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Gabon : 23 «sorciers» interpellés à Bitam pour commerce de vies humaines

Un réseau de personnes âgées pratiquant le Kôhng, une école de sorcellerie utilisant les vies humaines, a été interpellé le 21 octobre à Bitam, dans le nord du pays. Accusé d’avoir ôté la vie à plusieurs dizaines de personnes, ce réseau a été démantelé grâce à une enquête menée du 11 au 19 octobre par un tradipraticien qui a permis de retrouver les preuves de ces basses œuvres. Parmi les personnes interpellées figurent notamment un notable de la localité déjà impliqué dans des affaires similaires ainsi qu’un révérend pasteur de l’Eglise évangélique du Gabon (EEG). Vingt-trois personnes âgées accusées d’avoir perpétré des crimes rituels au moyen de pratiques occultes ont été interpellées le 21 octobre dernier à Bitam et incarcérées à Oyem, dans le nord du pays.

Parmi les personnes interpellées, les autorités policières ont identifié monsieur Mvoboro Billé, un notable de la localité déjà impliqué dans des affaires similaires, ainsi que le révérend pasteur Minko mi-Kara, de l’Eglise évangélique du Gabon (EEG).

Les interpellés sont accusés de pratiquer le Kôhng, qui serait une école de sorcellerie s’apparentant à un commerce de vies humaines.

L’anthropologue Eric de Rosny explique que «Nong mot a kôhng», signifie en langue fang «prendre quelqu’un dans le kôhng», c’est-à-dire, le faire mourir en lui envoyant une maladie plus ou moins foudroyante.

«Après sa mort, la victime est censée aller travailler dans un pays lointain au service d’un patron à qui il a été vendu par son meurtrier qui perçoit pour cela une certaine somme d’argent», précise l’anthropologue.
Le réseau a été démantelé grâce à l’enquête menée par un tradipraticien, Martial Ella Essono, dépêché sur les lieux du 11 au 19 octobre dernier pour faire la lumière sur ce dossier. Au terme de ses investigations, le tradipraticien est parvenu à localiser et déterrer de nombreuses éléments de preuves, comme des ossements et des organes humains ou des produits nécessaires à ce genre de pratiques occultes.
30 personnes ont été interpelées au terme de l’enquête, dont sept ont été innocentées et relâchées après leur interrogatoire.
Depuis un certain temps, le procureur d’Oyem avait enregistré de nombreuses plaintes déposées par les populations locales pour dénoncer des morts plus ou moins mystérieuses ou suspectes.
L’Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR) avait dénoncé le 25 octobre dernier la recrudescence des crimes rituels au Gabon, avec 13 nouveaux cas enregistrés depuis le mois de septembre dernier. L’Organisation non gouvernemental (ONG) avait également dénoncé la banalisation de ce phénomène par les autorités et l’inertie de la justice contribuant à l’augmentation croissante des victimes de ces crimes qui seraient perpétrés par des réseaux organisés.

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