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Neuf jours après, l’aide afflue à Haïti, les sauveteurs refluent

Les secouristes accourus à Haïti après le séisme meurtrier du 12 janvier commencent à plier bagage, tandis que l’aide humanitaire internationale afflue, bien qu’encore insuffisante par rapport aux besoins criants des survivants.

La puissante secousse qui a frappé Port-au-Prince il y a neuf jours a fait entre 100.000 et 200.000 morts, des dizaines de milliers de blessés et plus d’un million de sans-abri dans le pays le plus pauvre de l’hémisphère Nord, plus que jamais dépendant de l’aide étrangère.

« Sommes nous satisfaits du travail que nous accomplissons? Assurément non. Mais on fait des progrès. Songez à ce qu’on a trouvé quand tout le monde s’est rué à Haïti. Plus de routes, que des décombres et des corps. Pas de communications, seulement la mort et le désespoir », confie Jon Andrus, directeur adjoint de l’Organisation panaméricaine de la Santé.

La forte réplique ressentie mercredi à Haïti a poussé les habitants à s’éloigner des immeubles et murs épargnés par la secousse du 12 janvier, mais elle ne semble pas avoir causé de nouveaux dégâts majeurs. Fortement endommagé lors du séisme, le port de la capitale a pu partiellement rouvrir jeudi.

Des opérations limitées de déchargement d’aide y ont débuté, a fait savoir un porte-parole des forces américaines, dont le déploiement massif a permis de réduire les violences et pillages et d’assurer la sécurité des distributions d’eau potable et de vivres aux Haïtiens livrés à eux mêmes dans les rues dévastées.

Des milliers d’entre eux ont suivi le conseil de leur gouvernement de se rendre dans l’arrière-pays pour y trouver des abris plus sûrs.

Le ministre de l’Intérieur, Paul Antoine Bien-Aimé, a annoncé que 100.000 réfugiés seraient vite relogés dans des camps de toile près de Croix-des-Bouquets, une ville du Nord où les casques bleus brésiliens ont déjà entrepris des travaux de terrassement. A terme, a promis Bien-Aimé jeudi, de nouveaux villages seront bâtis autour de la capitale pour héberger 400.000 sans-abri, mais il n’a évoqué aucune échéance.

Robert Zoellick, président de la Banque mondiale, a engagé les pays donateurs à participer à la reconstruction du pays, une fois l’attention médiatique retombée.

COULOIR HUMANITAIRE

Conscient que l’arrivée massive de troupes américaines pouvait dégager une impression d’occupation et d’hégémonisme, le président Barack Obama a souligné que les Etats-Unis prenaient « bien soin » d’oeuvrer en coopération avec les autorités locales et les Nations unies.

Celles-ci se sont félicitées que la République dominicaine voisine ait mis en place un couloir humanitaire pour acheminer de l’aide de Saint-Domingue à Port-au-Prince et qu’elle ait mis 150 militaires à la disposition du contingent de casques bleus péruviens pour le sécuriser.

Pour leur part, de leurs navires ancrés au large, les « marines » américains ont mené une opération amphibie pour débarquer bulldozers, pelleteuses et camions sur la place de Neply, un village situé à l’ouest de Port-au-Prince, où il ont installé des abris et commencé à distribuer des rations alimentaires.

Une autre unité, le 24e corps expéditionnaire des marines, a été détourné d’une mission d’entraînement imminente en Europe et en Méditerranée pour rejoindre Haïti, où se trouvent déjà 12.000 militaires américains, à terre ou dans les eaux haïtiennes, qu’a rejointes aussi le navire-hôpital ultra-moderne USNS Comfort.

De leur côté, les Nations unies s’apprêtent à déployer dans l’île 2.000 militaires et 1.500 policiers supplémentaires, qui viennent s’ajouter aux 9.000 casques bleus qui étaient à pied d’oeuvre avant le séisme dans le cadre de la Mission de l’Onu pour la stabilisation en Haïti (Minustah).

A l’aéroport de Jacmel, dont le centre historique n’a pas été épargné par le séisme, des forces sri-lankaises, canadiennes et américaines ont débarqué de l’aide humanitaire. Sur cette côte sud du pays, le représentant local du Programme alimentaire mondial (Pam) a fait état de 30.000 sans-abri.

122 SURVIVANTS EXTRAITS

Des secouristes spécialisés dans la fouille des décombres venus de Floride ont quitté mercredi Haïti et des équipes belge, luxembourgeoise et britannique les auraient imités, traduisant l’amenuisement des espoirs de retrouver des survivants.

Mais des secouristes brésiliens, américains et chiliens travaillent encore avec des chiens renifleurs dans les décombres de l’hôtel Montana, où dix morts ont été extraits et 20 personnes sont portées disparues.

« Nous cherchons des gens, morts ou vivants », a précisé un officier chilien, le commandant Rodrigo Vasquez.

Selon la Maison blanche, les équipes internationales ont réussi à extraire au total 122 survivants des ruines de la capitale haïtienne, mais de nombreux autres ont été secourus dans les heures et les jours qui ont suivi le séisme par les habitants de Port-au-Prince eux-mêmes.

La ville continue à manquer de presque tout et les services essentiels fonctionnent à grand peine. Le réseau télégraphique est en panne, mais deux opérateurs de téléphonie mobile assurent des liaisons sporadiques.

Le réseau d’alimentation en eau ne fonctionne que très partiellement, mais des camions-citerne distribuent de l’eau potable dans des points de regroupement, où les réfugiés forment de longues files d’attente.

Les hôpitaux sont débordés et les médecins manquent d’anesthésiques. Médecins sans frontières dit avoir accumulé un retard de 10 à 12 jours dans le traitement de ses patients, dont beaucoup souffrent d’infections et commencent à y succomber.

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