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Gabon : A quoi servent les missions d’observateurs des élections ?

Dans le cadre des élections présidentielle du 30 août prochain, plusieurs organisations internationales et sous régionales ont mandaté des missions d’observation pour veiller au bon déroulement des élections et garantir la fiabilité et la crédibilité du scrutin. Alors que de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’illégalité du processus électoral, les observateurs internationaux semblent tous d’accord pour annoncer un scrutin fiable et transparent.

© D.R. Les observateurs internationaux ont annoncé la fiabilité et la transparence du processus électoral

Depuis l’ouverture de la campagne électorale le 15 août dernier, plusieurs missions d’observation ont été accueillies sur le sol gabonais, notamment celles de l’Union africaine (UA), de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour veiller au respect de la démocratie et de l’Etat de droit.

Ces missions de moins d’une dizaine de personnes ont initié des séances de travail avec les représentants des institutions en charge de la transition politique et de l’organisation des élections, notamment le chef de l’Etat, le président de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP), le ministre de l’Intérieur ainsi que les différents candidats à l’élection présidentielle du 30 août.

Cet «oeil ouvert» de la communauté internationale avait suscité de nombreux espoirs de la part de nombreux candidats qui dénoncent depuis la fin du mois de juillet l’«illégalité» du processus électoral et la partialité des autorités.

«Après tous les entretiens que j’ai eu avec les officiels gouvernementaux, tout est en train d’être fait pour assurer la fiabilité, la transparence et la crédibilité du scrutin du 30 août prochain», rapportait le chef de mission de l’OIF, Gérard Latortue, au sortir de son entretien le 24 août dernier avec le ministre de la Communication.

Même son de cloche du côté des représentants de l’Union africaine, Albert Tévoédjrè et Moustapha Niasse, ou du chef de la mission d’observateurs de la CEEAC, l’Abbé Malu Malu. Tous semblent s’accorder sur la «transparence» et la «fiabilité» du processus électoral.

Pourtant la majorité des candidats dénoncent les entorses à la loi électorale. «Le gouvernement n’a pas mis en place le décret qui convoque le collège électoral, un décret qui devait être pris en Conseil des ministres et publié dans un journal d’annonces légal ; il n’y a pas eu d’ordonnances signé par le chef de l’Etat ; les listes électorales n’ont pas été publiées à temps ; des milliers d’électeurs qui voulaient voter ne se sont pas isncrits ; de même il y a tous ces doublons sur les listes affichées», avait notamment énuméré le candidat indépendant Bruno Ben Moubamba.

Toutes ces entraves au Code électoral son bel et bien vérifiables, ne serait-ce que par rapport aux retards et manquements accusés sur le calendrier électoral proposé par le ministre de l’Intérieur, Jean François Ndongou, et approuvé par la CENAP. Ces institutions étaient d’ailleurs les premiers interlocuteurs des observateurs.

Avec plus de 2 800 bureaux de vote sur l’étendue du territoire national et près de 200 à l’extérieur, la petite dizaine d’«experts» mandatée par chaque organisme devraient par ailleurs avoir du mal à avoir une vision globalement juste et objective de la fiabilité du scrutin du 30 août prochain.

Dans ces conditions, à quoi servent réellement ces missions, sinon à entériner les failles démocratiques pourtant dénoncées par le peuple ?

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