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Gabon : Mba Obame fustige les félicitations «précipitées» de Sarkozy

André Mba Obame, second à l’élection présidentielle du 30 août dernier, déplore la position de la France dans le processus électoral, dénonçant notamment «l’empressement» du président Sarkozy à adresser ses félicitations à Ali Bongo, avant même la fin du contentieux électoral. Pour l’ancien ministre de l’Intérieur, cette attitude témoigne d’une ingérence masquée de la France pour peser sur l’élection d’Ali Bongo à la tête du pays.

© gaboneco – André Mba Obame, entend revendiquer sa victoire à l’élection présidentielle du 30 août

Très discret depuis la proclamation des résultats officiels le 4 septembre dernier, André Mba Obame, arrivé second à l’élection présidentielle du 30 août, a dénoncé le 14 septembre à Libreville l’attitude du président français, Nicolas Sarkozy, au lendemain de l’annonce des résultats officiels.

Monsieur Mba Obame a estimé que le chef d’Etat français s’était «empressé» d’adresser ses félicitations à Ali Bongo deux jours après la proclamation des résultats, alors que ceux ci étaient encore sous le coup d’une violente contestation, notamment dans la capitale économique de Port-Gentil où les intérêts français ont été la cible des émeutes post-électorales.

Cette attitude de la France témoigne pour l’ancien ministre de l’Intérieur d’une volonté de peser sur le processus électoral gabonais, malgré les avertissements formulés à l’égard de l’ancien colon pour la souveraineté totale de ce scrutin crucial de l’histoire du pays.

André Mba Obame a illustré cette situation en comparant les réactions françaises à l’élection gabonaise et à la dernière élection iranienne, lors de laquelle «le président Sarkozy a condamné et parlé de coup d’Etat électoral. Il a refusé de reconnaître les résultats».

«Au Gabon, il se passe la même chose et il s’empresse de reconnaître (…) avant même le recours au contentieux», fustige l’ancien ministre de l’Intérieur.

«Pourquoi deux poids deux mesures alors ? L’Iran, il condamne et il a bien fait… Mais le Gabon, on se précipite pour reconnaître alors que le contentieux n’est pas fini et que, comme président français, il est probablement bien renseigné sur les éléments de fraude», a poursuivi André Mba Obame.

Le 7 septembre dernier, Nicolas Sarkozy adressait ses félicitations à Ali Bongo, appelant à «la refondation des relations étroites, partenariales et équilibrées entre nos deux pays».

Niant en bloc toute implication ou positionnement dans le choix du nouveau président gabonais, «la France acceptera le résultat des élections», avait affirmé le 3 septembre dernier le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, au plus fort de la polémique sur l’ingérence officieuse de la France dans l’élection gabonaise.

Durant la campagne, Paris avait martelé ne soutenir aucun candidat et souhaiter que les Gabonais «choisissent librement» leur président, malgré les assertions suspectes de Robert Bourgi, le «monsieur Afrique» des couloirs de l’Elysée, qui clamait sans gêne sa préférence pour le fils aîné du défunt président.

Dans la foulée, le parti socialiste français (PS, opposition) avait dénoncé cette caution apportée au résultat des élections par le secrétaire d’Etat français à la Coopération, Alain Joyandet, qui affirmait que ces élections s’étaient déroulées dans un climat «qui n’appelait pas de contestation particulière».

«Le Parti socialiste regrette que l’élection présidentielle gabonaise n’ait pas permis de désigner le nouveau président selon une procédure irréprochable sur le plan démocratique, (…) [qui] n’a malheureusement pas permis d’obtenir un résultat clair et incontestable», avait déploré l’opposition française.

S’agissant enfin de son recours à la Cour Constitutionnelle, «tout le monde m’a demandé, à commencer par les autorités françaises, d’utiliser les institution (…) Je vais le faire d’abord pour prendre les autorités extérieures et la France au mot. Ce sera peut être pour la Cour constitutionnelle l’occasion de retrouver sa crédibilité parce que nous sommes tous devant l’Histoire», a-t-il lancé.

«Quelqu’un qui a vocation à diriger un pays doit croire en ses institutions. Des gens me disent que je donne le bâton pour que la Cour me batte, qu’elle ne lira pas le Droit. Si elle lit le Droit, elle ne peut que me donner raison. Les faits sont éclatants. On a débusqué beaucoup de fraudes. Les mécanismes de la fraude sont mis à nu», conclu l’ancien ministre de l’Intérieur, affirmant «clairement, j’ai gagné l’élection».

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