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Gabon : L’OGC dénonce des positions discriminatoires d’Air France

L’Organisation gabonaise des consommateurs (OGC) a entrepris une enquête suite aux plaintes du Syndicat des agences de voyages gabonaises (SAVOGA) sur la décision unilatérale de la compagnie aérienne Air France de réduire à 1% la commission des voyagistes gabonais. Selon l’OGC il s’agit d’une position discriminatoire de la compagnie aérienne leader en Afrique noire vis-à-vis des agences de voyages gabonaises.

Le passage en force du nouveau mode de rémunération par la compagnie Air France serait elle une mesure discriminatoire envers les agences de voyages gabonaises sur la base du monopole dont elle jouirait dans ce pays ?

Suite aux plaintes soulevées par le Syndicat des agences de voyages gabonaises (SAVOGA) quand à la décision unilatérale de baisser les commissions de voyagistes gabonais de 7% à 1%, l’Organisation gabonaise des consommateurs (OGC) a interpellé les autorités sur l’abus de monopole de la compagnie Air France qui met en péril un pan de l’économie du pays.

Ce mode de rémunération qui supprime les commissions des voyagistes entraînerait la fermeture de 70% des agences de voyages du continent et la suppression de 3000 à 5000 emplois, avait estimé la FISAVET/AOC.

Selon l’OGC, la compagnie aérienne française qui mettrait en avant la crise financière internationale et son impact sur son activité pour faire passer cette réforme ne s’avère pas être dans de si grandes difficultés financières.

«L’enquête révèle qu’Air France ne connaît pas de difficultés économiques et financières particulières. On en veut pour preuve les 25% des parts qu’elle vient de débourser pour racheter à Alitalia», précise le communiqué de l’OGC.

L’organisation rappelle également qu’à «la demande des autorités équato-guinéennes, il y a quelques années, elle a procédé à hauteur de 15% à la diminution du prix de ses billets au départ de Malabo».

«La mesure qu’est en train de prendre Air France à l’encontre des agences de voyages gabonaises apparaît clairement comme une discrimination d’autant que, selon des sources diverses, cette compagnie dispose de réserves significatives acquises grâce aux tarifs préférentiels que lui ont accordés ses fournisseurs de carburant avant la crise économique et financière internationale», dénonce l’OGC.

Ajoutant que paradoxalement, «Air France applique toujours une taxe carburant de 118 200 francs CFA qui n’a plus lieu d’être malgré la baisse du coût du pétrole. C’est une augmentation énorme du prix déguisée».

L’OGC avance que cette position d’Air France pourrait être due au fait que l’Etat est son principal client. Mais l’organisation souligne que «c’est le contribuable gabonais qui supporte et finance les charges de l’Etat, à travers les impôts, la consommation et autres contributions».

Les responsables de l’organisation s’insurgent du fait «qu’un billet d’avion Paris-New York aller et retour en classe économique revienne environ deux fois moins cher qu’un billet Libreville-Paris aller et retour».

A cet effet, l’OGC «interpelle le gouvernement (…) pour qu’il diversifie les partenaires de l’Etat en la matière, ou, comme l’ont fait les autorités équato-guinéennes, que le gouvernement négocie dans le cadre de son partenariat avec Air France, des tarifs préférentiels».

«A défaut d’obtenir ces allégements, le gouvernement serait avisé de se tourné vers d’autres compagnies aériennes susceptibles d’offrir à l’Etat des prestations à des conditions acceptables», ajoute le communiqué de l’OGC.

Les représentants de la société civile dénoncent également l’irrégularité de cette mesure unilatérale d’Air France, qui intervient «au mépris des résolutions et décisions internationales telle que la résolution 824 de l’IATA qui dispose que la commission versée à l’agence de voyage doit compenser les services rendus au transporteur», mais également en violation «de la Déclaration de Yamoussoukro qui dispose également que la commission de l’agence de voyage est incluse dans le prix du billet».

Air France serait également en porte à faux avec «la loi n°14/98 du 23 juillet 1998 fixant le régime de la concurrence en République gabonaise, par l’abus de position dominante».

En effet l’OGC dénonce la présence «d’une agence située au bord de mer alors qu’elle ne devait avoir qu’un comptoir à l’aérogare», exerçant ainsi «une concurrence déloyale aux agences de voyages gabonaises».

L’OGC met enfin en garde contre les répercussions d’une telle situation, qui selon elle constitue «un frein à l’essor du tourisme dans notre pays, contribue à la paupérisation des populations et compromet gravement la pérennité des activités des agences de voyages».

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