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Le Président Gbagbo à la France: « Sortons des relations hypocrites »/ Gbagbo à ses pairs africains – « Il faut sortir des slogans, pour avancer »

Le Président Laurent Gbagbo ne veut plus d`Accords de défense loufoques entre les pays occidentaux et ceux de l`Afrique. Il l`a vivement dit dans l`interview qu`il a accordée aux journalistes dans le cadre de l`émission, « le plateau de l`intégration ». Le Président Laurent Gbagbo a profité de l`occasion offerte par l’émission Plateau de l’intégration africaine pour donner son point de vue sur la place de l`Afrique dans le concert des continents.

Surtout en matière de défense. S`appuyant sur les Accords de défense signés dans les années 1960 entre la France et certains pays de l`Afrique de l`Ouest, le chef de l`Etat ivoirien a dénoncé toute l`hypocrisie qui entoure lesdits Accords. Selon le Président Laurent Gbagbo, il faut que les citoyens africains y compris les autres chefs d`Etat comprennent que les autres ne peuvent pas assurer la défense d`un pays où leurs intérêts sont menacés. Pour étayer son argumentation, Laurent Gbagbo a cité l`exemple de la Côte d`Ivoire en disant aux journalistes que lorsque la guerre a éclaté et qu`il a demandé l`application desdits Accords, aucune réponse favorable ne lui a été donnée de la part de la France. Toutes choses qui lui ont fait dire qu`il est aujourd`hui, dans une logique de révision des accords en question. Soutenant ainsi la récente volonté de Nicolas Sarkozy, le Président français de revoir les Accords militaires entre son pays et ses anciennes colonies.

Sur ce chemin, Laurent Gbagbo a invité ses pairs africains à le suivre parce que pour lui, le continent a aujourd`hui les hommes et les moyens pour assurer sa défense pourvu que ceux qui le dirigent se fassent confiance. Pour ceux qui verraient en cela une sorte d`ingérence dans les affaires intérieures des autres, Laurent Gbagbo a été on ne peut plus clair en affirmant que mieux vaut une ingérence par exemple de la Côte d`Ivoire au Niger, une ingérence du Mali au Bénin etc.…, plutôt qu`une ingérence des pays européens qui font croire qu`ils vous aiment alors qu`en réalité, ils ne sont pas prêts à vous aider. « Les Africains ont peur d`être libres et indépendants. Dès qu`il y a une crise, ils courent vers les Occidentaux « , a déploré le Président Gbagbo.

Pour lui, il faut amener les uns et les autres à une prise de conscience sur le rôle qu`ils ont à jouer quant à la défense des pays qui composent le continent africain. Dans sa vision de l`intégration africaine, a-t-il dit, c`est un défi que l`Afrique devrait chercher à relever si l`on veut une véritable intégration qui ne soit pas un simple slogan politicien. Comme cela se voit, sur le chemin de l`indépendance totale de l`Afrique, Laurent Gbagbo est en train de jouer sa partition. Aux autres de faire leur part.
Quelle est la vision du Président ivoirien de l’intégration sous-régionale ? Sur cette question qui lui paraît très importante, le Président Gbagbo a dit avoir des idées très précises de l’intégration. Il a fait notamment allusion au problème de la monnaie unique, du marché africain, des communications et télécommunications etc, qu’il faut régler en Afrique de l’Ouest. A ce propos, il a dit qu’ « il faut sortir des slogans pour rentrer dans les faits. Parce que des gens crient intégration, mais ce qu’ils font souvent n’a rien à voir avec l’intégration. Ce ne sont pas des slogans que nous cherchons. Nous cherchons des faits, des actes pour avancer ». En plus, « on a des pays anglophones qui sont à côté de nous. Il faut donc permettre l’enseignement de l’Anglais au primaire, afin d’avoir une grande union avec les autres. Voilà ce qui me semble aller dans le sens de l’intégration ». Il a donc invité les autres à poser des actes, comme il l’a fait en ce qui concerne la carte de séjour. « Je pensais en mon fort intérieur que c’est une mauvaise chose pour l’intégration. Je n’ai donc pas négocié avec quelqu’un, pour supprimer cette carte que je combattais depuis 1990. Parce que j’estime que cela allait contre les intérêts de l’intégration ». En la matière, le Président Gbagbo a indiqué que la Côte d’Ivoire fait beaucoup pour l’intégration. Rappelant que « désormais, si quelqu’un vient avec les papiers de son pays, qu’on le reconnaisse ». Tout en insistant particulièrement sur le respect de l’identité de chaque Africain. « Les pièces d’identité délivrées par chaque Etat doivent être reconnues par les autres Etats ». Pour lui, ces progrès ne sont pas assez. Pensant que le marché africain n’est pas suffisamment unifié. « On n’a pas encore un marché unique vrai ». D’où, son rêve d’une monnaie unique des pays de l’UMOA qui pourrait s’étendre même aux pays de la CEDEAO. « Cela va arranger le commerce intra-territorial « .

Paraphe de l`APE / Accusé d`avoir fait cavalier seul, Laurent Gbagbo « Notre démarche visait à sauvegarder l`économie nationale »-

« L’essentiel, c’est que l’Etat est debout. Depuis que cette crise a éclaté, la Côte d’Ivoire vit, elle fait face aux dépenses d’ un Etat et paye ses fonctionnaires sans retard. Ce qui nous permet de ne pas être traumatisé. Maintenant, il faut récupérer les taxes et les impôts de toutes sortes sur l’étendue du territoire national. Nous ne sommes pas traumatisés c’est pourquoi, nous ne précipitons rien » a déclaré le Président Gbagbo en abordant des questions économiques fiscales. Parlant du retour de l’administration douanière dans les zones ex-assiégées, le Président Gbagbo a été on ne peut plus clair : « Nous devons doucement, doucement, installer des postes de douanes à toutes les sorties où, les postes de douanes n’étaient pas installés. Nous en discutons avec le Premier ministre et nous sommes en train de préparer les douaniers qu’il faut. Notamment, à Ouangolodougou et Minignan. On connaît ces postes et le nombre de douaniers qu’il faut. Nous ne sommes pas pressés, parce que nous avons les moyens d’exister sans même ces postes de douanes… » Le paraphe de l’Accord de Partenariat économique (APE) par la Côte d’Ivoire
Pourquoi le chef de l’Etat ivoirien qui appelle à la solidarité de ses homologues de la CEDEAO, a fait cavalier seul, lorsqu’il s’est agi de parapher l’Accord de Partenariat économique ? « Ce n’est pas du tout un double langage. Chaque chef d’Etat, a-t-il indiqué, défend l’économie de son pays. Je voudrais vous dire que récemment, nous avons tenu une réunion de la CEDEAO à Ouagadougou sur ce dossier. Il n’y a eu aucun chef d’Etat, pour jeter la pierre ni à la Côte d’Ivoire ni au Ghana… Si je ne paraphais pas l’APE, puisque c’est moi qui ai donné l’ordre à mon ministre de le faire, la Côte d’Ivoire perdrait au moins 400 milliards de FCFA. Je refuse que mon pays perde 400 milliards de FCFA par an. Si c’était à refaire, je le referai sans aucun regret. Il faut mettre la responsabilité là où, on doit la mettre. J’ai pris la parole et le Ghanéen Kufuor aussi et nous avons tenu le même langage, nous avons paraphé le même texte ». Sachant que depuis 2000, on savait que l’entrée en vigueur de l’ APE était fin 2007, qu’a fait concrètement la commission de la CEDEAO en charge du dossier ? « Visiblement aucun acte ! S’est indigné le Président Laurent Gbagbo. Les pays de la CEDEAO qui nous jetaient la pierre, ne perdaient rien du tout qu’on ait signé ou non, rien. Alors que le Ghana et nous, nous perdions ». Car, il y a des pays du fait de leur volume d’exportations agricoles, à des destinations de l’Union européenne (UE), subiraient le contrecoup. Citons dans le cadre de la CEDEAO, la Côte d’Ivoire et la Ghana. « En clair, a dit le Président ivoirien, la démarche du gouvernement ivoirien visait à sauvegarder son économie ». A la question du confrère Mohamed Fima, du Niger, si la vision du Président Gbagbo de l’intégration africaine consiste en la protection par chaque pays, de ses intérêts, il affirme pour conclure. « Chaque pays défend toujours ses intérêts. Quand le Nigeria fait 2,3 millions de barils de pétrole par jour, c’est pour le Nigeria d’abord. Si vous interrogez vous-même, vous comprendrez que la Côte d’Ivoire fait en sorte de mettre ce qu’elle gagne à la disposition du plus grand nombre. Mais, justement, pour qu’elle continue de le faire, elle ne peut pas donner des verges pour se faire fouetter. Elle ne doit pas chercher à perdre. Elle doit chercher à gagner. Parce que quand elle gagne, c’est tout le monde qui gagne… »

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