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Cameroun : Bolloré inculpé pour «corruption et favoritisme»

L’homme d’affaires français Vincent Bolloré a été inculpé le 14 octobre pour comparaître personnellement devant le Tribunal de première instance de Douala pour «favoritisme et de corruption» au sujet de la concession du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala (PAD). Une autre convocation avait été adressée en septembre à cinq cadres du groupe Bolloré, parmi lesquels le vice-président et ancien ministre français de la Coopération, Michel Roussin.L’homme d’affaires français Vincent Bolloré a reçu une convocation le 14 octobre dernier de la justice du Cameroun pour être entendu comme témoin à la suite d’une plainte contre X pour «favoritisme et corruption» déposée par le groupe espagnol Progosa, dans l’affaire de la concession du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala (PAD).

La convocation du président du holding Bolloré, qui comprend des sociétés spécialisées dans le domaine du transport maritime et ferroviaire, de la finance, de la gestion des portiques, constitue une avancée notable dans le cadre de l’affaire liée à la concession controversée en 2003 des portiques du PAD.

Conformément à la législation camerounaise, l’homme d’affaires français devra se mettre à la disposition de la justice dès qu’il aura reçu sa convocation. Après un délai de deux semaines, le juge a la possibilité de lui décerner un mandat d’arrêt.

La convocation de Vincent Bolloré intervient un mois après une démarche similaire entreprise à l’encontre de certains de ses collaborateurs, dont le vice-président du groupe, Michel Roussin, par ailleurs ancien ministre français de la Coopération.

L’évolution du dossier fait suite à une plainte pour «favoritisme et corruption» déposée contre X en 2006 par Jacques Dupuydauby, le président du groupe espagnol Progosa, qui a toujours déclaré avoir été irrégulièrement évincé par son concurrent Vincent Bolloré pour l’exploitation du terminal à conteneur du PAD.

La privatisation du terminal à conteneurs est au centre d’une grande controverse depuis 2003 en raison de la violation du Code général des marchés publics, qui a déjà valu l’emprisonnement de plusieurs personnalités impliquées dans ce dossier, notamment l’ancien directeur général du PAD au moment des faits, Alphonse Siyam Siwé, condamné l’année dernière à trente ans d’emprisonnement ferme, pour avoir détournement de fonds publics à hauteur de 38 milliards de FCFA.

Après le lancement d’une offre internationale sur la privatisation du terminal à conteneurs du port de Douala, le groupe Bolloré et le groupe Progosa avaient été les deux multinationales retenues pour la phase finale.

Pour cette concession qui de quinze ans, Progosa proposait de payer 5,5 milliards de francs CFA au titre de redevances annuelles à l’Etat, alors que Bolloré, en association au groupe danois Maerks, a retenu alors qu’il n’offrait que 3,2 milliards de francs CFA par an.

Progosa accuse le groupe Bolloré «d’avoir utilisé différentes manoeuvres dignes de la mafia», pour obtenir ce marché. «Au mépris de la confidentialité qui devrait entourer toutes les offres, les requérants ont appris par l’un de leurs concurrents qu’il était en possession de leur dossier de candidature avant même que le dépouillement n’ait été envisagé», a également indiqué Progosa dans la plainte déposée au Tribunal de première instance de Douala et jugée recevable.

Le juge d’instruction a déjà entendu à plusieurs reprises Alphonse Siyam Siwé, directeur général du PAD en 2003 et qui fut ministre de l’Energie et de l’Eau entre 2004 et 2006.

Le groupe Bolloré a attaqué Jacques Dupuydauby en justice «pour commentaire tendancieux» et a également déposé une plainte en diffamation au Cameroun.

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