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Gabon : Le gouvernement tente un passage en force avec les enseignants

Face au maintien du mot d’ordre de grève par les enseignants malgré les multiples sommations de la tutelle, le gouvernement a pris le 10 novembre des sanctions à l’encontre des enseignants grévistes en annonçant des restrictions salariales à compter du 25 novembre prochain et suspension des salaires pour ceux qui n’auraient pas repris du service avant le 12 novembre prochain. Ce coup d’estoc du gouvernement s’avère décisif pour la suite des événements, à quelques jours de l’ultimatum des organisations internationales pour l’invalidation de l’année scolaire en cours après plus d’un mois de grève. La pression monte sur le gouvernement, menacé par les organisations internationales d’une invalidation de l’année scolaire en cours, qui a décidé de tenter un passage en force en annonçant un ensemble de sanctions à l’encontre des enseignants grévistes.

Dans un communiqué conjoint avec le département de l’Enseignement technique rendu public le 10 novembre dernier à Libreville, le ministre de l’Education nationale, Michel Menga, annonce qu’ «à la suite du mouvement de grève observé depuis le 6 octobre 2008 par les syndicats réunis au sein de la CONASYSED, au regard du non respect de l’engagement pris par le bureau de la CONASYSED devant le chef de l’Etat de lever le mouvement de grève lors de l’audience qui leur a été accordée et face au refus de ces derniers de suspendre leur mouvement de grève pour permettre la poursuite des négociations dans la sérénité, comme souhaité par le Conseil des ministres en sa séance du mardi 7 octobre 2008, le gouvernement décide du paiement sur bon de caisse du salaire des enseignants sur une période de trois mois renouvelables, à compter du 25 novembre 2008».

Le communiqué stipule également que «conformément aux dispositions de l’article 25 de la loi 18/92 du 18 mai 1993 fixant les conditions de constitution et de fonctionnement des organisations syndicales des agents de l’Etat, qui dispose que les journées de grève ne sont pas rémunérées, le gouvernement informe les enseignants grévistes que faute pour eux de ne pas reprendre les cours au plus tard le mercredi 12 novembre 2008, ils seront privés de leurs salaires dès le 25 novembre 2008. Des instructions dans ce sens ont été données au ministre de l’Economie et de Finances».

Le ministre Menga a par ailleurs rappelé que «les agents en grève doivent respecter le principe de liberté du travail. Ils ne doivent en aucun cas empêcher l’accès aux lieux de travails des personnels non grévistes et de ceux chargés d’assurer le service minimum».

A cet effet, l’Education nationale et l’Enseignement technique ont averti que «toute entrave à la liberté de travail des non grévistes sera sanctionnée conformément aux lois et règlements régissant la carrière des agents concernés».

«Le ministre de l’Education nationale et le ministre de l’Enseignement technique demandent aux inspecteurs délégués d’académie, aux inspecteurs chefs de circonscriptions scolaires, aux responsables des établissements de formation des formateurs, des établissements de formation professionnelle et aux chefs d’établissements du primaire, du secondaire général et technique, de prendre toutes les dispositions nécessaires à cet effet», conclu le communiqué.

Ces sanctions se dessinent comme une ultime tentative du gouvernement de faire lever le mot d’ordre de grève des agents de l’Education nationale, à quelques jours de l’ultimatum posé par l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) pour l’invalidation de l’année scolaire en cours.

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