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Economie : L’Afrique de l’Est rejette les APE

Au terme du 4e séminaire interparlementaire de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) qui s’est tenu à Kigali, au Rwanda, les députés de la sous-région ont décidé le 3 octobre dernier à une confortable majorité le rejet des Accords de partenariat économique (APE) proposés par l’Union européenne (UE). Les parlementaires d’Afrique de l’Est ont presque unanimement estimé que ces accords n’étaient pas assez négociés et présentaient trop de risques pour les économies africaines, encore fragiles pour entrer à part égale sur le marché mondial.
Les députés de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et l’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est (EALA) ont recommandé dans leur grande majorité le 3 octobre dernier le rejet de l’accord cadre des Accords de partenariat économique (APE) proposés aux pays membres de l’EAC par l’Union européenne (UE).

Le 4e séminaire interparlementaire qui s’est tenu du 1er au 3 octobre dernier à Kigali, au Rwanda, a réuni l’EALA et les assemblées nationales des pays membres de l’EAC que sont le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda et le Burundi, a été sanctionné par un communiqué notifiant les motifs du rejet et les conditions d’une renégociation.

«L’accord cadre des APE initiés entre les pays membres de l’EAC et l’UE est perçu comme étant un accord à l’état brut, insuffisamment négocié», stipule notamment la déclaration finale.

Les députés de la sous-région ont notamment recommandé aux «parlements nationaux respectifs, à l’EALA et à d’autres parties prenantes d’engager les négociateurs des APE, les ministres et technocrates, à exprimer leurs préoccupations respectives avant les signatures finales».

Les zones d’inquiétude de l’accord cadre des APE entre l’EAC et l’UE incluent entre autres le développement, la flexibilité, les exceptions dans les dispositions d’accès aux marchés, des révisions périodiques, des révisions spécifiques ou encore le règlement des disputes.
Les parlementaires de l’EAC se sont notamment accordés pour que l’acte d’engagement soit pris avant juin 2009.
A l’ouverture des travaux le 1er octobre dernier, plusieurs députés ont exprimé une opposition totale aux APE, certains les qualifiant de «manipulations commerciales visant à faire de l’Afrique un lieu de décharge des produits européens».

«Ce sont des négociations commerciales manipulées visant l’exploitation, le rapatriement des capitaux et une autre forme de néocolonialisme», a affirmé le docteur Michael Bayiga de l’Assemblée nationale de l’Ouganda.

Le docteur Bayiga a appelé l’EAC et l’Afrique à développer son propre agenda commercial dans l’économie mondiale, un point de vue également soutenu par le député de l’EALA, Sheikh Abdul Karim Harerimana.

Les députés ont également recommandé une évolution rapide en Afrique de l’Est pour intensifier la coopération économique Sud-Sud, en soulignant que le cadre économique de la sous-région avait tendance à être plus avantageux qu’avec l’Occident.

Un appel a été lancé à cette occasion pour la création de liens économiques plus poussés avec les pays émergents comme la Chine, l’Inde et le Brésil. Une délégation de parlementaires de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), conduite par Yormie Jonson, a également pris part au séminaire.

Pourtant, quatre jours après la signature par le Botswana, le Lesotho, la Swaziland et le Mozambique des APE avec l’UE, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie, avaient également signé le 27 novembre dernier ces accords.

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