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Naissance d’un « FRONT DE LA SOCIETE CIVILE POUR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE AU GABON »

C’est la grande salle de réunion de la Chambre de Commerce de Libreville qui a accueilli samedi 21 juin 2008 dernier plus de 500 personnes composées des membres des syndicats et ONG gabonaises pour sceller la naissance de ce front.
Composé de centrales syndicales (USAP, UTG, Intersyndicales) et des coalitions (Publiez ce que vous Payez, Vie Chères), ce front est copésidé par l’USAP (Fridolin MVE MESSA) et Publiez ce que vous Payez (Marc ONA ESSANGUI).

Voici la déclaration lue par Marcel LIBAMA du Syndicat de l’Education Nationale (SENA):

DECLARATION

La communauté internationale est aujourd’hui unanime à reconnaître qu’une crise alimentaire majeure menace d’implosion nos sociétés. Or si les pays d’Afrique subsaharienne semblent plus exposés à subir cette crise, dans le cas du Gabon, la mauvaise gouvernance et les faiblesses structurelles de notre économie apparaissent comme des facteurs aggravant propres à susciter une dynamique citoyenne contre la pauvreté et la vie chère. Cette situation calamiteuse de notre économie est une question récurrente dans le dialogue social depuis 1990.

En effet, après avoir consenti d’énormes sacrifices dans une lutte dont l’objectif était entre autre, de conquérir des espaces de liberté et de réduire la fracture sociale, les Gabonais se retrouvent aujourd’hui comme à la croisée des chemins, partagés entre le renoncement et leur attachement à la dignité humaine que seules pourraient leur procurer des conditions de vie plus décentes dans nos villes et nos campagnes.

Mais le constat est accablant :

§ Malgré l’augmentation du SMIG et la revalorisation du point d’indice, le pouvoir d’achat des ménages connaît une baisse constante depuis des décennies. Les travailleurs gabonais sont surendettés, otages d’un système bancaire obsolète.

§ La politique de privatisation imposée par les bailleurs de fonds internationaux comme une alternative à la mauvaise gouvernance s’assimile à une grande braderie du patrimoine national. Les cas de la SEEG, de Gabon Télécom, d’Agro Gabon et d’Air Gabon illustrent cette situation chaotique où les réformes économiques grossissent les rangs des chômeurs et accentuent la paupérisation.

§ Sur le plan de l’habitat, la lourdeur des procédures, l’absence d’un plan d’aménagement du territoire et le coût élevé des matériaux de construction entretiennent la rareté du logement et la cherté du loyer. A titre d’exemple, l’habitat au Gabon connaît, depuis plus de trente ans, un déficit estimé à plus de 300 000 logements à Libreville, en 2007.

§ Le calvaire vécu par nos retraités est symptomatique de l’attitude de mépris qui caractérise nos gouvernants. Ainsi, selon les responsables du Syndicat National des Retraités du Gabon, la pension de retraite moyenne est estimée à 52 000 FCFA par trimestre, soit 17 000 FCFA par mois.

Ces quelques faits ne sont pas exhaustifs. L’on pourrait évoquer la démission de l’Etat dans certains secteurs considérés comme indispensables à tout développement, tels que la route, l’agriculture, l’éducation et la santé, souvent déclamés comme priorités des politiques publiques depuis des décennies. Mais à force de saupoudrage et de faux semblants, les innombrables emprunts contractés par l’Etat gabonais n’auront abouti qu’au fardeau d’une lourde dette extérieure que supporteront des générations de Gabonais. Alors que leurs fossoyeurs auront assuré, dans des comptes bancaires à l’étranger, l’avenir de leur seule descendance.

A l’heure où le prix du baril du pétrole va de record en record et que certains pays producteurs tels que l’Algérie, ont pu, de ce fait, éponger leur dette, les Gabonais sont stupéfaits de constater qu’ils n’en voient aucun effet. Bien au contraire. C’est pourquoi le Front des organisations de la société civile pour la lutte contre la pauvreté et pour la bonne gouvernance au Gabon, qui regroupe des centrales syndicales, des ONG et des associations, invite solennellement le gouvernement à convoquer, de toute urgence, une concertation intégrant toutes les composantes de la société civile afin d’élaborer un plan d’urgence dont les principales articulations sont contenues dans le mémorandum publié ce jour. Conformément au Code du travail, ledit délai est considéré par les organisations syndicales signataires de la présente déclaration comme préavis de grève. A charge pour leurs responsables d’en notifier copie à leurs employeurs respectifs.

Fait à Libreville, le 21 juin 2008

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