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Le pape fustige le culte de l’argent et du pouvoir

Benoît XVI a célébré samedi sur l’esplanade des Invalides à Paris une messe ou il a fustigé le culte de l’argent et du pouvoir et appelé les jeunes à des vocations religieuses, face à des dizaines de milliers de fidèles, dont le Premier ministre François Fillon.

Dans la soirée, à 18h30, l’hélicoptère qui transportait le souverain pontife est arrivé à Lourdes, dans les Pyrénées, ou il doit participer jusqu’à lundi aux célébrations de ce que l’Eglise catholique considère comme les apparitions de la Vierge Marie à Bernadette Soubirous.

A Paris dans la matinée, arrivé dans sa « papamobile » par le pont Alexandre III et salué par les fidèles agitant des étoffes aux couleurs pontificales, le chef de l’Eglise catholique a assimilé dans son homélie le culte contemporain de l’argent au culte antique des idoles condamné par Saint Paul.

« Saint Paul explique que la cupidité insatiable est une idolâtrie et il rappelle à son disciple Timothée que l’amour de l’argent est la racine de tous les maux (…) L’argent, la soif de l’avoir, du pouvoir et même du savoir n’ont-ils pas détourné l’homme de sa Fin véritable? », a dit Benoît XVI.

Lors de cette messe, tenue selon l’Eglise devant 260.000 personnes, 1.500 prêtres et 90 cardinaux et évêques, et qui a recouru à certains rites liturgiques traditionnels, il a aussi repris l’exhortation célèbre de son prédécesseur Jean Paul II, « N’ayez pas peur! », cette fois à l’adresse des jeunes, sur fond de crise des vocations de prêtres.

« N’ayez pas peur de donner votre vie au Christ! Rien ne remplacera jamais le ministère des prêtres au coeur de l’Église! Rien ne remplacera jamais une messe pour le salut du monde! Chers jeunes ou moins jeunes qui m’écoutez, ne laissez pas l’appel du Christ sans réponse », a-t-il lancé.
HOLLANDE CRITIQUE SARKOZY

La présence de François Fillon à cette cérémonie est de nature à amplifier le débat sur le respect du principe de laïcité, rouvert vendredi par les appels croisés de Benoît XVI et du président Nicolas Sarkozy à une « laïcité positive ».

Le chef du gouvernement a salué sur France 2 « un grand moment de fraternité » et expliqué ce que le chef de l’Etat français, selon lui, entendait par « laïcité positive ». « Le pape est dans son rôle en appelant à ce qu’il y ait plus d’hommes qui se tournent vers la prêtrise, et le président est dans son rôle en souhaitant que l’ensemble des courants de pensée religieux, philosophiques cohabitent dans notre pays avec la même volonté de construire », a-t-il dit.

Le Premier ministre, qui est de confession catholique, était notamment accompagné de Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur et des Cultes, et de Rachida Dati, ministre de la Justice.

Le cabinet de cette dernière a expliqué à Reuters qu’elle avait voulu être présente « en qualité de ministre ». Célibataire, le garde des Sceaux a rendu publique récemment sa grossesse, un fait rare pour un membre du gouvernement, en expliquant qu’elle ne souhaitait pas faire savoir qui était le père de son enfant.

La « laïcité positive » suscite l’inquiétude des militants laïques français, attachés à la séparation de l’Eglise et de l’Etat en vigueur depuis 1905 et au principe qui veut que la République organise et garantisse la liberté religieuse mais ne reconnaisse ni ne subventionne aucun culte.

En marge de la Fête de l’Humanité, François Hollande a critiqué le concept élyséen. « Quand on parle de laïcité positive, on donne une mauvaise conception de ce que doit être l’organisation de la République. Est-ce que ça voudrait dire qu’il y aurait une laïcité qui voudrait nier la religion ? C’est tout le contraire », a dit le premier secrétaire du PS.

Le président du Modem François Bayrou a estimé qu' »ajouter un adjectif, c’était vouloir changer le sens du mot ».

Dans un communiqué, le Grand orient de France, une des principales obédiences franc-maçonnes, a estimé lui que « la laïcité n’avait pas besoin d’adjectif pour exister et que toute référence à une laïcité positive en dénaturait le sens ».

Exprimez-vous!

  1. Fustiger la quête du savoir

    lundi 15 septembre | 11:53

    Benoît XVI dit « L’argent, la soif de l’avoir, du pouvoir et même du savoir n’ont-ils pas détourné l’homme de sa fin véritable ? ». Si les oppositions à l’argent, voire au pouvoir, sont défendables, son hostilité au savoir est un pur scandale digne de la pire Inquisition. Mais Benoît, dans ses fonctions antérieures de cardinal, n’était-il pas le responsable d’une organisation héréditaire en ligne directe de la « sainte » Inquisition ? Si ! Alors ceci explique peut-être cela.

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