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Gabon : La grève de la santé continue de tuer

La grève nationale des travailleurs de la santé qui paralyse les hôpitaux et les centres de santé publics depuis le 12 janvier continuent de causer de nombreux décès au sein de la frange la plus démunie de la population gabonaise, qui n’a pas les moyens de solliciter les cliniques privées. Le service minimum, d’abord suspendu suite aux refus des autorités de prendre en compte les revendications des grévistes, puis réinstauré face à l’urgence humanitaire, ne suffit plus à prendre en charge les nombreux malades, dont certains n’ont d’autres choix que de «rentrer mourir chez eux».

Le spectacle désolant des files d’attentes devant les hôpitaux et les centres de santé publics du pays continuent d’affliger les populations gabonaises, confrontées depuis le 12 janvier dernier à une grève générale du secteur de la santé qui tarde à trouver une issue.

Face à la lenteur des autorités de tutelle à répondre à leurs attentes, le syndicat national des personnels la santé (SYNAPS) a prévenu que le service minimum serait à nouveau suspendu à la fin du mois d’avril si leurs revendications concernant les salaires et les conditions de travail n’étaient pas satisfaites.

Les personnels de santé avaient observé une trêve de deux semaines au mois de mars suite au décès de la première dame du Gabon, mais depuis le début du mois d’avril, ils continuent d’effectuer un nombre minimum d’heures de travail par jour et de ne prodiguer que des soins limités.

«Des décès ont été causés par cette grève», affirme Charles, un habitant de Libreville qui a expliqué que son frère, âgé de 42 ans, qui souffrait d’hypertension, était décédé peu de temps après avoir été renvoyé du Centre hospitalier de Libreville (CHL), le principal hôpital public de la capitale.

Un autre citoyen gabonais a rapporté son désarroi avec sa fille de trois ans qui souffre d’une grave toux depuis deux semaines.

«Je n’ai pas assez de moyens pour l’emmener dans les hôpitaux privés. Mon seul recours c’est le CHL, maintenant je ne sais que faire, cela m’attriste beaucoup», explique-t-il.

Dans les cliniques privées, une consultation peut coûter jusqu’à 20 000 francs CFA, soit un dixième du salaire mensuel d’un fonctionnaire, tandis que ces consultations sont gratuites dans les structures publiques pour les étudiants et les retraités, et coûtent 3 000 francs CFA pour le reste de la population.

Le SYNAPS réclame des primes, des hausses de salaire et de meilleures conditions de travail.

«Il ne s’agit pas seulement de réclamations relatives à l’augmentation des salaires», a précisé le secrétaire général du SYNAPS, Serges Mickala, à l’issue d’une réunion du syndicat, expliquant qu’«il s’agit aussi de la réhabilitation de tous les hôpitaux, ainsi que plus de moyens pour soigner les malades, car tout est vétuste».

Myriam, une jeune femme enceinte âgée de 31 ans, a dit espérer que le dénouement de cette situation interviendrait «dans les plus brefs délais», expliquant qu’elle s’était récemment vu refuser une consultation prénatale, pourtant programmée, au CHL.
«Je me demande si je vais accoucher dans cet hôpital. Mais comment faire lorsqu’on n’a pas de moyens pour aller dans les structures privées ?», déplore-t-elle.

Le Gabon figure parmi les pays les plus riches d’Afrique, principalement grâce à ses revenus pétroliers, avec un revenu intérieur brut de plus de 3 millions de francs CFA par habitant en 2007, selon la Banque mondiale.

Mais en dépit d’une moyenne des revenus relativement élevée, les conditions de vie demeurent médiocres pour une large frange des 1,3 millions d’habitants du pays, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), qui note notamment que le taux de mortalité infantile est demeuré inchangé, à 60 pour 1 000 naissances, entre 1990 et 2007.

Le Gabon se classe 119e sur 177 dans l’Index de développement humain des Nations Unies, qui prend en compte des indicateurs comme le revenu et l’accès à l’éducation et aux soins de santé.

Publié le 14-04-2009 Source : IRIN Auteur : Gaboneco

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  1. c’est domage les meme qui pleure ses ont les meme qui offert le deuil national a la conplice de cet inbecil de Bongo,et c’est aussi les meme qu’on vera plein en 2012 pendant les elections l’orceque Bongo
    tiendra ces meeting.

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