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Une immunité naturelle contre Ebola ?

Au Gabon, 15,3 % de la population possède des anticorps contre le virus Ebola, responsable de dramatiques fièvres hémorragiques. Or ces personnes immunisées n’ont apparemment jamais eu de symptômes spécifiques de la maladie. Les chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et leurs partenaires du Centre international de recherches médicales de Franceville au Gabon, qui ont réalisé cette étonnante découverte, estiment que ces individus ont dû être en contact avec le virus, probablement via des fruits contaminés par la salive de chauves-souris infectées (car seuls ces animaux et les grands singes – qui vivent, eux, dans la forêt, loin des hommes – sont connus pour être des réservoirs naturels de ce virus).
Depuis le premier cas recensé en 1976, la fièvre Ebola foudroie épisodiquement les humains et les grands singes au Gabon, en République du Congo et en République démocratique du Congo, au Soudan et en Ouganda. La source de la plupart des épidémies est désormais connue, mais, pour mieux comprendre comment Ebola circule et se transmet à l’homme, les chercheurs ont mené une vaste étude sérologique. Pendant trois ans, une équipe a prélevé et analysé plus de 4.000 échantillons de sang pour détecter la présence des anticorps contre Ebola. Dans les zones de savane et de plaines, respectivement 10,5 % et 12,4 % de la population est porteuse de ces anticorps. Dans les régions lacustres, la proportion n’est que de 2,7 %, tandis que dans les zones forestières, le taux atteint 19,4 % et jusqu’à 33,8 % dans certains villages.
Tous ces individus se sont immunisés contre Ebola après avoir, selon les chercheurs, développé soit une forme légère de la maladie, soit carrément une forme sans symptômes. « Avec le taux de mortalité très élevé d’Ebola, la forte prévalence observée exclut l’hypothèse que les porteurs sains soient des survivants des épidémies passées », notent-ils. Et, comme aucune forme grave n’a été déclarée, une transmission d’homme à homme doit également être écartée. De plus, aucun facteur de risque n’a pu être identifié (sexe, âge, chasse, contact avec les animaux sauvages…), ce qui signifie que la source d’exposition est commune et située à proximité ou dans les villages. D’où l’hypothèse des fruits contaminés par la salive des chauves-souris. Un « vaccin » finalement très naturel…

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