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Gabon : Le hoquet de la CNSS

Est-ce la fin des hôpitaux de la CNSS? La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) envisage de se décharger du «volet hospitalier» de ses missions, c’es-à-dire se désengager des hôpitaux dont elle a la charge. Si cette mesure prévoit le redéploiement du personnel soignant vers les hôpitaux gérés par l’Etat, plusieurs points d’ombre restent à éclaircir, notamment le sort du personnel non soignant ou encore celui des infrastructures hospitalières dont le programme de réhabilitation a couté plusieurs milliards de francs CFA.

La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), comme son nom l’indique a pour principale mission d’assurer à l’assuré gabonais une meilleure sécurité sociale qui soit, dès sa première cotisation jusqu’à ses vieux jours. Que celui-ci soit à Biko Bi Nzock à l’extrême Nord du pays, à Niali aux confins de la frontière congolaise, ou perdu à ou à Kabala Omboué .

Une telle prestation suggère des politiques publiques bien élaborées, assorties de filets de protection efficaces dans toute la gamme de prestations de la caisse. Or, depuis quelques années, ces filets de protection sont cisaillés par des politiques inadaptées au grand dam des assurés.

L’une des plus illustratives est celle relative à la réforme des hôpitaux de la caisse, qui a mobilisée plus d’une dizaine de milliards de francs CFA pour des résultats peu décelables. Malgré cet afflux de milliards, les hôpitaux de la caisse, à l’exception de quelques uns, tournent au ralenti. Jeanne Ebori, l’un des hôpitaux de référence de la caisse et l’un des plus importants de la ville de Libreville, tourne quasiment à 20% de ses capacité.

Par ailleurs, la décision prise par l’ancien directeur de la CNSS, Antoine Yalanzele, de mettre à la retraite la cohorte du personnel ayant 60 ans révolus, contrairement à 65 ans comme le prévoient les textes en vigueur, a jeté par-dessus bord l’élite du personnel soignant : infirmiers diplômés et médecins, et parmi lesquels de nombreux spécialistes. Cette succession de mesures inopportunes a lourdement hypothéqué la qualité de la couverture sanitaire de la caisse.

Comme si cela ne suffisait pas, le Conseil d’administration de la Caisse envisage de se désengager de ses hôpitaux, abandonnant infrastructures et personnel. Selon le ministre du Travail, Maxime Ngozo Issondou, à qui le gouvernement a confié ce dossier brûlant, «le personnel soignant sera dirigé vers le secteur public, civil et éventuellement militaire, pour lui permettre d’apporter aux Gabonais et Gabonaises, les soins de qualité et les compétences qu’ils ont toujours mis dans l’exercice de leur tâches».

Ces propos plus ou moins rassurants du ministre à l’endroit de personnels de l’hôpital Paul Igamba de Port-Gentil, sonnent-ils le glas des hôpitaux de la CNSS ? Si le personnel soignant est transféré vers d’autres hôpitaux de l’Etat, que deviendra le personnel non soignant ? Que vont devenir ces infrastructures dont la réhabilitation engagée par l’ancienne direction générale a coûté des dizaines de milliards ? Le Gabon qui est en manque d’hôpitaux peut-il objectivement «liquider» Paul Igamba, Jeanne Ebori, l’Hôpital pédiatrique d’Owendo (HPO), fleurons du patrimoine hospitalier de la CNSS ?

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