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Gabon : Les Gabonais de France crient à l'injustice

Suite à la décision de la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI) de procéder à la baisse du prix des nouveaux passeports biométriques et de desservir certaines villes de provinces en France, les Gabonais de la région Midi-Pyrénées, dans le Sud-Ouest du pays, ont protesté contre le choix des escales de la mission de la DGDI. La communauté gabonaise de cette région estime que ces aménagements ne résolvent pas les problèmes relatifs aux coûts des déplacements, créant même des «injustices» entre les Gabonais de France.

Dans un communiqué diffusé le 15 mai dernier, la Maison du Gabon s’insurge contre les aménagements «injustes» mis en place par les autorités gabonaises pour les procédures de renouvellement des passeports avec les nouveaux passeports biométriques.

«Nous refusons de nous soumettre aux nouvelles mesures inacceptables sur l’organisation de la collecte des dossiers de demande du passeport biométrique, (…) la Maison du Gabon et la diaspora gabonaise renouvelle son opposition totale au choix de quatre villes sur 22 régions de France».

Le 7 mai dernier, la Conseil des ministres avait décidé de la baisse du prix du passeport biométrique et demandé à la DGDI «qu’elle prenne désormais des dispositions pour aller recueillir les différentes demandes de passeports dans les quatre villes françaises de Lyon, Bordeaux, Marseille et Rouen».

La DGDI a justifié le choix de ces quatre villes en raison du fait que les agents ne peuvent recevoir les gabonais que dans les villes où sont installées les consulats honoraires ; que le matériel des agents est lourd et délicat ; et que la mise en sécurité des fonds, les consulats sont dans l’obligation de louer des coffres pour mettre à l’abri l’argent des frais des passeports.

Mais les associations de défense des droits des gabonais en France expliquent que «l’excuse de l’implantation des consulats ne tient pas la route car sur le territoire français, il y a quatre consulats honoraires à Lyon, Bordeaux, Marseille et Perpignan».

Le communiqué explique que certaines villes ont été écartées de la mission de la DGDI alors qu’elles concentrent une forte communauté gabonaise et sont très excentrées des villes desservies.

Alors que le problème du poids du matériel et sa grande fragilité, les difficultés à le manipuler et à le transporter sont évoquées comme autre excuse, le communiqué affirme que «cette équipe composée de trois agents utilise trois ordinateurs portables, trois boîtiers d’encrier, trois appareils photos et trois petites plaques pour la prise d’empreintes digitales».

«Ce petit équipement ne fait pas plus de 15 kilos et peut contenir dans une valise à roulette. Cette équipe dispose d’un matériel conçu exclusivement pour la mobilité, il est léger, il permet une certaine autonomie», ajoute l’association.

Enfin, au titre de l’argument de la sécurité des fonds, la Maison du Gabon rappelle «qu’il existe d’autres moyens de paiement qui sont les virements, le paiement par chèque, par carte bancaire».

«Le consulat a un site internet qui ne sert absolument à rien, cette haute représentation aurait pu installer un système de paiement en ligne pour les passeports ou ouvrir un compte bancaire affecté au versement des frais des passeports biométriques sur lequel tout citoyen gabonais aurait pu faire un dépôt en espèce au lieu d’opter pour la location des coffres forts et les assurances», estime l’association.

«Les villes qui accueillent cette équipe vont louer des hôtels pendant trois jours. Qui paye la note ? Pourquoi envoyer des équipes dans les villes où il y a des consulats honoraires et louer des salles d’hôtels pour que les citoyens gabonais déposent leur demande de passeport ?», s’interroge encore les gabonais de France.

A Bordeaux, l’opération va se dérouler du mardi 26 mai au jeudi 28 mai, en pleine semaine, alors que les étudiants vont en cours, que les enfants vont à l’école, que les parents travaillent. Mais les nombreux gabonais de Toulouse devront tous prendre un jour de congés pour effectuer ce long déplacement.

«La ville de Bordeaux va-t-elle pouvoir en 3 journées de 8 heures, en plus de la population girondine, recevoir 1200 personnes de Midi-Pyrénées (le TARN, la Haute-Garonne, le Gers, les Hautes-Pyrénées, l’Ariège, l’Aveyron, le Lot, le Tarn-et Garonne, l’Aude, des autres régions affectées à ce point ?», interroge encore l’association.

«Comment va se faire la vérification des documents de près de 2500 personnes en 24 heures, (3 journées de 9H à 17 h à raison de 8 heures par jour). Combien de personnes sont-elles attendues à Marseille (les gabonais du Languedoc Roussillon, la région PACA, des Pyrénées orientales etc.) ?», alerte encore la Maison du Gabon.

Pour mettre en exergue les réalités du terrain auxquelles sont confrontés les gabonais de province dans cette opération de renouvellement des passeports, l’association indique que «des Hautes-Pyrénées le trajet va durer entre 5 heures et 6 heures aller/retour, et pour une personne cela coûtera 74 euros pour le train ; Pour la Haute-Garonne le trajet va durer 5 à 6 heures aller/retour et il faudra débourser 70 euros pour le train ; Pour le Tarn le trajet va durer entre 8 heures et 8 h 30 en aller-retour, et cela coûtera environ 90 euros pour une personne ; Pour l’Ariège le trajet va durer entre 7 heures et 8 heures en aller-retour, soit 90 euros de train ; Pour l’Aveyron entre 8 heures et 8h30 en aller/retour, pour près de 100 euros de train».

Aux «Pyrénées orientales (Perpignan), nous sommes à 12 heures aller/retour mais de Marseille entre 7 heures et 8 heures aller-retour, et cela coûte respectivement 120 euros ou 90 euros en allant à Marseille», ajoute le communiqué.

«Comment les autorités gabonaises ont-elles pu envisager que les provinciaux qui ne résident pas dans les villes élues vont payer leur passeport biométrique plus cher (…) alors que le transport en train pour se rendre dans les sites de dépôt des demandes est plus cher que le prix du passeport ?», s’insurge l’association.

«Pour toutes ces raisons nous conseillons aux citoyens gabonais de rester dans leur ville et exigeons des autorités gabonaises qu’elles prennent les dispositions pour faire en sorte que l’égalité de traitement soit respectée», conclut la Maison du Gabon.

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