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Le gouvernement d’union nationale au Zimbabwe connaît des difficultés dès sa mise en place

Sur le papier, le gouvernement d’union entre le pouvoir et l’opposition a commencé à exister au Zimbabwe. Au terme de laborieuses prestations de serment, ses membres devaient se rendre dans leurs ministères lundi 16 février pour la première fois. En dépit des espoirs fondés sur les vertus salvatrices d’un partage du pouvoir entre les partisans du président Robert Mugabe et l’opposition, le gouvernement d’union a pris un mauvais départ. A peine créé sous la houlette conjointe de M. Mugabe et de Morgan Tsvangirai, chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, principal parti d’opposition), nommé premier ministre quelques jours plus tôt, le gouvernement est déjà marqué par les dysfonctionnements. Lorsque les ministres de l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF) et ceux du MDC avec sa branche dissidente, se réuniront, mardi, pour le premier conseil des ministres, l’un des leurs manquera à l’appel. Roy Bennett, choisi par le MDC comme vice-ministre de l’agriculture, a été arrêté avant même d’avoir prêté serment.

Ce représentant du groupe des fermiers blancs, après avoir vu son exploitation saisie par le pouvoir, avait déjà été emprisonné, puis avait passé trois ans en exil en Afrique du Sud, où il était devenu le trésorier général du MDC. Il devait comparaître lundi pour répondre des accusations de terrorisme, banditisme et sabotage. Cette arrestation constitue « un motif sérieux de préoccupation. Cela sape l’esprit de l’accord », a averti M. Tsvangirai. Le MDC estime que dans le même temps où ses ministres prêtaient serment, environ trente membres du parti étaient toujours en état d’arrestation sans justification.

Ce n’est pas le seul nuage au-dessus du gouvernement d’union, supposé clore la parenthèse ouverte par les élections générales de mars 2008, dont le premier tour avait été remporté par le MDC. Le 15 septembre 2008, un accord avait été signé entre pouvoir et opposition, prévoyant la mise en place d’un gouvernement d’union et la création d’un poste de premier ministre pour Morgan Tsvangirai. Il a fallu des mois de négociations sous l’égide de l’Afrique australe, accompagnées de pressions, pour arriver à le mettre en place.

PORTEFEUILLES MINÉS
Même si le ministère de l’intérieur est placé sous contrôle conjoint de la Zanu-PF et du MDC, l’opposition aura toutes les peines à contrôler l’appareil sécuritaire. Le parti de M. Mugabe conserve le ministère de la défense, confié au tout-puissant Emmerson Mnangagwa.

Le parti de M. Tsvangirai hérite de deux portefeuilles importants, mais minés. Celui de la santé, avec la responsabilité de faire face à l’épidémie de choléra qui a tué plus de 3 400 personnes depuis août ; et celui des finances, avec la perspective de devoir redresser une économie en état de mort clinique, marquée par une inflation qui se chiffre en milliers de milliards de pour cent, et un chômage qui frappe la totalité de la population.

En février, la banque centrale zimbabwéenne a retiré 12 zéros de sa monnaie. Un rapport des Nations unies estime qu’une décennie pourrait être nécessaire pour revenir aux standards de vie des années 1990, avant que n’éclate la crise. Il estime aussi que dans un premier temps, 5 milliards de dollars d’aide dans les cinq prochaines années seront nécessaires.

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