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Gabon : Renégats et indiscipline minent le PDG

Au terme des dernières élections sénatoriales qu’il a largement remporté, le Parti démocratique gabonais (PDG) a encore enregistré des cas d’indiscipline, voire de trahison, dans certaines circonscriptions électorales où sa victoire était pourtant largement assurée. Le quotidien « L’union », qui a titré sur «Les camarades flingueurs», braque son projecteur sur quelques cas parmi lesquels celui de la ville de Booué, le plus criard de la flopée

Avec 75 élus sur les 102 sièges qui étaient à pourvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG) a largement remporté les élections sénatoriales du 18 janvier dernier. Seulement, ainsi que l’a ressassé la presse gouvernementale, ces élections ont permis de mettre à jour les cas d’indiscipline au sein de la hiérarchie de ce parti politique. Ce, en dépit de la note d’intention diffusée le 5 janvier dernier par le secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi, qui fixait l’enjeu du scrutin, déclinait les consignes de vote et l’observation d’un code de bonne conduite.

Si dans le 2e arrondissement de la ville de Lambaréné, la formation politique du président Bongo Ondimba a mordu la poussière du fait de divergences intra-PDG sur le choix du candidat, dans le département de la Lopé (Booué), il se serait plutôt agit du «primat de la consanguinité», selon les termes du quotidien « L’union ». Jeannette Ambangoye Bouka, candidate du Parti gabonais du centre indépendant (PGCI) qui n’était soutenu que par deux conseillers, a été fait sénatrice alors que son adversaire du PDG, Pascal Désiré Misongo, sénateur sortant et ancien membre du gouvernement disposait d’une force électorale de 13 conseillers.

Le quotidien « L’union » pointe un doigt accusateur sur Rigobert Ikambouayat Ndéka, secrétaire général adjoint du PDG chargé de la discipline et des droits de l’homme, soupçonné de «n’avoir pas pesé de tout son poids pour… convaincre de voter» en faveur de Pascal Désiré Misongo.

De l’avis de certains habitants de la ville de Booué, la sénatrice élue, Jeannette Ambangoye Bouka, mériterait cette victoire pour avoir été, dans un lointain passé, présidente de « Bomamè », un groupe socio-culturel du PDG.

Cette récompense ou reconnaissance s’explique difficilement quand on sait qu’en avril dernier, sa liste n’avait obtenu que deux conseillers et qu’aux législatives de 2006 et partielles 2007, la nouvelle sénatrice avait été battue par le candidat du PDG Raphaël Ngazouzet.

D’autres militants du PDG de la province de l’Ogooué-Ivindo laissent entendre qu’un baron du PDG avait financièrement soutenue et battu nuitamment campagne, en 2006 et 2007, pour Jeannette Ambangoye Bouka. Le même baron serait l’artisan de sa dernière victoire.

Un bon nombre de membres du PDG, au fait de ce que Ikambouayat Ndéka était le façonnier des listes pour les dernières locales à Booué, pensent que celui-ci maîtrise le mieux les élus locaux de cette circonscription et qu’il leur aurait donné la consigne de vote qui a fait perdre un siège de sénateur au PDG.

Pourtant en mai dernier le dernier congrès ordinaire du PDG, dont l’une des ambitions était de bannir l’indiscipline, l’impunité, le complot, etc. s’était abstenu de convier à la grand messe tous les membres du PDG qui s’étaient présentés en candidats indépendants contre ceux investis par le parti. Plusieurs d’entre eux étaient même exclu des instances dirigeantes du parti.

Selon certaines indiscrétions le Secrétaire général du parti, Faustin Boukoubi, avait déjà attiré l’attention de son adjoint chargé de la discipline et des droits de l’homme sur les alliances contre-nature qui se profilaient dans le département de la Lopé pour les élections sénatoriales.

La formation politique du président Bongo Ondimba serait-elle gangrenée par l’anarchie, au regard de ce que nombreux de ses dignitaires n’en font qu’à leur tête ? L’indiscipline serait-elle la norme de fonctionnement de ce parti ? Qu’en sera-t-il lors de la prochaine présidentielle ? Ne devrait-on pas s’attendre à ce qu’un membre du secrétariat exécutif ne soutienne un candidat autre que celui de son parti ? Peut-être que ce grand parti des masses n’est finalement qu’un conglomérat d’intérêts, dans ce cas le grand camarade n’est pas sorti de l’auberge.

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