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Barack Obama obtient une majorité de délégués élus du Parti démocrate

Ils ont, tous deux, commencé leur allocution, mardi soir 20 mai, par évoquer avec émotion le nouveau « combat » de Ted Kennedy. Le matin, on avait appris que le sénateur du Massachusetts depuis 1963 et supporter déclaré de Barack Obama était atteint d’une tumeur maligne au cerveau.

Mais les termes, presque identiques, qu’ils ont utilisés pour soutenir cette figure démocrate historique symbolisaient aussi une thématique sur laquelle le sénateur de l’Illinois et son adversaire, Hillary Clinton, ont également insisté au soir des résultats des primaires dans le Kentucky et l’Oregon : « l’unité » – du parti, d’abord, et de la nation autour de lui, en novembre, à l’issue de l’élection présidentielle.

Pour le reste, les résultats ont permis à chacun d’aiguiser sa stratégie de campagne. MmeClinton, bénéficiaire d’une victoire massive dans le Kentucky, « continue jusqu’à la Convention » qui aura lieu fin août – du moins publiquement. Et elle conteste la victoire finale de son concurrent, arguant qu’en intégrant les résultats de Floride et du Michigan (non pris en compte à ce jour par la direction du parti, qui a récusé la procédure des scrutins), c’est elle qui remporte le « vote populaire ». M. Obama, lui, n’a pas même attendu le résultat dans l’Oregon pour annoncer à ses partisans réunis à Des Moines, dans l’Iowa : « Ce soir, nous avons acquis une majorité de délégués » à la convention. Il n’a pas déclaré son investiture acquise, mais induit l’idée qu’à ses yeux, les jeux sont faits : les démocrates officialiseront son nom pour porter leurs couleurs à l’élection présidentielle.

« La route a été longue » et il y « aura encore des jours difficiles et incertains »… Son discours était celui d’un homme autant préoccupé de surmonter les divisions internes au parti que de se projeter déjà dans l’affrontement avec le républicain John McCain. Pour surmonter les divisions, il a encensé sa « formidable » concurrente, insistant sur le rôle prédominant de la sénatrice de New York dans la promotion de la femme, vantant « son engagement et sa persévérance. Hillary Clinton (…) a changé l’Amérique dans laquelle ma fille et les vôtres grandiront, et nous lui en sommes reconnaissants ». L’ambition de récupérer le vote féminin, alors qu’un mouvement se dégage dans l’entourage de MmeClinton pour plaider qu’elle est victime d’un rejet « sexiste », n’était pas étrangère à son propos.

Puis il est passé à John McCain. Résumé, en une phrase-choc : il s’agira d’un affrontement entre « le passé » (le sénateur républicain, ses idées et « les lobbies de George Bush qui dirigent sa campagne ») et « le futur », M.Obama et ceux qui le soutiennent. Il a, aussi, lancé un appel aux indépendants et aux républicains las de l’administration Bush à le rejoindre.

MmeClinton, elle, en est toujours à privilégier la bataille interne aux démocrates. Etat dont 93% des habitants sont des Blancs, où le niveau de vie et d’éducation est supérieur à la moyenne américaine et où réside une importante minorité d’immigrés, l’Oregon a donné une confortable victoire à M.Obama. Le Kentucky, blanc à 91%, sans immigrés et où le niveau de vie est bas, a plébiscité MmeClinton. Son impressionnant succès y a démontré de nouveau les difficultés de son concurrent à attirer les suffrages de la « classe moyenne blanche » paupérisée. 75% des démocrates sans études supérieures y ont voté pour elle. Et 77% des Blancs ont admis que le thème de la « race » avait influencé leur choix.
Le succès de MmeClinton doit certes être relativisé. Le Kentucky n’est pas un bastion démocrate. Cela ne l’a pas empêché de marteler de nouveau qu’il est impossible de battre le candidat républicain sans ces voix démocrates-là. Mais elle n’a, à aucun moment, attaqué M. Obama, pour conclure que, « quoi qu’il se passe », elle fera tout « pour faire élire un président démocrate » en novembre.

Assuré de la majorité absolue des délégués à la Convention, M. Obama a cependant demandé à ses partisans de « poursuivre leur travail dans les Etats restants pour gagner le plus de délégués possible ». La course est gagnée, mais l’affrontement avec son adversaire pas encore tout à fait. Au sein de l’appareil démocrate et entre les équipes des deux candidats, les discussions vont aller bon train.

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