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L’opposition gabonaise dans les bras de Sarkozy

Huit partis se réclamant de l’opposition, ont profité d’une rencontre avec le président français Nicolas de passage à Libreville, pour lui remettre un mémorandum de doléances et solliciter son soutien, dans la perspective des prochaines échéances électorales.
Les responsables de huit partis de l’opposition gabonaise ont remis à Nicolas Sarkozy, de passage à Libreville mercredi dernier, un mémorandum de doléances. Cette curieuse démarche souligne un fait : l’opposition gabonaise a toujours du mal à se démarquer de la paternité française. Elle est toujours encline à chercher le soutien du président de la France.

Certains opposants, après avoir vainement recherché le soutien de l’Elysée avant et pendant la dernière élection présidentielle gabonaise, se sont à nouveau mis à l’évidence pour aller pleurnicher dans les bras du président Sarkozy, comme le fait tout gamin qui cherche du reconfort auprès de son père. Et en bon père et fin politicien, Sarkozy a joué le jeu, en qualifiant d’utile l’entretien qu’il a eu avec l’opposition gabonaise, question de faire baisser le thermomètre.

En dehors ‘’d’éclaircir des malentendus’’ relatifs aux accusations de soutien de la France à Ali Bongo Ondimba, l’opposition pense-t-elle avoir infléchi, dans un entretien de moins d’une heure, la volonté de Sarkozy d’accompagner le président gabonais dans sa courageuse entreprise de transformer le Gabon ?

En fait de malentendus, il fallait comprendre que le président français, Nicolas Sarkozy, très remonté, après avoir écouté le discours à la limite indécent de Zacharie Myboto à son endroit, a demandé au porte-parole de la délégation, Myboto, de s’excuser publiquement pour comportement outrageant, a révélé Moussavou King, un autre membre de cette délégation.

Nous avons cru entendre le président de l’Union nationale (UN), Zacharie Myboto, parler de contact utile dans l’intérêt supérieur du Gabon et de nos relations bilatérales. Moralement, cela réconforte, mais sur le plan strictement politique, il n’y a pas beaucoup de perspective qui devait enchanter l’opposition dans cette démarche pour le moins bancale.
Les questions de transparence électorale et de biométrie que Zacharie Myboto évoque ne sont pas un programme de gouvernement. Si avec l’union gabonaise pour le développement et la démocratie (UGDD), Myboto n’a pas gagné grand-chose, est-il sûr d’avoir la majorité avec l’UN ? Ce n’est pas évident. André Mba Obame peut tout au plus avoir quelques sièges dans le Woleu-Ntem, sans plus, mais cela ne suffira pas pour avoir une majorité à l’Assemblée nationale.

Avant de ressasser sur la transparence électorale en 2011, année des législatives, il faut que l’opposition sache qu’il y aura sur le terrain en 2011 trois grandes forces pour la conquête de 120 sièges, le parti démocratique gabonais (PDG), l’Alliance pour la construction et la restauration (ACR) et l’UN.

A ce titre, le PDG est sur le terrain depuis trois mois, les responsables de ce parti s’organisent pour être prêts en 2011. Pendant ce temps, que font les autres ? Ils multiplient les show à la télévision en revenant sur une élection qui appartient désormais au passé. L’opposition doit faire surtout un travail d’explication sur le terrain. Ce n’est pas en glissant sur les élucubrations institutionnelles et faire de l’extravagance, qu’elle va prendre le pouvoir. Alors, au lieu de faire comme le PDG, l’opposition gabonaise a préféré aller s’éponger les yeux dans les bras de Sarkozy. Et si demain on dit qu’elle est allée chercher le soutien de Sarkozy pour arriver au pouvoir, elle va se défendre en répétant que ‘’ce contact était utile dans l’intérêt supérieur du Gabon’’, qu’est-ce que cela veut dire si ce n’est demander le soutien de la France pour arriver au pouvoir ?

Cela marche quand Sarkozy reçoit et console l’opposition, mais pour peu que le même où les membres de la diplomatie française prononcent des mots aimables vis-à-vis du président Ali Bongo Ondimba ou de son action, l’opposition gabonaise se rue dans les brancards pour crier que l’Elysée met entre parenthèses le processus démocratique au Gabon.
En dehors du vice-président de l’UN, Bruno Ben Moubamba, qui a jugé inopportun l’entretien entre Sarkozy et l’opposition, les autres ont raté une occasion de montrer aux yeux de l’opinion leur incapacité à rompre avec les méthodes ‘’France Afrique’’ qui consistaient, entre autres choses, à aller solliciter aide et assistance auprès de l’ancienne colonie.

Cette démarche dénote qu’on est resté attaché à cette logique d’avoir recours systématiquement à l’ancienne puissance coloniale pour arranger une palabre entre deux frères. La manière dont l’opposition s’est montrée toute heureuse d’avoir obtenu un entretien avec Sarkozy est un bon signe qui montre l’état d’esprit de l’opposition, avec ses avancées incertaines, ses retards dans la conception des idées novatrices et ses reculades en confortant les réseaux ‘’françafrique’’.

(Par PR. BIYAMBOU)

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