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Gabon : Effractions nocturnes au domicile du journaliste Jonas Moulenda

Inquiété depuis la publication de sa série d’articles sur les violences post électorales de Port-Gentil, Jonas Moulenda n’a toujours pas le sommeil tranquille. Son domicile a été visité par des intrus dans la nuit du vendredi 9 au samedi 10 octobre dernier. Le journaliste du quotidien « L’union », qui déserte désormais sa maison, craint toujours pour sa vie.

On savait que le domicile du journaliste Jonas Moulenda avait été perquisitionné par des inconnus le 26 septembre dernier, un jour après l’interpellation d’Albert Yangari, directeur de publication du quotidien « L’union », le 25 septembre. Il a de nouveau été visité, cette fois par des intrus, dans la nuit du 9 au 10 octobre dernier.

Le journaliste de « L’union », qui s’est résolu à éloigner sa famille, depuis la perquisition, revient néanmoins tous les jours chez lui pour d’aérer ou éclairer la maison pour la nuit. La nuit de cette «intrusion», il y est resté jusqu’à 22 heures mais c’est beaucoup plus tard que ses «visiteurs» sont passés.

Alerté par les voisins, il a constaté dans la matinée du samedi 10 octobre que la porte arrière de sa maison qui donne sur la cuisine a été défoncée, de même que la porte intérieur permettant d’accéder au living-room et celle de sa chambre à coucher.

Selon le témoignage du journaliste, joint au téléphone, «ma voisine, qui partage le studio mitoyen, a entendu quelqu’un marcher sur le toit de la maison et a cru à un voleur d’antennes paraboliques. Les alertes données de la voix par la voisine ont poussé les cambrioleurs à changer de stratégie et donc à défoncer la porte arrière de la maison.»

Jonas Moulenda est convaincu qu’il ne s’agit nullement de voleurs ordinaires : «J’avais laissé une bonne somme d’argent sur la télévision et ils ne s’y sont pas intéressés. Aucun appareil électroménager et rien d’autre n’a été emporté. L’ordinateur qui était dans ma chambre à coucher a été allumé et consulté. Les cambrioleurs voulant rapidement repartir à cause du bruit des voisins, l’ordinateur n’a pas été correctement arrêté et il s’est planté à 1 h 45 […] Des témoignages indiquent que deux personnes attendaient à bord d’une camionnette à double cabine et qu’il y en aurait eu quatre à s’introduire dans la maison. Qu’auraient-ils fait de moi si je m’y trouvais ?»

Les agents de police du commissariat d’Awendjé dans le 3ème arrondissement de Libreville ont procédé à un constat après avoir enregistré la plainte du journaliste.

Jonas Moulenda est traqué depuis la publication d’une série de reportages intitulée « Je reviens de Port-Gentil ». Ces articles font état de ce qui s’était passé à Port-Gentil lors des violences post électorales survenues au début du mois de septembre dernier. Illustrés de photos chocs de citoyens blessés, d’enterrements de victimes ou de douilles de balles d’armes de guerre, ces articles font témoigner un gardien de cimetière et des habitants de la capitale économique sur la répression militaire des émeutes. Mais surtout, ils contredisent le bilan officiel de trois morts, le portant à un peu plus d’une vingtaine de morts.

Le 25 septembre dernier, au moment où Albert Yangari, le directeur de publication du quotidien « L’union » avait été interpellé par les services spéciaux des Forces armées gabonaises, Jonas Moulenda avait reçu des menaces de mort par téléphone et il lui avait été conseillé de ne plus dormir chez lui. Si bien qu’il s’était réfugié dans une ambassade étrangère.

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