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Gabon : Wu prépare-t-il la délocalisation des usines Plysorol ?

Les employés s’inquiètent sur les intentions du repreneur chinois du géant français du contreplaqué, Plysorol, alors que les semaines de chômage partiel se succèdent et que l’opacité s’épaissit sur les comptes de l’entreprise. De nombreux syndicalistes estiment que monsieur Wu pourrait sacrifier les trois usines françaises pour transférer les moyens de production dans ses filiales gabonaises où il dispose d’un important domaine forestier.

«Le grand méchant Wu», alertent des pancartes placardées devant l’entrée du site de Fontenay-le comte, en France, où les employés dénoncent l’opacité des comptes depuis la reprise de Plysorol par le groupe chinois il y a un an.

Face aux sérieuses accusations dont il l’objet au sein des trois usines françaises du groupe, le repreneur chinois, François Wu, s’est rendu le 1er mars sur le site de Fontenay-le comte pour rencontrer les salariés et le maire de la commune, Hugues Fourage.

Il s’agit d’«expliquer la situation et de rétablir la vérité par rapport aux propos exagérés tenus par les membres du comité central d’entreprise», a déclaré François Wu.

«Je vous confirme qu’il n’y aura pas de fermeture à Fontenay. Il est vrai que la situation de la trésorerie est très tendue, mais nous sommes très loin de la liquidation judiciaire. Il n’y aura pas de cessation de paiement», a assuré le dirigeant.

«Notre stock est équivalent à 8 millions d’euros, la réserve et les escomptes sont de l’ordre de 4 millions d’euros, l’encours de la dette se monte à environ 3 millions d’euros. Comment peut-on évoquer une liquidation judiciaire ?», a-t-il renchéri.

Il a également annoncé que «2 000 m3 de placage sont prêts à partir du Gabon tout de suite. Fontenay ne connaîtra une rupture que dans deux ou trois semaines. En attendant l’arrivée du placage, on travaillera à Lisieux».

Insuffisant pour les quelques 500 employés des sites français, qui dénoncent les promesses non tenues depuis la reprise du groupe en mars 2009. «Vous promettez de l’argent, mais on ne voit jamais rien», a lancé le représentant syndical, qui dénonce également «la perte de confiance des fournisseurs qui ne sont pas payés».

«Nos panneaux on va les vendre à qui ? On a perdu nos clients français. Pour l’export on va faire comment ?», s’inquiètent les salariés, qui ne veulent «plus croire dans les belles paroles du dirigeant».

Lors de la reprise de Plysorol au tribunal de commerce fin mars 2009, le groupe s’est engagé à injecter 15 millions d’euros dans la société, mais «pour l’instant l’investissement se résume à l’achat de huit chariots-élévateurs», déplore Michèle Lemazurier, secrétaire FO du Comité d’entreprise.

«En revanche, la direction reconnaît investir 20 millions d’euros au Gabon, où Plysorol détient une forêt de bois Okoumé, mais dans une usine d’Honest Timber, une autre des filiales du groupe, au lieu de renforcer l’usine gabonaise de Plysorol. Avec, en arrière-pensée, d’arrêter le déroulage des grumes en France, et de transférer nos machines dans l’usine africaine d’Honest Timber», dénonce la déléguée syndicale.

Elle estime à cet effet que le processus serait en cours avec la désorganisation de la production sur les trois sites français, l’instauration d’un chômage partiel, et le manque de matières premières.

Malgré le prêt d’1,2 millions d’euros aux actionnaires pour payer les salaires, Michèle Lemazurier estime qu’«il gagne du temps pour mettre en place une filière de production chinoise, et nous laisser tomber ensuite».

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