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Gabon : Libreville retient son souffle pour laisser passer les chars

La circulation a été complètement paralysée sur le boulevard du bord de mer et ses alentours les 11 et 12 février dans le cadre des manifestations des Journées de la Défense nationale, occasionnant le gel forcé des activités économiques dans le centre ville de la capitale du pays. L’absence de communication et de dispositions spéciales pour pallier cette situation a suscité de vives réactions au sein de la population, et l’opposition en a profité pour dénoncer «l’amateurisme» patent du nouveau pouvoir.
De nombreux habitants de Libreville ont été contraints de regagner leurs domiciles dans les matinées des 11 et 12 février derniers, immobilisés dans les embouteillages « monstres » causés par la fermeture du boulevard du bord de mer et du boulevard triomphal dans le cadre des manifestations des Journées de la Défense nationale.

Brièvement annoncée dans le journal télévisé de la veille, l’information concernant la fermeture de ces deux axes de circulation majeurs de la capitale gabonaise n’avait visiblement pas touché tous les concernés, dont une bonne part s’est retrouvée coincée pendant plusieurs heures dans les embouteillages qui se sont répercutés sur toutes les routes secondaires reliés à ces grands axes.

Impossible de faire 1000m en 1heure. Les réactions n’ont pas tardé pour fustiger les lacunes d’organisation et les dommages collatéraux de ce « blocus » du centre ville.

«Mon enfant est malade est je ne peux pas me rendre chez son médecin», se désole une jeune mère bloquée dans un taxi depuis plusieurs heures sous un soleil de plomb. Et même si elle avait pu se rendre au cabinet de son médecin en centre ville, elle n’y aurait probablement trouvé personne, la plupart n’ayant pu se rendre sur leur lieu de travail dans la matinée.

«Depuis deux jours la circulation est rendue impossible à Libreville. L’activité économique de la capitale a été complètement paralysée hier et c’est encore le cas aujourd’hui», dénonçait dans la soirée du 12 février le nouveau parti de l’opposition, l’Union nationale.

«Les employés du secteur privé tout comme les agents de l’État éprouvent toutes les peines du monde à se rendre à leurs lieux de travail. La plupart des élèves des établissements scolaires de la capitale n’ont pu se rendre à l’école ou y sont arrivés avec un retard de plusieurs heures. Les commerces, notamment ceux du centre-ville, sont privés de leur clientèle et tournent quasiment à vide», énumère dans un communiqué le président de la nouvelle formation politique, Zacharie Myboto.

«Aucun communiqué du Gouvernement n’a prévenu les citoyens de cette situation ou justifié a postériori cet état de fait. Ceux qui ont pu accéder au centre-ville hier ont été surpris de constater que les forces de sécurité et de défense s’exerçaient à une parade militaire», affirme-t-il, dénonçant un «blocage irresponsable de l’activité économique et sociale du pays pour la tenue d’une manifestation dont le caractère non constitutionnel laisse toute latitude au Gouvernement pour adapter la date et le lieu de celle-ci».

«Au cours des années précédentes, cette manifestation se déroulait le week-end. La Journée de la Défense Nationale, qui entend réconcilier le citoyen et la Nation avec ses forces de sécurité et de défense, ne peut et ne doit être une gêne pour la vie du pays», poursuit le communiqué.

«Le blocage pendant 48h de l’activité économique et sociale de la capitale pour organiser une parade militaire (…) laisse le peuple Gabonais sans voix», conclu le communiqué de l’Union nationale.

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