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Gabon: Corruption: Les instances compétentes mises à l’index

Le dernier rapport de Transparency International, publié dans notre livraison du 02 octobre dernier, montre que notre pays a reculé de 12 places en 2008. Cela après avoir gagné 6 places en 2007. Une contre-performance, que l’ONG britannique attribue à l’inefficacité du système de contrôle et de sanctions.

LA lutte contre la corruption dans notre pays semble avancer à reculons. Et pour cause, alors que l’année passée (2007), l’Organisation non gouvernementale (ONG) Britannique « Transparency International » rapportait les performances du Gabon en la matière, en 2008, cet élan s’est inversé. Nous descendons de 12 places dans le classement mondial, passant du 84e rang au 96e (sur 180 pays). Et au niveau africain, nous passons de la 11e à la 16e. place.

Selon « Transparency International » la corruption est l’abus d’un pouvoir officiel dans un intérêt personnel. Il met l’accent, entre autres, sur l’acceptation de pots-de-vin par des fonctionnaires dans le cadre des marchés publics. Et l’ONG britannique se fonde sur des enquêtes menées par des organismes indépendants auprès des milieux d’affaires, des analystes et des résidents des pays concernés…

L’autre élément important, c’est cette déclaration de Mme Huguette Labelle, l’une des responsables de l’ONG. Elle estime que « les pays les plus pauvres sont minés par des systèmes judiciaires corrompus et l’inefficacité du contrôle parlementaire. juguler la corruption exige un contrôle exercé par le Parlement, l’application effective des lois, l’existence de médias indépendants et d’une société civile dynamique. Et lorsque ces institutions sont faibles, la corruption se développe et échappe à tout contrôle avec des conséquences terribles pour la société ».

La principale conséquence ici c’est inefficacité de la dépense publique tant décriée par le Parlement gabonais, surtout lors des examens des lois des finances. Notamment dans son volet réservé à l’investissement. L’inefficacité de la dépense se caractérise par le fait que l’État affecte beaucoup d’argent dans des projets développement, mais au finish pas grand chose de concret sur le terrain. Tout simplement parce que l’argent a pris une autre destination…

Dans notre pays, les instances de contrôle et de sanctions sont nombreuses. Outre le Parlement (Assemblée nationale et Sénat), il y a les tribunaux, la Cour des comptes, le ministère du Contrôle d’État et des Inspections, de la Lutte contre la corruption et de la Lutte contre l’enrichissement illicite, la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement,illicite (CNLCEI), etc.

Le rapport de « Transparency International » vient montrer que toutes ces institutions manquent d’efficacité. On peut aller plus loin pour dire que ce rapport pose à nouveau le débat sur l’impunité qui sévit dans notre pays. Notamment lorsqu’il s’agit de lutter contre la mauvaise question des deniers publics. out le monde dénonce le phénomène, mais les décisions fermes tardent à tomber. Cela malgré les engagements pris devant Ies députés par le Premier ministre chef du gouvernement, Jean Eyéghé Ndong, lors de sa Déclaration de politique générale.

DEGRÉ DE VOLONTE• L’autre enseignement à tirer du rapport de l’ONG britannique, c’est qu’il est sans doute temps de revoir la manière de mener cette lutte contre la corruption, ou d’une manière générale, contre l’enrichissement illicite. Selon toute vraisemblance, jusqu’à présent, les responsables de ce combat ont choisi la sensibilisation comme arme. Ce qui fait en sorte que les uns et les autres multiplient les spots télévisés et autres moyens de sensibilisation. Malheureusement, l’arme s’avère inefficace,

le fléau continue, et personne ne semble inquiété. D’où la nécessité d’envisager autre chose. La sanction par exemple. Ce qui nécessite une synergie et une franche collaboration entre les différentes structures. Le Parlement devrait mener effectivement et régulièrement ses enquêtes et rendre publics leurs résultats. De même, les autres instances devraient renforcer leur contrôle et éviter elles-mêmes de se mouiller dans le phénomène…

Dans tous les cas, la presse est un partenaire efficace dans ce combat. Mais qui est prêt à l’associer à cette noble mission, en lui transmettant les rapports et autres dossiers litigieux ou suspects ? La réponse à cette question est sans doute l’élément susceptible de déterminer le degré de volonté de notre pays à lutter contre la corruption en particulier, et l’enrichissement illicite en général.

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