spot_imgspot_img

Gabon : Que fait-on de nos 800 km de côtes ?

Avec plus de 800 kilomètres de côtes dotées d’importantes ressources halieutiques, la flotte nationale de pêche au Gabon atteint difficilement la quinzaine de navire pour un secteur qui ne génère qu’environ 3500 emplois, dont seulement 20% occupés par des Gabonais. Abandonnées aux filets des bateaux pirates qui pêchent tout au long de l’année au large du Gabon, ce secteur pourtant stratégique devait figurer en bonne place dans la construction du «Gabon industriel» du projet de société du président de la République.

Alors qu’on ne recensait déjà en 1996 qu’une trentaine de navires de pêche gabonais, la flotte nationale de pêche s’amenuise au fil des ans, au point qu’on en compte aujourd’hui moins d’une dizaine.

Malgré ses 800 kilomètres de façade maritime garnies de riches ressources halieutiques, déstabilisée par l’absence d’une politique volontariste, la production nationale globale tourne à peine autour de 40 000 tonnes pour 3 500 emplois, qui sont en majorité occupés par des ressortissants de pays d’Afrique de l’Ouest, les Gabonais ne représentant que 20% du total.

En dehors des quelques navires de pêche battant pavillon gabonais, le secteur s’appuie sur 1047 pirogues en activité en pêche artisanale maritime et environ 1 500 pirogues en pêche continentale. Pas de quoi satisfaire durablement la demande locale, et moins encore songer à s’attaquer au marché extérieur.

La modicité et la désuétude du matériel naviguant de la flotte nationale laisse la façade maritime gabonaise à la merci des navires étrangers sous licence et des nombreux pirates qui pillent ces ressources tout au long de l’année. Si bien que malgré les quelques efforts réalisés dans le secteur, notamment grâce à la coopération nippone, la pêche ne représente toujours que 1,4% du PIB.

Une contribution insignifiante si l’on compare ces résultats au secteur de la pêche marocaine, qui emploie plus de 400 000 personnes et génère chaque année un chiffre d’affaires de 12 milliards de dirhams, soit plus de 656 milliards de francs CFA.

C’est vrai que le Maroc possède environ 3 500 kilomètres de façade maritime, soit environ 4 fois plus que le Gabon. Toutefois, grâce à une politique de pêche conséquente et des infrastructures adéquates, ce secteur pourrait générer au moins 100 milliards de francs CFA par an au Gabon.

Grâce à une meilleure valorisation de ses richesses halieutiques, le royaume chérifien est parvenu à ériger une véritable industrie de transformation des produits de la mer, créant ainsi une forte valeur ajoutée aux produits à l’exportation. Un exemple inspirant pour l’émergence du «Gabon industriel» promu le chef de l’Etat.

Toutefois pour l’instant, le potentiel halieutique du Gabon ne semble pas vraiment intéresser comme il se doit les autorités gabonaises. D’ailleurs le tableau de bord de l’économie «perspectives 2009-2010» publié par le ministère Gabonais de l’Economie, de Finances, du Budget, de la Programmation des investissements, chargé de la Privatisation, ne consacre pas une seule ligne à ce secteur économique pourtant vital.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES