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La 4e Tropicale Amissa Bongo: un casse-tête organisationnel au Gabon

Organiser une course cycliste comme la 4e Tropicale Amissa Bongo au Gabon nécessite une débauche de moyens et une forte volonté politique pour faire face aux carences en infrastructures d’un pays en voie de développement et au climat équatorial.

Une caravane de 350 personnes, dont 180 travaillant uniquement à l’organisation de la course rassemblant 14 équipes de 6 coureurs, 70 véhicules légers, 6 camions militaires, 3 semi-remorques, 15 motos et un hélicoptère…

« La grande difficulté, c’est qu’il n’y a pas de route réelle entre l’Estuaire (Libreville) et le Haut-Ogooué (sud-est) », et le Woleu-Ntem, les trois régions où se dispute l’Amissa cette année, explique Benjamin Burlot, coordinateur général de l’épreuve.

Le réseau routier goudronné ne couvre en effet qu’une faible partie du territoire gabonais. Il faut donc procéder à des transferts compliqués pour que la course ne soit pas cantonnée à une seule province.

Pour relier ces points, il faut normalement emprunter des pistes qui peuvent rapidement devenir infranchissables en cas de pluie. Si les coureurs voyagent en avion, dans les coulisses, l’organisation a notamment mis en place deux transferts par train.

Le convoi de 45 wagons emprunte le célèbre Transgabonais, une ligne à voie unique utilisée notamment pour l’exportation de manganèse vers la côte. Le voyage Libreville-Franceville a duré plus de 24 heures dimanche et lundi…

Le budget de la course est de « 650 millions de FCFA (1 million d’euros) mais on s’approche du milliard de FCFA (1,5 million d’euros) si on compte ce que l’Etat gabonais apporte en plus », précise M. Burlot.

En amont, les organisateurs doivent prendre en compte l’état du réseau routier pour composer les étapes.

« En mars-avril, on établit les projets mais dans un pays comme ici avec les pluies, il faut attendre le dernier moment pour refaire les routes », souligne M. Burlot. « L’Etat gabonais fait des gros efforts pour que la course se déroule bien ».

Les routes empruntées par la course ont été refaites il y a quelques jours à peine. « De la même manière que le Tour de France a permis d’améliorer le réseau routier dans certaines communes par le passé, la Tropicale amène la route », résume M. Burlot.

Pour certains, la région de Franceville, celle du président gabonais Omar Bongo Ondimba, bénéficie de trop de largesses: « C’est devenu le Monaco du Gabon, cela n’a rien à voir avec la réalité du reste du pays », souligne une habitante de Franceville, qui préfère conserver l’anonymat.

« Dans le Haut-Ogooué, il y a de belles routes mais la circulation y est très faible. En revanche, on circule très mal dans le pays et même à Libreville, le réseau est mauvais », commente un journaliste gabonais, préférant aussi l’anonymat.

Pour le ministre des Sports René Ndemezo Obiang, « l’ambition du gouvernement, c’est que la Tropicale devienne un véritable Tour du Gabon. Nous la programmerons en fonction de l’évolution du réseau routier. Comme tout le monde veut voir la Tropicale, c’est un formidable stimulant. Nous pensons même que la Tropicale servira à l’intégration régionale ».

Trop cher? « Cette course permet à nos jeunes de se confronter aux professionnels et de progresser. La présence de médias étrangers fait que c’est une formidable opportunité de présenter une autre image du Gabon et de l’Afrique », affirme le ministre.

« Certes, en Afrique, il y a des guerres, le sida, les maladies et beaucoup, beaucoup de problèmes mais il n’y a pas que cela », souligne-t-il. Ca permet de voir une Afrique qui se développe, une Afrique de l’espoir ».

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