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Présidentielle gabonaise : « Pourquoi je ne voterai pas » 


Depuis que j’ai l’âge de voter, j’ai participé à chaque élection gabonaise, remplissant mon devoir de citoyen avec le sentiment de l’utilité, même réduite, de mon suffrage. Aujourd’hui, je suis convaincu du contraire. C’est pourquoi, en harmonie avec ma conscience et ma raison, pour la première fois de ma vie, j’ai pris la ferme décision de ne pas voter à l’élection présidentielle, prévue pour le 30 août 2009. Les raisons d’un tel choix sont simples. Au fil du temps, le Gabon est devenu une démocratie matrimoniale dans laquelle des oligarchies rentières se disputent le pouvoir. Aucun candidat déclaré n’a encore présenté un programme clairement hiérarchisé et crédible. Ce simple fait prouve que, pour l’homme politique gabonais, la quête du pouvoir relègue les aspirations légitimes du peuple au second plan.

Beaucoup de ceux qui ont gouverné le Gabon en attaquant sans états d’âme les fondements de la démocratie sont aujourd’hui candidats à la magistrature suprême. Ainsi, pour être sauvé, le projet républicain mérite d’être confié à une nouvelle élite qui soit déconnectée des schémas de prévarication curiale. Celle-ci, bien que minoritaire et souvent bâillonnée par les gardiens de la pensée unique, pourrait recevoir mon vote si les conditions – mêmes minimes – de son éventuel succès étaient réunies. Or c’est loin d’être le cas.

Pour moi, faire de la politique, c’est d’abord donner du sens à l’espérance, c’est-à-dire vouloir offrir le bien-être social au plus grand nombre. Je refuse de voter parce que je considère qu’une candidature à l’élection présidentielle doit se résumer à trois éléments : une carrure, une ambition et des moyens. Elle ne doit en aucun cas être tributaire de dynamiques ethniques et de logiques de succession familiale, ces maux qui empoisonnent la vitalité démocratique du Gabon. Pourquoi donnerais-je ma caution intellectuelle et morale à la régression démocratique en cours, à laquelle contribuent activement certaines « élites » plus motivées par les besoins du ventre que par le souci de l’intérêt général ? L’espoir d’une véritable alternance politique – un changement d’hommes qui s’accompagne d’un changement « dans » l’homme – m’a quitté.

Comme à son habitude, le parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) a choisi de désactiver la légitimité électorale de son candidat au profit d’une légitimité de type bureaucratique et technocratique. C’est son choix, et je le respecte d’autant plus que je ne suis pas membre de cette formation. Mais, en tant que citoyen attaché au suffrage universel comme moyen légitime du choix des dirigeants des partis politiques, je le dénonce.

Quant à l’opposition gabonaise, en manque, comme toujours, de stratégie unitaire en raison de sa panne d’idées et d’un réel manque de travail politique, elle n’est désormais rien d’autre qu’une pâlichonne organisation, introuvable et sans poids, qui ne fait que sauver les vagues faux-semblants démocratiques du régime. Avec le retour en son sein des transhumants et nomades politiques de la majorité présidentielle, dont les représentants les plus influents par le passé ont été Paul Mba Abessole et Pierre Claver Maganga Moussavou, il lui sera vraisemblablement demandé de voter dans la ligne du PDG. Faute de quoi, de vrais-faux opposants se chargeront de brouiller le jeu des élections, comme ils en ont pris l’habitude depuis 1990.

Cela étant, le principe du vote « anti-Ali Bongo » est, à mon avis, assez régressif et révélateur d’une crise des valeurs morales. Selon moi, le « tout sauf Ali Bongo » (TSAB) émane d’un anti-­bongoïsme obsessionnel qui renvoie au degré zéro de la politique. Le véritable défi à relever tient plutôt à la recomposition quasi complète de notre appareil démocratique avant qu’il ne soit vraiment trop tard. Le système Bongo a vécu. N’en reste plus qu’une parodie déplaisante de l’expression populaire qu’il prétendait incarner à l’ère du parti unique et du « Renouveau démocratique ». Il y a urgence à refonder la démocratie gabonaise. D’autant que, face à l’impasse politique dans laquelle nous sommes aujourd’hui fourvoyés, et si l’on en juge par la tournure de plus en plus dramatique de la conjoncture économique, on peut légitimement craindre que les choses se dénouent bien loin des isoloirs.

Politologue et essayiste, Bordeaux, France

Exprimez-vous!

  1. M.l’essayiste de Bordeaux, nous allons voter, surtout contre ALI.On sait qu’il veut protéger les bien mal acquis et monarchiser le Gabon.s’il fait erreur, on riposte.avec des gens violents comme Ali, Il faut répondre par la violence, et non par de beaux discours.si Ali adopte un comportement de démocrate,on sera tous démocrates,s’il prend la folie de nous tuer,on lui fera la guerre,la vraie.Il faut arrêter,Bongo n’a laisser aucune paix dans notre paix.Il a laisser un PEUPLE MEURTRI PAR LA PAUVRETE,MALADIE,UN PEUPLE AIGRI PAR DES INJUSTICES. Justement c’est parce qu’il n’a pas laissé de paix que ça va EXPLOSER si son FILS continue sa MESAVENTURE(hol up sur hold up).

  2. Dénonçant les conditions jugées scabreuses de préparation du scrutin présidentiel du 30 août prochain, conditions qui prépareraient le lit à un passage en force du candidat du parti au pouvoir le PDG, Ali Bongo Ondimba, près d’une quinzaine de candidats réunis au sein du collectif des candidats à la présidentielle, marquent leur détermination à faire entendre leur voix, par l’organisation d’une marche pacifique ce vendredi dans les rues de Libreville la capitale du pays.

    Marche qui aura pour point de départ le carrefour Rio, épicentre des soulèvements de revendications d’ordre démocratique depuis le retour au pluralisme politique dans les années 1990. Le point de chute de cette marche pacifique sera le palais présidentiel, ou le collectif des candidats à la présidentielle du 30 août prochain, attendent depuis quelques temps d’être reçus par le chef de l’Etat par intérim Rose Francine Rogombe, suite à une demande d’audience antérieurement sollicitée aux fins de faire constater les irrégularités qui entacheraient l’actuel processus électoral.

    Le collectif des candidats à la présidentielle du 30 août prochain au gabon, regroupe notamment Alliance pour le Changement et la Restauration dont le candidat est le leader du parti d’opposition, l’Union du Peuple Gabonais Pierre Mamboundou , l’Union Gabonaise pour la Démocratie et le Développement de l’opposant Zacharie Myboto. Autre parti d’opposition composant ce collectif, le Congrès pour la Démocratie et la Justice de Jules Aristide Bourdes Ogouliguende. L’on note également la présence au sein de ce collectif des candidats à la présidentielle, de près d’une dizaine d’indépendants, dont des anciens cadres du parti au pouvoir le PDG et qui ont décidé de se désolidariser, citons le Premier Ministre démissionnaire et ancien vice président du PDG Jean Eyeghe Ndong, et Casimir Oyé Mba, ancien hiérarque du PDG et ministre sortant en charge des hydrocarbures.

    Cette plate forme politique de circonstance impulsée par l’opposition, tient visiblement à attirer l’attention de la communauté internationale, sur des griefs portant entre autre, sur des soupçons pesants de l’existence de centres parallèles d’inscription des électeurs qui auraient profité au camp au pouvoir, sur l’important retard qui serait accusé dans le processus d’ affichage de la liste électorale en vue de recueillir d’éventuelles réclamations, un processus d’affichage de la liste électorale qui devait selon ce collectif des candidats, intervenir le 30 juillet dernier avant la phase consistant à l’apurer.

    Autre griefs énoncés, l’enregistrement massif des étrangers sur la dite liste électorale, la répartition illégale du temps d’antenne dans les médias publiques au profit du seul candidat de la formation au pouvoir le PDG, en plus, de l’exigence à cor et à cri, de la démission du gouvernement au nom de l’éthique politique, des deux ministres candidats à la présidentielle. Il s’agit de l’actuel détenteur du porte feuille de la défense, Ali Bongo Ondimba, porte étendard du parti démocratique gabonais le PDG au pouvoir, et du ministre en charge de l’enseignement technique et professionnelle, Pierre Claver Maganga Moussavou, qui défendra les couleurs du parti social démocrate PSD. La demande de ces démissions, fait l’objet de la collecte de plus de 3000 signatures à travers une pétition initiée par parti d’opposition, l’Union Gabonaise pour la Démocratie et le Développement(UGDD).

    Un autre ancien hiérarque du PGD et candidat indépendant à ce scrutin, André Mba Obame, éminence crise du système Bongo-père et actuellement en froid avec Bongo-fils (Ali), déclare avoir mis fin le 4 août dernier à sa ‘’tournée citoyenne’’ entamée quelques semaines plus tôt, en raison de plusieurs tentatives d’entourloupe mêlées d’intimidations et de menaces physiques et verbales, qui seraient selon lui orchestrées par le gouvernement, tant à son encontre qu’à l’encontre de ses partisans. Des manœuvres dont la finalité serait selon André Mba Obame, l’obtention d’alibis visant à le disqualifier de la course à la présidence de la république, via la cour constitutionnelle.

    Malgré les engagements pris par chacun des candidats, de préserver l’héritage de paix légué par feu le président Omar Bongo Ondimba, décédé le 8 juin dernier, les velléités de tension sont on ne peut plus perceptibles, au point que l’on ne semble pas loin du feu qui couverait sous la cendre.
    23 candidats sont en lice, pour la présidentielle anticipée à un tour, programmée pour le 30 août prochain au Gabon

  3. Cher Politologue et essayiste vous venez par votre raisonement de perdre une occasion de vous taire et croyez moi c’est « honteux » et triste ce genre de raisonement (je ne voterai pas)… Le fromage, le vin bordelais, les facilités de la vie de tous les jours..etc etc ça du bien. Vous arrive t-il d’avoir une pensée pour vos parents et amis au Gabon… Après reflèxion je me permet de vous poser cette question; Faire des études, coupe t-il l’humain d’une certaine réalité de la vie en elle meme?. Je vis a Bordeaux comme vous et contrairement a vous j’irai remplir mon devoir de citoyen Gabonais et cela sans commentaire… Bon courage a vous, il n’ya que les « Imbéciles » qui ne changent pas d’avis.

  4. Ne vote pas, et ne fais surtout rien pourque cette élection (à ton niveau, c’est à dire à bordeau) soit la plus démocratique possible. Je comprends qu’une élection avec autant d’enjeux et de septicisme t’inhibe car habitué à prédire le résultat des urnes lors des précédents scrutins auquels tu as participé allègrement. Ne vote pas, car le destin du gabon appartient à d’autre et incombe aux miséreux de MINDOUMBE contraints à faire leurs courses dans la décharge. Ne vote pas, la ruine du Gabon, « c’est l’affaire des autres » et non celle du POLITOLOGUE ET ESSAYISTE que tu es.
    Merci et surtout ne lève pas le petit doigt pour empêcher une élection qui ne te rassure pas; reste dans ton appartement de bordeaux à toucher ton salaire et vivre paisiblement dans le pays que les français ont voulu démocratique.

    Bonne gabonitude et vote Ali Bongo tant que t’y es, tes enfants te remercieront encore plus.

  5. Garde donc jalousement l’esprit d’absention au vote.

    Nous autres,nous voterons quelque soit les doutes que nous avons sur la fiabilite des futures elections au regard de l’esperience passee.

    En perseverant ainsi,nous affirmons notre attachement a la democratie en tant que systeme par excellence d’evolution des societes dans le sens de ce qu,elles definissent comme progres.

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