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Gabon : Les pelleteuses de Ntoutoume Emane à l’assaut de Mont Bouët

La mairie de Libreville a entrepris depuis la fin du mois de septembre une vaste opération de destruction des marchés spontanés qui bordent les principaux axes de la capitale, et en obstruent le trafic routier et la circulation des personnes. Après Nzeng Ayong les 20 et 21 octobre derniers, les engins de la municipalité se sont attaqués le 27 octobre à la gare routière, qui abrite le plus vaste mais aussi le plus anarchique marché de Libreville, Mont Bouët. Les commerçants acceptent l’opération bon gré, mal gré, mais déplorent toujours l’insuffisance et le positionnement peu stratégique des marchés municipaux.L’opération de destruction des marchés spontanés suit son cours dans la capitale gabonaise, où les engins de la municipalité ont entrepris le 27 octobre dernier l’assainissement du plus grand marché du pays, Mont Bouët, qui est également le plus anarchique.

Dénommée «libérons les trottoirs pour que la circulation soit fluide», ou «opération corbeau», l’opération consiste à la destruction des échoppes, kiosques et étals qui encombrent la chaussée des grands axes de fréquentation de la capitale et seraient impliqués dans les phénomènes d’insalubrité, de pollution de l’environnement urbain, d’insécurité et d’embouteillages.

A Mont Bouët, des centaines de commerçants qui vendent à la sauvette sur la chaussée pour profiter de l’affluence dans ce quartier, ont été déguerpis et incité à investir les marchés municipaux érigés dans les différents quartiers de la capitale à cet effet.

Ces installations son effectivement souvent abandonnées en raison de leur éloignement et de leur faible fréquentation, au profit des grands axes de la capitale qui drainent tous les jours de grandes masses de clients potentiels.

«L’opération est impopulaire mais nécessaire», a expliqué à la presse Jean Mounanga, agent municipal.

«On ne peut pas faire d’omelette sans les casser les œufs (…) Cette opération est salutaire à bien des égards, en ce sens qu’elle devrait permettre non seulement d’améliorer l’image de la capitale, mais aussi les conditions de la circulation», a poursuivi monsieur Mounanga.

Les 20 et 21 octobre dernier, l’opération s’était poursuivie dans le 6e arrondissement, où toutes les installations situées en bordure de route du carrefour Nzeng Ayong avaient été détruites par les services municipaux, escortés par un puissant détachement des forces de l’ordre.

Malgré les préavis de déguerpissement déposés par la mairie, certains commerçants mécontents ont amassé les débris pour ériger des barricades sur la voie express pour protester contre cette opération. La police anti-émeute qui escortait les équipes municipales chargées de la démolition est aussitôt intervenue pour rétablir l’ordre.

Dans un communiqué de presse récemment diffusé, le Parti démocratique gabonais (PDG) avait qualifié de «normale et de légitime» l’opération municipale, qui répondrait «à des besoins de salubrité et de sécurité».

«Mais il importe toutefois de préserver l’intégrité et les biens de ces compatriotes souvent démunies et même chefs de famille monoparentale» et d’aménager durablement des «espaces de vente appropriés et accessibles aussi bien pour les commerçantes que pour les consommateurs», avait conclu le communiqué.

La précédente équipe municipale avait déjà entrepris une telle opération. Un succès qui fut de bref durée puisque les commerçants n’avaient mis que quelques mois pour réinvestir les lieux en dépit des interdictions posées par la mairie de Libreville.

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