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Gabon : La lèpre dans le viseur de Ngari

A l’occasion de la Journée mondiale des lépreux célébrée le 25 janvier dernier, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, le général Idriss Ngari, a officiellement lancé le 24 janvier dernier des campagnes d’éducation et de mobilisation au nouveau centre de santé de Nzeng-Ayong. Organisées en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces manifestations visent l’élimination de la maladie sur le territoire national, en réduisant à moins de 6 000 le nombre de cas de lèpre.

Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a coordonné le lancement le 24 janvier dernier des activités de mobilisation et d’éducation sur la maladie de lèpre, organisées à l’occasion de la 56e Journée mondiale des lépreux.

Depuis le nouveau centre de santé de Nzeng-Ayong, dans le 6e arrondissement de Libreville, le ministre de tutelle a présenté les stratégies et les objectifs de ces manifestations, réaffirmant la détermination du gouvernement à renforcer ses partenariats avec les organismes internationaux pour la lutte contre la lèpre.

«Le département de la Santé dont j’ai la charge s’assurera de renforcer le partenariat avec les organismes internationaux et des ONG locales, notamment Jeunesse du monde», a annoncé le ministre de la Santé.

Les dernières statistiques montrent que 44 pays des 46 pays de la région africaine ont atteint la cible d’élimination de la maladie en 2007 avec un taux de prévalence d’un cas pour 10 000 habitants. L’OMS affirme également que la poly chimiothérapie couvre aujourd’hui environ 95% de ces territoires.

«C’est une maladie qui peut être soignée et suivie correctement si les malades se présentent très tôt pour le traitement à la poly chimiothérapie. Depuis quelques années le monde entier s’est fixé un objectif, celui d’éliminer cette maladie qu’on appelle aussi maladie de la pauvreté. Des structures ont été mises en place et proposées aux pays à la sortie d’une des séances de l’assemblée mondiale de la santé», a poursuivi le ministre.

Le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le professeur André Ndikuyeze, a expliqué que «l’élimination de la lèpre n’est rien d’autre que la prise en charge du dépistage précoce des lépreux. Il faut les soigner pour qu’ils ne continuent pas à contaminer d’autres personnes. Cela nous a amené à un cas subsistant de 6 000 habitants dans un pays. Les pays qui ont atteint un taux de prévalence de 4 000 à 6000 habitants, sont d’après moi des pays qui ont éliminé la maladie».

«Quant on parle d’élimination, on ne parle pas d’éradication. L’éradication c’est quand on a aucun cas dans le monde, que la maladie ne pose plus de problème. C’est le cas de la variole qui est la seule maladie dans le monde qui a été éradiquée. Nous sommes maintenant sur le point d’éradiquer la poliomyélite», a précisé le représentant local de l’OMS.

«Pour la lèpre, comme nous savons que les germes qui la cause peuvent rester longtemps dans un milieu sans être détectés, on ne s’est pas avancé à proposer l’éradication mais l’élimination», a souligné le professeur Ndikuyeze.

Au Gabon, les autorités sanitaires sont parvenues à «atteindre un taux d’élimination de 24 000 à 10 000 habitants», a salué le représentant de l’OMS.

Un spécialiste intervenant pour la sensibilisation des populations a expliqué que les personnes atteintes de la lèpre présentaient généralement des symptômes périodiques à la phase la plus productive de leur vie, ce qui représente une énorme charge socio-économique pour la société, facteur de marginalisation de ces personnes.

Trois centres traitent les personnes atteintes de la lèpre au Gabon, l’hôpital de Nkembo de Libreville, l’hôpital Albert Schweitzer de Lambaréné et l’hôpital de Bongolo à Lébamba.

La lèpre, due à un bacille, le Mycobacterium leprae, est une maladie peu contagieuse mais favorisée par la misère et le manque d’hygiène. En 15 ans, la lèpre a été éliminée dans 98 pays mais reste endémique dans plus de 60 pays du monde. Aujourd’hui, il y a plus de 1,5 millions de lépreux déclarés dans le monde et plus de 254 000 nouveaux cas recensés en 2007, dont 24 000 enfants de moins de 14 ans.

L’apparition de tâches insensibles sur la peau est le premier symptôme visible de la maladie. Les nerfs, les muqueuses et les yeux sont ensuite attaqués, les lésions s’amplifient, et la perte progressive de sensation des membres entraîne des handicaps importants.

Depuis 1981, un traitement efficace, une poly chimiothérapie associant trois antibiotiques, permet de tuer le bacille et de stopper la contagion. Mais plusieurs millions de malades, traités trop tard, gardent des séquelles.

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