spot_imgspot_img

Barack Obama propose d’associer Téhéran à un règlement en Irak

Tous sénateurs, les deux candidats à l’investiture démocrate à l’élection présidentielle, Hillary Clinton et Barack Obama, et John McCain, déjà assuré de l’investiture républicaine, ont abandonné leurs campagnes électorales, pendant quelques heures, pour participer aux auditions du général David Petraeus et de l’ambassadeur Ryan Crocker.
Des trois, indiscutablement, M. Obama est celui qui a le plus surpris l’opinion. Rebondissant sur l’appel du républicain George Voinovich à « renforcer » l’activité diplomatique américaine en direction du monde arabe, afin de parvenir à quitter au plus tôt l’Irak, le sénateur de l’Illinois a proposé d’y associer aussi Téhéran. « Sans un effort diplomatique incluant l’Iran, aucune stabilisation ne sera possible en Irak », quels que soient les moyens dont se dotent les Etats-Unis, a-t-il dit.
L’armée américaine a dû se résoudre à voir des émissaires irakiens se rendre à Qom, en Iran, pour négocier un cessez-le-feu avec le chef radical chiite irakien Moqtada Al-Sadr, lors de la récente bataille de Bassora, entend-on du côté du sénateur de l’Illinois. « Si eux peuvent le faire, et si Crocker accepte des négociations tripartites avec Téhéran pour régler les problèmes en Irak, pourquoi continuer de dire que l’on refuse de négocier avec l’Iran' » , demande-t-on dans l’entourage de M.Obama. Celui-ci a aussi proposé, sur un ton modéré inattendu, d' »inverser le cours » de la politique américaine en Irak. Sans perspective tangible de retrait des troupes, l’espoir de voir les Irakiens prendre leur sort en main restera improbable, a-t-il répété, alors que « la définition de ce qui constituerait un succès » en Irak – un gouvernement multiethnique stable et l’éradication de toute influence d’Al-Qaida et de l’Iran – « est si ambitieuse » qu’elle promet aux Américains d’y rester « encore trente ans ».
Hillary Clinton a jugé qu' »il est temps d’engager un processus ordonné de retrait des troupes ». Elle a, surtout, dénoncé la volonté de l’administration Bush d’aboutir avec Bagdad à un accord de maintien des forces américaines en Irak, après la fin de l’année, sans qu’il soit nécessaire de le faire ratifier par le Congrès, comme l’a indiqué M. Crocker. « On nous entraîne vers une occupation longue et des milliards de dollars de dépenses sans limite dans le temps. Je vous presse vivement de soumettre cet accord au Congrès », a-t-elle lancé. La majorité démocrate craint qu’un tel accord, signé avant l’intronisation du futur président, ne soit contraignant, malgré les assurances formulées par l’ambassadeur Crocker.
Quant à John McCain, il juge possible « d’être optimiste » pour l’avenir de l’Irak, tant la stratégie du général Petraeus lui semble assurée d’être « victorieuse ». A condition de lui en donner tous les moyens. « Promettre le retrait de nos forces sans tenir compte de ses conséquences serait un échec de leadership moral et politique », a lancé le candidat républicain, en réitérant le risque de « génocide » qu’un désengagement américain précipité ferait peser en Irak. Il a vu dans le récent échec militaire de l’armée irakienne à Bassora la démonstration que la présence militaire américaine reste plus que jamais nécessaire. Les candidats démocrates, a-t-il assuré après la fin des débats, « ne comprennent rien » aux enjeux irakiens et aux menaces posées par Al-Qaida et par l’Iran.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES