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Chômage au Gabon : Dans l’enfer des damnés du système économique !

Selon les statistiques des Nations unies, publiés en 2006, entre 60 et 70 % de la population gabonaise vit en dessous du seuil de pauvreté, avec moins d’un dollar par jour, malgré la faible démographie de ce petit pays d’Afrique centrale.
Avec ses 1.500.000 habitants et ses nombreux atouts naturels notamment sa position de pays producteur de pétrole, d’or, de manganèse et de minerais, le taux de chômage tourne au tour de 40 à 50 %.
« Je suis au chômage depuis l’an 2000, au même titre que plusieurs collègues (653 agents au total), tous licenciés pour motif économique » confie Mbatsi Josèphe, ancien gestionnaire de stocks à l’Office du chemin de fer Transgabonais (OCTRA).
Cet homme de 50 ans au chômage depuis le 13 avril 2000 (10 ans) et père de trois enfants dont deux filles et un garçon, tire le diable par la queue et vit dans un état de précarité avancé.
« J’ai perdu l’autorité parentale parce que, je suis désormais dans l’incapacité de subvenir aux besoins de ma famille et c’est dur à supporter » a-t-il précisé.
« Depuis notre licenciement, je suis désormais obligé de faire les petits boulots pour 2000 francs CFA. Il m’arrive même de casser les cailloux pour les revendre ou de faire du nettoyage d’espace vert à la machette » a soutenu pour sa part, Moise Mbanagoye, (40 ans) pour renforcer le témoignage de son ancien collègue. « J’ai entrepris de nombreuses démarches (dépôt de dossiers) pour retrouver un emploi mais en vin, je suis comptable de formation » souligne t-il. Yannick O. en sa qualité d’économiste, pense que « le taux de chômage est élevé au Gabon pour plusieurs raisons notamment l’inadéquation entre l’offre et la demande c’est-à-dire, les qualifications ne correspondent pas toujours aux postes à pourvoir dans un premier temps et dans un second temps, c’est une volonté politique ».
Parmi les 498 agents de l’OCTRA licenciés et recensés par le CAC, 42 sont portés disparus, et 130 décédés pour des raisons de précarité, à la suite de la perte de leur emploi.
Cependant, AfriSCOOP a essayé mais en vain, de rencontrer les responsables et techniciens de l’office national de l’emploi (ONE) du Gabon et ceux du ministère du travail, de l’emploi et de la prévoyance sociale, y compris ceux de l’économie, afin d’obtenir des statistiques concernant l’emploi et la situation économique du pays. Cette attitude conforte aisément l’observation faite sur le terrain sur la recrudescence du taux de chômage dans le pays et les assertions des ONG, qui pensent que le chômage se situerait entre 50 et 70%.
Renverser la tendance
Ainsi, pour tenter de renverser la tendance, au sortir de la campagne électorale d’août dernier, le nouveau président de la République Ali Bongo Ondimba, élu sur la base du projet de société « agir ensemble » dont la triptyque est paix- développement – partage, a initié plusieurs réformes notamment le recensement des agents publics visant dans un premier temps à assainir les finances publiques, la maîtrise des effectifs de la fonction publique, la maîtrise de la masse salariale, l’efficacité et l’efficience de la dépense publiques et la mise en place d’une gestion prévisionnelle des ressources humaine et des emplois.
C’est pour mettre en marche la politique visant à améliorer les conditions de vie des gabonais et à développer le pays tout en réduisant le taux de chômage que le programme de politique générale du premier ministre Paul Biyoghé Mba a été adopté en novembre dernier à l’Assemblée nationale à une majorité écrasante de 90 voix sur 98. Ce programme entend entre autre, booster l’économie et l’emploi avec 4.882 milliards de Francs CFA destinée à l’investissement durant le mandat (2010-2016) du président Ali Bongo Ondimba.
Ainsi, le premier ministre Paul Biyoghé Mba n’avait-il pas déclaré que « le programme (2010-2016) coûtera 4.882 milliards de francs CFA et créera 100.000 mille emplois directs et indirects de tous les niveaux de qualifications et soutiendra un taux de croissance d’environ 10% au moins entre la moitié et les 2/3 du mandat du président Ali Bongo Ondimba ».
Cependant, pour le n° 1 du gouvernement, le taux de croissance au Gabon est de – 5%, celui du chômage est à 25% sans écarter l’indice du Développement Humain qui place le Gabon au 103ème rang sur 177 pays et à la 158ème position sur 183 Nations au sujet de l’environnement des affaires.

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