qui lient historiquement la France à l’Afrique, vous nous permettrez de douter de vos bonnes intentions. Pour nous Africains en général, et Gabonais en particulier, la France s’est souvent distinguée par le verbe qui crée l’espoir et l’action qui tue immédiatement cet espoir dans l’œuf. Le Général de Gaulle donna jadis aux Africains les indépendances d’une main, mais les reprit immédiatement de l’autre en imposant aux Nègres que nous étions des dirigeants qui, avec l’appui direct de la France, semèrent au sein de leurs peuples la dictature, l’arbitraire et la pauvreté. François-Xavier Verschave, un compatriote à vous, appela  » Françafrique  » cette politique déshumanisante de la France vis-à-vis de l’Afrique. Quelques décennies plus tard, François Mitterrand prononça à La Baule un discours libérateur empli d’espoirs nouveaux pour le continent noir, mais quand déferla sur l’Afrique le tsunami des revendications démocratiques, la France de Mitterrand s’empressa de sauver ses marionnettes, faisant ainsi le choix des compromissions mafieuses qui meurtrissent encore aujourd’hui tout un continent. Votre prédécesseur immédiat, ci-devant Jacques Chirac, a tout simplement fini de tuer en Afrique tout espoir de renouveau, réussissant même l’exploit de s’aliéner toute l’Afrique francophone. Aujourd’hui, vous n’en douterez pas, il y a cassure irrémédiable entre l’Afrique et la France.

Il se trouve, hélas, que la France n’est pas n’importe quel pays. La France est un pays avec un passé colonial, donc un pays qui a des responsabilités historiques dans la débâcle africaine. Il ne vous est donc pas possible, Monsieur, de renier ce passé, étant entendu que la pauvreté qui sévit actuellement en Afrique francophone trouve ses origines le rôle triplement déshumanisant que la France y a joué au cours des siècles : ce rôle fut historiquement cruel car la France fut esclavagiste ; ce rôle fut historiquement, socialement, culturellement et économiquement débilitant car  la France fut impérialiste et colonisatrice ; ce rôle continue, de nos jours, à être inhumain car la France de vos prédécesseurs, et celle que vous vous apprêtez déjà à instaurer, Monsieur le Président, se refuse à la repentance. Or, c’est cette repentance de la France que les Africains attendent, pour recommencer à croire en la possibilité d’une grande France des droits humains.

Votre refus de repentance, hélas, ne peut que nous faire douter de la possible finalité humaniste de votre  visite au Gabon. Qu’est-ce qui nous permettrait, en effet, de croire que votre passage dans notre pays se situerait dans une dynamique autre que celle qui consiste à apporter le soutien politique traditionnel de la France au tyran gabonais, ce qui veut dire la perpétuation des misères de notre peuple ? Savez-vous, Monsieur, que des visites comme celle que vous faites aujourd’hui au Gabon sont exactement ce qui perpétue le désillusionnement des Africains vis-à-vis de la France ? Pour les Gabonais, cette démarche semble non seulement se situer aux antipodes de vos discours de campagne, mais également prononcer le deuil d’un pays qui n’en peut plus du subir le dictat de la Françafrique depuis 47 ans.

Pourquoi la France semble-t-elle s’obstiner à être cruelle, Monsieur le Président’

Ce qui nous préoccupe, nous Gabonais, ce n’est pas votre refus d’accueillir en France tous les miséreux du monde. On peut vous concéder, sur ce point, le raisonnement selon lequel les Africains ont besoin de rester chez eux pour y contribuer au développement de leurs propres pays. Ce qui reste problématique et qui nous pousse à nous interroger, c’est le décalage notoire et historique entre le discours  » humaniste  » des dirigeants de France quand ils arrivent au pouvoir et la duplicité qui semble toujours caractériser leurs actes une fois bien installés au pouvoir.

A lire, par exemple, l’interprétation naïvement euphorique faite par le journal mauricien L’Express du 8 mai 2007 à propos de votre élection, on aurait en effet été tenté de croire aux vertus de vos promesses de changement d’attitude de la France vis-à-vis de l’Afrique. L’article de ce journal disait que  » La France de Nicolas Sarkozy fait peur. Surtout à ses partenaires africains qui voient dans le nouveau locataire de l’Elysée une menace pour les relations confortables tissées avec ce pays au fil du temps. (…) Nicolas Sarkozy lui-même ne croit pas au « réseautage », si l’on se fie à son discours, notamment lors de sa tournée en Afrique francophone en mai 2006. On se souviendra de cette phrase assassine lâchée à Bamako (Mali) et qui lui a valu l’ire des dirigeants africains francophones : Economiquement, nous n’avons pas besoin de l’Afrique. » Sarkozy prône des relations plus classiques avec les pays du continent, au même titre qu’avec les autres nations. Lors du débat télévisé à quelques jours du deuxième tour de la présidentielle, il avait insisté sur la réciprocité dans les relations futures de la France avec les autres pays. Les observateurs de la politique française décodent. En somme, Sarkozy sonne le glas pour la « Françafrique », concept cher à Jacques Chirac et qui est un mélange de paternalisme et de réseaux « .

Jane L. O’Neill et Shyama Soondur, auteurs de cet article, semblent dans l’extrait ci-dessus croire à un Nicolas Sarkozy qui viendrait chambouler les vieux rapports entre la France et l’Afrique et permettre des relations plus équitables entre nos pays. Nous nous permettrons, pour le moment, de mettre un bémol à une telle euphorie. Pour nous, il est hautement important de se poser la question suivante: quel intérêt aurait Nicolas Sarkozy, Président de France, à chambouler l’héritage colonial de la France ? Et doit-on le croire sur parole quand il déclara, par exemple, qu’économiquement, la France n’avait pas besoin de l’Afrique ?

L’histoire du pays qu’on appelle aujourd’hui  » France  » semble contenir des réponses assez parlantes à ces questions. L’histoire de France n’a jamais été, en réalité, une histoire de cassures. Au contraire, elle a plutôt toujours été une affaire de continuités. Tout comme la Révolution française ne put totalement briser l’esprit épris de monarchie des Français (le Président français est encore aujourd’hui une sorte de monarque avec des pouvoirs à peine limités), les changements de régimes politiques en France n’ont jamais rien changé à la politique africaine de la France. Il suffit pour cela de se rappeler du fameux discours de François Mitterrand à La Baule en juin 1990, discours qui fit rêver l’Afrique des jeunes, tellement il promettait enfin, chose jamais vue jusqu’alors, aux Africains la fin des dictatures et l’avènement de la démocratie. Or, ce discours, se rend-on enfin compte aujourd’hui, ne fut, si l’on ose dire, que du pipeau. Il n’a abouti à aucune conséquence autre que le renforcement paradoxal des dictatures africaines avec … l’aide de cette même France qui n’a jamais cessé, depuis lors, de s’interposer entre les Africains et leurs libertés. En quoi donc, vous demanderons-nous, Monsieur le Président, votre visite au Gabon changera-t-elle cette donne ?

Il nous semble, hélas, Monsieur le Président, que par refus de mémoire ou par cécité mémorielle, vous êtes en train de vous priver de l’opportunité d’étudier un peu plus profondément l’histoire de votre propre pays. Si vous l’aviez fait, vous auriez vu qu’il existe bel et bien un lien ombilical entre la pauvreté et l’instabilité chroniques de l’Afrique aujourd’hui et le rôle hautement néfaste que les nations européennes jouèrent sur le continent noir depuis le Moyen Age. Si vous aviez vraiment été élève de l’histoire de votre propre pays, vous auriez découvert que:

– Quand un esclavage tel que celui qui fut alimenté en Afrique par les Européens depuis le 15e siècle enlève à un continent plus de 30 millions d’âmes pour les transplanter à l’autre bout du monde, c’est tout un continent qui s’en retrouve déstabilisé politiquement, culturellement et économiquement, et ceci de manière durable vu que le dépeuplement qui en a résulté a mené à un déficit humain, donc économique, conséquent.

– La France a, en réalité, toujours eu besoin de l’Afrique. C’est l’Afrique qui a fait la France au prix de son sang. Savez-vous que  le commerce des esclaves et l’exploitation inhumaine des Africains comme esclaves dans les possessions antillaises de la France représenta, vers la moitié du 18ème siècle, près de 25% de l’économie française, à un moment où cette économie était secouée par des crises financières successives qui en avaient pratiquement vidé les coffres ? Savez-vous que c’est grâce à la traite négrière et à l’exploitation des colonies que la France avait pu se construire une économie capable de rattraper, tant bien que mal, le retard accusé par rapport à l’Angleterre, elle aussi engagée dans le commerce colonial ?

L’économie française, osons-nous affirmer, Monsieur le Président, s’est construite sur le sang des Africains. Nous en voulons pour preuve ces lignes tirées d’un article intitulé  » Dossier : La France qui s’exporte  » publié sur le site du ministère des affaires étrangères (diplomatie.gouv.fr) par votre propre gouvernement. Cet article dit :  » Au début des années 60, la France n’avait pas ou peu de vocation exportatrice. Longtemps tourné vers ses anciennes colonies d’Afrique et d’Asie qui constituaient un marché captif, son commerce extérieur avec les pays industrialisés ne s’est en effet développé que progressivement avec la décolonisation, puis la suppression du protectionnisme et l’instauration du Marché commun européen. Mais cela n’a pas été sans mal.  » 

Comme vous le voyez, cet article reconnaît au moins que les marchés coloniaux  » captifs  » de votre pays furent, jusqu’aux années 1960, la principale source de richesses extérieures pour la France et que la France eut grand mal à se recentrer sur l’Europe après tant d’années de dépendance vis-à-vis des richesses tirées des  » marchés captifs  » coloniaux. Il n’y a aucune raison de croire que les marchés captifs que la France contrôle encore aujourd’hui en terre africaine ne continuent de contribuer à la survie économique de la France, surtout quand on considère les compagnies françaises installées en Afrique et les monopoles mafieux dont ils jouissent encore, sans compter les fuites de capitaux que la mafia françafricaine n’a cessé d’organiser et qui saignent toujours à blanc le continent noir !

Pour bien juger du rôle néfaste qu’ont joué les Occidentaux dans la débâcle de l’Afrique, il suffit de regarder les chiffres suivants :

– L’Afrique sub-saharienne reçoit chaque année une  » aide  » internationale évaluée à près de 10 milliards de dollars seulement, mais elle dépense chaque année 14 milliards de dollars pour payer la dette qui découle de cette  » aide « .

– La corruption et les détournements causés par le mariage entre la classe politique mafieuse africaine et ses associés étrangers ont causé, en 1991, la sortie de 200 milliards de dollars des coffres africains vers des comptes privés à l’étranger. Comparez cela à la dette générale de l’Afrique à l’époque, qui se situait à environ 320 milliards de dollars et vous verrez que, sans les réseaux de corruption internationale qui se sont tissés entre les Occidentaux et leurs relais nègres sur le continent, l’Afrique n’aurait pratiquement pas de dette.

– L’Afrique, entre 1970 et 2002, a reçu 540 milliards de dollars en  » aide  » (qui ne sont en fait que des prêts à taux d’intérêts prohibitifs) ; elle en a remboursé $550 milliards, MAIS est restée à devoir encore près de 295 milliards. Autrement dit, elle a emprunté 540 milliards pour rembourser plus de 845 milliards au moins !!!  Et vu que les 295 milliards restants n’ont cessé d’augmenter avec les intérêts gigantesques que l’Afrique doit payer sur sa dette, et considérant que l’Afrique doit continuer à emprunter pour survivre dans un contexte de ruine économique totale, c’est le cercle vicieux qui s’installe. Le continent est tout simplement condamné à continuer à ne vivre que de la dette et à se vider de ses ressources à cause de la dette. Le parasitisme économique de l’Europe a donc fait de ce continent une vache laitière dont les ressources ne profitent qu’à l’Europe, et non point  aux populations paupérisées du continent noir. Et ceci ne concerne que les transactions monétaires relatives à la dette ! Or, il y a de nombreux autres circuits par lesquels l’argent africain sort du continent pour aller enrichir les nations occidentales. Il est estimé par exemple que 70% des capitaux privés qui sortent de l’Afrique sont des capitaux fugitifs, c’est-à-dire des capitaux résultant de détournements et de vols en sol africain par ses élites dirigeantes. Ces capitaux se retrouvent légalement investis en Occident, contribuant ainsi à la création d’emplois et à la croissance des économies occidentales au détriment des économies africaines.

Dans votre discours du 6 mai, Monsieur le Président, vous aviez lancé  » à tous les Africains un appel fraternel  » pour leur dire que vous vouliez les aider à  » vaincre la maladie, la famine et la pauvreté et à vivre en paix « . Vous avez également ajouté :  » Je veux leur dire que nous déciderons ensemble d’une politique d’immigration maîtrisée et d’une politique de développement ambitieuse « .

Non, Monsieur Sarkozy, l’Afrique ne veut plus être  » aidée « . L’Afrique n’a plus vraiment besoin ni de l’aide de la France, ni de sa présence, surtout si cette présence continue à soutenir l’animalisation du continent par dictateurs interposés. L’Afrique n’a que trop souffert de ces paternalismes qui, sous prétexte d’aide, l’ont enfoncée un peu plus. Ce qu’elle veut, c’est qu’on la laisse en paix et qu’on arrête de la prendre pour une Afrique mendiante en constante quête d’aumône. Les aumônes de l’Occident ont semé sur le continent encore plus de pauvreté que si on avait laissé ce continent se débattre dans ses propres problèmes et les résoudre par lui-même. Où en sont aujourd’hui les fameux ajustements structurels imposés par le FMI et la Banque mondiale? Où en sont les exigences de démocratisation ? Tout ce qui en a résulté, finalement, c’est une dette encore plus débilitante et des sociétés encore plus pauvres.

Et vous savez pourquoi ces ajustements structurels n’ont pas marché ? C’est parce que les Occidentaux ont tendance à parler avec la langue fourchue. Ils aiment appliquer à l’Afrique des solutions au rabais qu’ils n’accepteraient jamais pour eux-mêmes. Dans leurs propres théories économiques, ils ont depuis des siècles démontré qu’aucune économie ne pouvait se développer si elle contenait en elle des vices comme la corruption, le népotisme, l’autoritarisme despotique et le manque de libertés politiques et économiques. Or, ce sont ces mêmes occidentaux qui ont voulu faire croire aux Africains que le développement pouvait se passer dans des contextes où la dictature et la corruption régnaient et annihilaient la créativité citoyenne ; ils ont voulu faire croire aux Noirs que dictature et développement pouvaient cohabiter, alors que tout le monde savait que seule la démocratie véritable pouvait créer les conditions pertinentes à un développement durable. Et aujourd’hui, il est clair que la Banque mondiale et le FMI, les porte-voix des nations qui dominent le monde, n’ont fait qu’accentuer les malheurs de l’Afrique en n’insistant pas sur l’obligation de démocratie, alors même que l’équation était simple : démocratie d’abord, développement après.

Non, Monsieur Sarkozy. L’Afrique francophone ne veut plus être aidée par la France. Ce dont cette Afrique a besoin, c’est véritablement que la France la laisse en paix pour que, toute seule, elle retrouve les équilibres politiques et économiques naturels qui lui permettraient de sortir de la pauvreté et de l’instabilité politique grâce à son propre génie. L’aide de la France, dans ce contexte, est une aide empoisonnée. Elle rappelle l’histoire de ce pompier qui provoqua volontairement lui-même un incendie qu’il s’activa par la suite à éteindre, tout cela dans le but de se faire acclamer en héros. La misère de l’Afrique francophone ayant pour cause la France, il nous apparaît contradictoire que cette France continue à vouloir jouer les pompiers sur des terres qu’elle aura elle-même calcinées.

Voulez-vous des exemples’ En voilà :

– Gabon : La France, après être intervenue militairement en 1964 pour rétablir Léon Mba au pouvoir, tua la jeune démocratie gabonaise en 1967 en imposant aux Gabonais un dictateur nommé Albert Bernard Bongo. Depuis, la France n’a cessé d’aider Omar Bongo à consolider sa dictature. Pire, depuis les simulacres d’élections qui se tiennent dans ce pays depuis la restauration du multipartisme en 1990, la France n’a cessé de valider les  » victoires  » électorales pourtant frauduleuses du dictateur. Résultat’ Le Gabon, l’un des plus riches pays d’Afrique, est aujourd’hui ruiné par la mafia bongoïste au pouvoir depuis 40 ans. Le pays se retrouve avec des richesses naturelles pillées par le régime et ses complices occidentaux, et plus de 60% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté. Ce bilan, Monsieur Sarkozy, est à mettre au passif de la France, même si, en dernière analyse, on peut admettre que les responsabilités soient plutôt partagées quand il en vient aux pures considérations pratiques et historiques.

– Afrique : La main à peine invisible de la France est présente non seulement dans les meurtres de leaders politiques africains tels Ruben Um Nyobé  en 1958 (Cameroun), Sylvanus Olympio en 1963 (Togo), Outel Bono en 1973 (Tchad), Thomas Sankara en 1987 (Burkina Faso), pour ne citer que ceux-là, mais aussi dans les crises politiques de Madagascar en 2001-2002, le génocide au Rwanda en 1994, les guerres civiles du Congo-Brazzaville (1997-2003) et de Côte d’Ivoire (1999-2007), sans oublier l’installation au pouvoir de bébé Eyadéma au Togo en 2005 suite au décès de son animal de père, et nous en passons.

Les exemples sont légions qui montrent, Monsieur le Président, que la France est non seulement cause de guerres civiles et d’instabilités politiques en Afrique, mais aussi source de pauvreté.

Dites-nous alors comment, dans ce cas, vous comptez être différent de Jacques Chirac et de tous vos prédécesseurs, Monsieur Sarkozy, si vous commencez votre règne par la légitimation en bonne et due forme de régimes que vous devriez plutôt aider à démanteler en demandant aux récalcitrants de laisser la démocratie suivre son libre cours sous peine de sanctions diverses ? Votre présence chez  » papa Bongo  » sonne déjà, hélas, comme le glas qui va sceller, sur le dos ensanglanté des Gabonais, le pacte de meurtrissures nouvelles.

Vous aviez pourtant, lors de votre campagne électorale, affirmé que vous êtiez prêt à défendre les  » valeurs de tolérance, de liberté, de démocratie et d’humanisme  » au profit de tous ceux qui sont  » persécutés par les tyrannies et par les dictatures  » à travers le monde. Nous osons vouloir vous croire, Monsieur le Président, mais savez-vous au moins, ou feignez-vous d’ignorer, que vous avez déjà, après juste trois mois de pouvoir, non seulement reçu les pires dictateurs d’Afrique (Omar Bongo et Denis Sassou Nguesso), mais aussi été légitimer, sur leurs propres sols, les systèmes de mafia qu’ils ont comme gouvernements ? Il faudra donc convenir avec nous, Monsieur, que de sérieux doutes subsistent. Si pour Jacques Chirac, la démocratie fut un luxe pour les Africains, comme le montre d’ailleurs son manque d’engouement tout au long de son règne à pousser les dictateurs amis à réformer et à démocratiser, nous craignons bien que les liens qui lient déjà le nouveau président français que vous êtes à ces mêmes dictatures ne viennent contredire vos belles paroles.

La France s’est, nous le savons, historiquement sentie dotée d’une mission  » civilisatrice  » et paternaliste qui avait poussé l’Abbé Raboisson à écrire en 1877 que  » partout où le Français a mis le pied, ne fût-ce qu’un instant, il a rendu français le sol qu’il a foulé. Partout il a laissé des sympathies obstinées qui ont résisté à toutes les destructions, celles des révolutions et des temps « . Et Jean Jaurès de renchérir en 1881 en déclarant que  » Là où la France est établie, on l’aime; là où elle n’a fait que passer, on la regrette; partout où sa lumière resplendit, elle est bienfaisante; là où elle ne brille plus, elle a laissé derrière elle un long et doux crépuscule où les regards et les cœurs restent attachés « . Et Onésime Reclus de conclure:  » En Afrique, nous sommes Rome par la paix française, par la langue, par l’unité des efforts contre la confusion des élans sans but, bref par une supériorité prodigieuse « .

Au vu de telles déclarations nationalistes, comment s’étonner que le virus héréditaire du paternalisme, du préjugé et du racisme ait imprégné des générations de dirigeants français qui n’arrêtent point de proclamer, sans mentionner le crime de l’esclavage et du colonialisme, que la France ne fit que du bien aux Africains, et que ces Africains en seraient donc, à leurs yeux, éternellement reconnaissants’

Non, Monsieur Sarkozy.

L’Afrique en a assez d’être aidée. De l’aide de la France, elle ne veut plus. Il n’y a plus aucun pays en Afrique francophone aujourd’hui qui n’ait assez d’intellectuels ou de cadres qui ne soient capables de maîtriser les rouages des économies modernes. Il n’y a aucun pays en Afrique francophone où les citoyens ne veuillent d’une démocratie où l’on respecte les institutions et la voix du peuple. Il n’y a aucun pays en Afrique francophone où l’on ne souhaite la fin de l’hégémonie économique et politique de la France. Ce n’est donc pas de l’aide de la France dont l’Afrique a besoin aujourd’hui, mais de son désengagement.

La solution aux problèmes politiques et économiques de l’Afrique passe nécessairement par un désengagement politique de la France, afin de permettre, à terme, l’émergence de vrais partenariats bénéfiques à tous. Mais pour qu’un tel partenariat puisse s’instaurer, les conditions suivantes doivent être remplies :

1) Consignation à bases de l’armée française, de manière à ne plus en faire un instrument de protection et de restauration des régimes dictatoriaux qui seraient mis en difficulté par des révoltes citoyennes; ceci suppose la cessation immédiate de tout soutien politique, économique et militaire aux dictateurs africains ;

2) Laisser les Africains, par des soulèvements populaires ou autres, défaire eux-mêmes les dictatures réfractaires et ériger, à leur place, des institutions plus adaptées aux besoins démocratiques de chacun de nos pays selon un esprit bien africain ;

3) Respecter la souveraineté des peuples, leur droit inaliénable à désigner leurs propres dirigeants et leur capacité à décider pour eux-mêmes de la destinée de leurs pays.

4) Ne plus apporter de soutien politique aux hommes politiques africains en période électorale. La France est connue pour déclarer, et donc, valider, la victoire des dictateurs africains après des élections truquées alors même que de tels résultats ne passeraient pas le test de la démocratie en France. Pourquoi accepter pour l’Afrique ce que la France serait incapable d’accepter pour elle-même?

5) Déclarer la suspension des relations diplomatiques et économiques avec tout pays africain qui aurait à sa tête un président élu dans des conditions douteuses et qui se refuserait à la transparence électorale. Vous en avez une pléthore: Gabon, Togo, Cameroun, Congo Brazza, etc.

6) Déclarer un embargo économique immédiat contre tout pays avec un président ayant passé plus de 15 ans au pouvoir qui se refuserait à le quitter immédiatement et sans conditions. Ceci impose de faire une liste exhaustive de tous les pays incriminés. Nous pourrions vous aider à faire une telle liste si vous le désirez. Mais quoique vous fassiez, commencez par le Gabon où  » papa Bongo  » est aujourd’hui détenteur du honteux palmarès de plus ancien président du monde (40 ans au pouvoir !).

7) Geler les fonds et investissements que les dictateurs ont détournés de leur pays et déposés dans des banques françaises et étrangères. Cet argent appartient aux Africains et il doit être retourné aux gouvernements respectifs de ces pays dès lors que l’alternance démocratique aura été avérée.

Voilà, Monsieur, le type d’aide que l’Afrique attend de la France, c’est-à-dire un désengagement clair et net des affaires africaines tant sur le plan politique qu’économique. Nous en avons assez de voir le continent décrit comme un continent mendiant alors que l’Afrique est tout sauf pauvre. La pauvreté africaine est systémique et non systématique. Elle est conjoncturelle et non structurelle. Tout ce dont l’Afrique a besoin, c’est de démocratie et d’état de droit. Et ceci n’est pas possible tant que la France télécommandera de Paris les affaires africaines.

Vous conviendrez avec nous, Monsieur le Président, qu’une situation de dictature, aussi bénigne qu’elle puisse paraître, ne pourrait être tolérée dans un pays démocratique comme le vôtre. Elle ne doit pas non plus être tolérée au Gabon. Autrement dit, la mesure de l’engagement de votre pays dans le cadre de la protection et de la promotion des droits humains au Gabon se doit d’être faite sur la base d’une seule considération : si le peuple français que vous représentez trouverait inacceptable, voire intolérable, de vivre sous les mêmes conditions de privations politiques et/ou économiques que le peuple gabonais, alors votre choix est simple, vous devez, comme nous, exiger d’Omar Bongo qu’il démocratise ou qu’il parte. On ne peut ni contorsionner la démocratie ni la calculer, ni même la négocier. Elle doit s’imposer à tous comme la seule voie vers la paix et la prospérité pour le Gabon.

Autrement dit, il est temps que la France accepte la nature incontournable des aspirations démocratiques des peuples africains. Il est temps qu’elle accepte les vertus de la démocratie qu’elle-même dit avoir inspirées au monde civilisé. La démocratie, Monsieur, n’est pas un vain mot. Parce que c’est le seul système politique qui, tout en garantissant et protégeant les droits des citoyens, galvanise les énergies qui travaillent et le génie qui innove, la démocratie ne peut que transformer positivement l’Afrique. En 10 ans, l’Afrique sera capable, si démocratisée, d’éliminer par ses propres forces la corruption, le militarisme, la dictature, les détournements, le sectarisme, le tribalisme, et poser les jalons qui diminueront les misères, la maladie et la pauvreté, donc réduiront les émigrations en terre française qui vous irritent tant.

Monsieur Sarkozy, cette Afrique peut éclore sous vos propres yeux, avant la fin de votre présidence. Et alors que vous ne voyez rien de positif aujourd’hui dans ce que l’Afrique peut apporter à la France, vous seriez surpris de découvrir que le seul capital humain de l’Afrique francophone est en fait, pour la France, la plus grosse ressource qui soit, celle-là même qui n’a jamais été réellement vue à sa juste valeur et qui pourtant demain pourrait sauver la France.

Monsieur, les économistes vous diront que les 300 millions de personnes qui vivent dans l’aire francophone aujourd’hui, une aire dont l’Afrique représente le plus gros morceau, sont une mine d’or inexploitée pour l’économie française. Au jour d’aujourd’hui, l’Afrique francophone n’est pas solvable, donc elle est en effet économiquement inutile à la France non pas parce qu’elle ne lui apporte rien (ce qui est faux), mais parce qu’elle est incapable de consommer français.

Imaginez pourtant demain une Afrique francophone débarrassée de ses dictateurs, grisée par ses nouvelles libertés et lancée à la conquête des nouvelles opportunités nationales et internationales qui en découleraient; imaginez demain cette Afrique devenir solvable, réduire ses dettes et commencer à consommer les productions françaises à des niveaux non seulement individuels, mais aussi industriels; imaginez demain ses économies grandir, devenir soutenables et porter une Afrique francophone économiquement forte vers une mondialisation dont elle saura, comme d’autres, tirer les dividendes. Monsieur, cette Afrique libre qui se lèverait pour devenir un partenaire valable est celle qui enrichira la France car il y a un marché de 300 millions de francophones à développer.

Oubliez, Monsieur Sarkozy, l’Europe dans laquelle la France se débat péniblement aujourd’hui. C’est dans une Afrique libre et rénovée que se trouve le salut économique de la France, pas ailleurs. Mais pour parvenir à créer cette Afrique des renouveaux et des espoirs, il n’y a qu’une seule chose à faire, Monsieur Sarkozy: Lâchez les dictateurs et les faux démocrates que la France a contribué à fabriquer un peu partout dans son ancienne chasse gardée et n’intervenez plus dans les affaires africaines, ni pour apporter de l’aide, ni pour vous impliquer dans ses affaires politiques.

Au Gabon, les patriotes s’apprêtent à lancer l’assaut révolutionnaire contre les courants anti-démocratiques qui maintiennent le Gabon sous dictature depuis 40 ans. Et comme l’implication démesurée de la France dans la politique gabonaise crée chez nous une situation où s’attaquer au régime Bongo devient obligatoirement synonyme de s’attaquer à la France et à ses intérêts au Gabon, une seule question reste posée: la France saura-t-elle se désengager de son soutien inconditionnel à la dictature d’Omar Bongo pour laisser les Gabonais reconquérir librement leurs libertés confisquées, sans craindre une intervention militaire française? La France se gardera-t-elle, comme elle le fait souvent, de mettre son armée dans les rues du Gabon pour prévenir la chute du régime et ainsi compromettre l’accès des Gabonais à une démocratie similaire à celle que vit la France?

Nous voulons des garanties, Monsieur Sarkozy, pas des mots. Ce n’est pas à la France que les Gabonais veulent faire la guerre, mais au régime Bongo. La France est-elle prête, à cause de son entêtement auprès des dictateurs, à porter sur elle la responsabilité d’un Gabon instable et ensanglanté par la guerre, comme en Côte d’Ivoire? Combien de Côte d’Ivoires la France est-elle prête à voir exploser en Afrique avant de comprendre qu’il est temps désormais de se plier aux exigences démocratiques des jeunes africains déroutés par les misères politiques et économiques qui paralysent leurs pays, une paralysie dont une part de responsabilité incombe à la France des racismes fossilisés’ Le crime commis par vos prédécesseurs, Monsieur Sarkozy, fut de croire que parce qu’elle est noire, l’Afrique n’a pas droit à la démocratie, démocratie qui serait ainsi la seule prérogative, et le seul luxe, des nations blanches d’Europe. Cette vision de l’Afrique doit cesser.

Nous savons l’Afrique capable de se prendre elle-même en charge. Il y a aujourd’hui en Afrique des richesses économiques et humaines qui pourraient lui assurer, dès les premières dix années d’autonomie et de démocratie réelles, la stabilité et les transformations nécessaires à sa brave évolution vers le développement durable. Bref, Monsieur le Président Sarkozy, nous sommes optimistes pour l’Afrique. Mais pour que la nouvelle Afrique voulue par les jeunes francophones puisse éclore, elle a besoin que la France la laisse en paix.

Serez-vous alors, Monsieur, le premier président français à réellement sortir des discours creux sur la France des droits de l’homme, pour enfin, par de vrais actes et des paroles claires, mener le combat qui s’impose auprès des forces réformatrices qui aujourd’hui sont persécutées un peu partout sur le continent africain par l’action conjuguée des forces anti-démocratiques occidentales et celles qui, en Afrique, leur servent de relais.

Que ferez-vous demain si nous, Gabonais, décidions de faire nôtres les articles 11 et 35 de la Déclaration française des Droits de l’homme et du citoyen de 1793 qui stipulent que  » Tout acte exercé contre un homme hors des cas et sans les formes que la loi détermine, est arbitraire et tyrannique ; celui contre lequel on voudrait l’exécuter par la violence a le droit de le repousser par la force  » (Article 11)  et que  » Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré et le plus indispensable des devoirs  » (Article 35) ? Oseriez-vous, Monsieur, vous opposer à un tel élan légitimé à une époque où la France avait elle-même dû reconquérir sa dignité humaine face aux despotismes de ses monarchies ?

C’est donc au mot que l’Afrique vous prendra, Monsieur Sarkozy. La France vient de connaître son renouveau démocratique, l’Afrique a désormais droit au sien. Nous saluons votre élection à la présidence de la république française parce que nous reconnaissons le droit des Français à vous choisir comme président de la république.

Mais accordez-nous que nous voulions aussi pour le Gabon et les autres pays d’Afrique ce que la France vous a permis, c’est-à-dire votre élection sans ambiguïté dans un contexte démocratique avéré. En Afrique francophone, des régimes soutenus par la France bafouent chaque jour les droits les plus élémentaires de leurs citoyens et pervertissent l’esprit démocratique au profit d’intérêts machiavéliques. Ne nous dites donc plus que nous n’avons droit qu’à des simulacres de démocratie parce que la démocratie est incompatible avec l’Afrique. Ce serait une insulte que les jeunes africains ne peuvent plus, ne veulent plus accepter.

Si nous avions été Français, Monsieur, nous Gabonais aurions sans doute voté pour Nicolas Sarkozy car nous aimons les valeurs de réforme, de travail, de mérite, de libéralisme économique, d’honneur citoyen et de nationalisme patriotique que vous défendez au nom des Français. Ce sont ces mêmes valeurs que, demain, nous voudrions voir s’instaurer dans un Gabon démocratisé et rénové. Ces valeurs, nous les voulons aussi pour le Gabon.

Monsieur le Président, l’Afrique est prête pour un nouveau partenariat que vos prédécesseurs n’ont ni su ni voulu respecter. La France que vous allez désormais incarner en sera-t-elle capable?

Fait à Montclair, le 26 juillet 2007.

Dr. Daniel Mengara
Président, BDP-Gabon Nouveau

P.O. Box 3216 TCB
West Orange, New Jersey, 07052, USA
Tel: 973-447-9763 / 973-655-5143
Fax: 973-447-9763 / 973-655-7909
Site: https://www.bdpgabon.org
——————————————————————————–
Le BDP-Gabon Nouveau (« Bongo Doit Partir, pour la Construction d’un Gabon Nouveau ») est un mouvement politique gabonais de libération nationale en exil dont le siège se trouve dans le New Jersey aux Etats-Unis. Le BDP-Gabon Nouveau (https://www.bdpgabon.org) recherche la suppression du régime Bongo et le départ d’Omar Bongo du pouvoir par tous les moyens possibles. Le Mamba (https://www.lemamba.org) en est la branche armée.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES