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Leaders d’ONG écroués: « tentative de déstabilisation du Gabon » (Intérieur)

Le ministre gabonais de l’Intérieur, André Mba Obame, a justifié vendredi lors d’une conférence de presse la détention de cinq Gabonais, dont des leaders d’ONG, par « une tentative de déstabilisation ».

« Il apparaît de plus en plus clairement que notre pays est réellement la victime d’une tentative de déstabilisation par des organisations étrangères (…), l’ordre public et la sécurité de notre pays étant en cause », a affirmé le ministre, évoquant même un « complot pour attentat ».

Selon lui, les ONG Sherpa, Survie et Transparency ayant porté plainte à Paris contre le président gabonais Omar Bongo Ondimba et ses homologues congolais et équato-guinéen, qu’elles accusent d’avoir financé leur patrimoine immobilier en Europe avec de l’argent public, cherchent à « provoquer un soulèvement au Gabon ».

« Pour provoquer ce mouvement de contestation, ces ONG ont recruté des citoyens gabonais (…) qui ont organisé des réunions secrètes dans des lieux et avec des personnalités que nous ne pouvons révéler aujourd’hui. Ces rencontre visaient à préparer le terrain avant la publication d’une lettre ouverte adressée » à M. Bongo.

Cette missive « aux termes durs empreints de diffamation devait servir de détonateur au soulèvement recherché », a-t-il déclaré.

Pour lui, « clairement, (…) les faits tombent sous le coup du Code pénal gabonais: tentative d’incitation à la révolte contre le chef de l’Etat, réception de fonds étrangers en vue d’une opération visant à déstabiliser les institutions du pays, complot pour attentat, incitation à la désobéissance civile, détention de documents compromettants ».

« Des documents font état d’une enveloppe globale de près de 300 millions de FCFA soit près de 500.000 euros. D’importantes sommes ont également été distribuées aux participants des réunions secrètes », a précisé le ministre.

Trois leaders d’ONG gabonaises -dont l’un est associé à la plainte de TI et Sherpa-, un journaliste et un gendarme, interpellés fin décembre, ont été écroués mercredi à Libreville, accusés notamment de « propagande orale ou écrite en vue de l’incitation à la révolte contre les autorités ».

« Les Gabonais pensent que les ONG comme Sherpa, Survie et Transparency leur font insulte en les considérant comme des grands enfants auxquels il faut se substituer pour saisir la justice en leur nom », a dit M. Mba Obame.

« Considérant les droits de l’Homme, je crois que les Africains (…) se demandent où sont les ONG comme Sherpa, Survie et Transparency quand les droits des Africains sont bafoués en France et en Europe. Quand il y a des charters, quand on les expulse, où sont ces ONG? », a-t-il lancé.

« S’agissant de la bonne gouvernance, le Gabon n’a pas attendu les injonctions des ONG pour mettre en place des mesures contre la corruption dans notre pays », a-t-il poursuivi. « Il ne s’agit pas de dire que parce qu’on est Occidentaux, qu’on est Français, on va donner des leçons à des pauvres nègres sans prendre la peine de balayer devant sa porte ».

M. Mba Obame a toutefois indiqué que son pays conservait de « bonnes relations » avec la France, un « pays ami ».

« Nous souhaitons que les justices française et gabonaise qui sont saisies de ces dossiers mettent rapidement un terme à la tendance en cours de +judiciariser+ des initiatives politiciennes sans consistance », a-t-il conclu.

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