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Gabon: Omar Bongo hospitalisé dans un état sérieux à Barcelone, selon le gouvernement espagnol

Bongo Fatigué
Bongo fatigué

Le président gabonais Omar Bongo est hospitalisé dans un état sérieux à Barcelone, ont annoncé jeudi les autorités espagnoles. La ministre gabonaise de l’Information a cependant démenti que le dirigeant était malade.

L’homme qui préside depuis 1967 aux destinées de l’ancienne colonie française riche en pétrole est âgé de 73 ans. Depuis la démission de Fidel Castro en février 2008 à Cuba après 49 ans au pouvoir, il détient le record de longévité à la tête d’un Etat, exception faite des monarques d’Angleterre et de Thaïlande.

Un porte-parole du ministère espagnol des Affaires étrangères a expliqué sans plus de précisions qu’Omar Bongo se trouvait dans un « état sérieux mais stable ». Le chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos, en visite dans les Balkans, a déclaré au quotidien catalan « La Vanguardia » mercredi soir que le chef d’Etat africain était « très malade ».

La clinique Quiron de Barcelone a déclaré que M. Bongo y avait été admis mais qu’elle ne fournirait aucune autre information, à la demande de la famille.

D’après un diplomate africain à Libreville s’exprimant sous le couvert d’anonymat, le chef d’Etat souffrirait de diabète et d’un cancer de la prostate. Le 6 mai, le gouvernement gabonais avait annoncé que le président Bongo « suspendait momentanément ses activités » après la mort de son épouse, Edith Lucie Bongo Ondimba -fille du président congolais Denis Sassou Nguesso-, à Rabat, le 14 mars des suites d’une longue maladie.

Depuis Libreville, la ministre de l’Information Laure Olga Gondjout a démenti que le président était malade. « C’est faux. Je vous dis simplement qu’il est en bonne santé, et que, selon nos traditions, il observe une période de deuil après la mort de son épouse », a-t-elle affirmé.

Né Albert Bernard Bongo le 30 décembre 1935 dans une famille de 12 enfants, Omar Bongo est arrivé au pouvoir à l’âge de 32 ans après la mort en 1967 du père de l’indépendance Léon M’Ba.

Successivement réélu en 1973 -année de sa conversion à l’Islam et de l’adoption du prénom Omar-, en 1980 et en 1986 comme candidat du parti unique qu’il a fondé, il a instauré le multipartisme en 1990 et remporté le premier scrutin multipartite en 1993, s’imposant également en 1998 et en 2005 lors d’élections marquées par des allégations de fraude et une certaine agitation. En 2003, le Parlement -dominé par ses partisans- a supprimé de la Constitution la limitation du nombre des mandats présidentiels.

La plupart des 1,5 million d’habitants du Gabon, pays du centre-ouest de l’Afrique en bordure de l’Atlantique -où l’espérance de vie est de 53 ans-, n’ont jamais connu qu’Omar Bongo à la tête de l’Etat. S’ils craignent leur dirigeant, qui rencontre peu d’opposition, nombre acceptent son autorité pour avoir su maintenir le calme dans le pays et gouverner sans brutalité.

Sous sa présidence, des journalistes qui avaient osé le critiquer personnellement ont été incarcérés, l’intimidation ayant mené la plupart de leurs confrères à l’autocensure. Mais les prisons gabonaises ne sont pas pleines de détenus politiques et les adversaires du président ne disparaissent pas ou ne meurent pas mystérieusement dans la nuit.

Omar Bongo « attaque ses opposants » en « leur offrant les principaux postes et leur donnant une part » du gâteau, juge Moussirou Mouyama, un professeur de linguistique de l’Université Omar Bongo de Libreville. « Il ressemble à un boa constricteur: il étouffe sa proie jusqu’à ce qu’elle soit faible, puis l’avale. »

Les détracteurs du président qu’on entend le plus aujourd’hui au Gabon font partie du mouvement politique baptisé Bongo Doit Partir (BDP-Gabon Nouveau).

Le Gabon d’aujourd’hui « n’est ni une dictature ni une démocratie, pas plus que le paradis ou l’enfer », estimait en 2008 Louis-Gaston Mayila, qui dirige l’Union pour la Nouvelle République, formation pro-Bongo. « Nous nous trouvons dans un entre-deux. »

Cette situation a placé le Gabon au premier rang des pays de l’Afrique sub-saharienne sur l’Indicateur du développement humain (IDH) de l’ONU. Mais la richesse du pays -cinquième exportateur de brut de l’Afrique sub-saharienne- dépend de ses réserves pétrolières, appelées à s’épuiser d’ici 2030. « Le Gabon a ses problèmes. Il n’y a pas de routes, pas assez d’écoles, trop de chômage », souligne Louis-Gaston Mayila. « Mais nous devons régler les choses (…) à notre façon, pacifique ». « Au moins, dit-il, je peux aller dormir sans craindre pour ma vie ».

En France, Omar Bongo a été le deuxième président africain reçu à l’Elysée -en mai 2007- par Nicolas Sarkozy après l’élection de ce dernier à la présidence.

Selon l’organisation Freedom House basée à Washington, le président gabonais a amassé une fortune qui en fait l’un des hommes les plus riches du monde. Une association, Transparence International France, a déposé en décembre une plainte contre X, notamment pour « blanchiment », qui vise les conditions d’acquisition en France du patrimoine de trois chefs d’Etat africains, dont Omar Bongo. Le 7 mai, le parquet de Paris a fait appel de la décision d’une juge d’instruire cette plainte.

Exprimez-vous!

  1. Je pense que Omar Bongo doit laisser le pour aux autres en organisant les election sans se presenter en experant qu’il retrouve la sante.merci

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