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Gabon : Les tombes profanées d'Ambowé

Le maire de Libreville, Jean François Ntoutoume Emane, s’est récemment rendu au quartier Ambowé pour constater l’ampleur d’un phénomène qui fait scandale : la construction «abusive» de villas d’habitation sur le cimetière d’Ambowé. Dans cette zone où la plupart des sépultures avaient été recouvertes par la végétation, de nombreuses habitations ont été construites sans l’accord des familles des défunts, entraînant un litige délicat entre les deux parties.

Le déficit de logement à Libreville doit-il cautionner la profanation des terres sépulturales ? C’est pour lever l’équivoque que le maire de Libreville, Jean François Ntoutoume Emane, s’est récemment rendu sur le terrain pour constater l’ampleur du phénomène à l’ancien cimetière d’Ambowé.

Dans ce quartier excentré, rattrapé par l’urbanisation galopante de la capitale gabonaise, de nombreuses villas ont été construites sans autorisations, empiétant sur le cimetière où de nombreuses familles sont désormais dans l’incapacité de retrouver la tombe de leurs proches.

«On ne reconnaît plus l’endroit où se trouve la tombe de mon grand père puisqu’ils ont construit dessus et ce n’est pas normal ! Y a-t-il une loi au Gabon ou n’y en a-t-il plus ?», s’est indignée un membre de la famille d’un défunt dont la tombe a été perdue sous les fondations d’une villa.

«Moi je n’arrive plus à retrouver la tombe de mon neveux, je suis vraiment outrée», a renchérit une autre femme venue témoigner à l’édile de Libreville la gravité du phénomène.

Le maire a expliqué que la construction «abusive» de ces villas serait l’oeuvre récalcitrante qui aurait déjà été expulsée l’an dernier.

«Regardez un palais comme celui là. Regardez la tombe, regardez une autre tombe là, et puis là il y a un trou donc on a déjà enlevé les corps», déplore le maire de Libreville.

«Alors dans ce palais, ce monsieur sera heureux avec ses enfants, avec sa femme. Ils vont danser là sur les tombes des autres Gabonais comme eux ! C’est inacceptable !», s’est indigné l’édile.

Monsieur Ntoutoume Emane a fustigé ce comportement de certains de ses compatriotes, expliquant que «c’est un très mauvais signal. C’est le signal de l’horreur qui s’installe, c’est le signal du piétinement du droit, de nos traditions, de nos philosophies traditionnelles, du respect dû aux morts».

Mais ce phénomène soulève également d’autres questions, celles de la pénurie de logements dans la capitale gabonaise, que certains observateurs ont mis en avant pour justifier le laxisme des autorités municipales face à la profanation de ce cimetière.

Pour le maire, il ne s’agit pas du même problème. «Ce n’est pas question d’une solution alternative, là il est question de ne pas accepter que l’on construise sur les tombes», tranche-t-il.

Au terme de cette visite sur le terrain, la réponse de l’édile de Libreville est très attendue par les familles des tombes profanées, mais également pas les propriétaires des villas dont certains ne connaissaient pas les antécédents de leurs terrains.

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