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Gabon/Maroc: Mohammed VI réserve un accueil digne à Ali Bongo Ondimba

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a reçu, lundi à Tanger (Nord du Maroc) où il est en visite officielle, du roi Mohammed VI et du peuple marocain, un accueil digne de la grande amitié qui lie les deux pays, au premier jour de la visite d’Etat de 72 heures qu’il effectue en terre chérifienne.

A Tanger où il a entamé sa première visite d’Etat de 72 heures, le président gabonais et le souverain marocain vont s’employer à écrire une nouvelle page de l’histoire commune de leurs deux pays. Plusieurs accords et dossiers vont être conclus Dans cette ville, le chef de l’Etat gabonais, dont c’est la première visite depuis son avènement à la tête du pays le 16 octobre dernier, a eu droit à tous les honneurs dus à son rang. Salve de 2I coups de canons, honneurs militaires, présence de l’ensemble du gotha politique, militaire marocain, des diplomates accrédités au Maroc. Présence personnelle du souverain marocain venu saluer son hôte à l’aéroport paré aux couleurs des deux pays, du prince Moulay Rachid, du prince héritier Moulay Hassan. Ali Bongo Ondimba devra également lors de l’étape de Rabat, (capitale politique et administrative) écrire avec son hôte une nouvelle page de l’histoire commune de leurs pays. Ali Bongo Ondimba et Mohammed VI partagent la même ambition de voir les relations entre le Gabon et le Maroc, leurs peuples, s’intensifier et se renforcer afin de dépasser le niveau d’excellence qui le caractérise aujourd’hui.

La conclusion d’accords et l’examen de dossiers importants, dont celui de Maroc Télécom qui a acquis en 2007 la majorité du capital ( 51%) de Gabon Télécom et sa filiale Libertis de Téléphonie mobile, sans que l’on enregistre de progrès réel dans le service rendu aux usagers, de même que ceux d’autres secteurs, attestent de la ferme volonté du président gabonais de faire le point de cette privatisation quelque peu ratée (c’est selon). Sinon, d’étudier ce qu’il a y à améliorer, sinon, à modifier de manière à rendre ce secteur stratégique davantage performant. Ce dossier auquel a hérité les nouvelles autorités gabonaises a soulevé des vagues, suscité commentaires et autres critiques sur les conditions de cette cession, avec les conséquences sociales qui en découlent. Il ne saurait rester sans intérêt. Il s’agit tout naturellement de faire mieux que par le passé, sinon, de changer le cours des choses dans le partenariat qui lie les deux pays.

La présence aux côtés du chef de l’Etat du ministre Laure Gondjout, (Communication, Poste et Economie numérique), tout comme celle des ministres Raymond Ndong Sima, (Agriculture), Magloire Ngambia (Economie), Paul Toungui, répondent aux préoccupations légitimes et pressantes du Gabon. D’autres secteurs intégrant des opérateurs privés marocains, mais également, la conclusion ou le renforcement des accords déjà conclus; vont être consacrés pendant cette visite. Entre Libreville et Rabat existe une amitié trentenaire, marquée régulièrement par l’engagement des deux capitales à œuvrer à donner à l’une et l’autre une place de choix dans les axes de coopération liant leurs deux pays. L’apport important du Maroc dans le domaine de la formation, éducation des étudiants et stagiaires gabonais dans les grandes écoles, universités, centres de formation marocains, dans la formation des sous-officiers, officiers des forces de défense dans les académies militaires, écoles d’Etat-major, de même que dans le domaine de santé (santé militaire, et autres spécialités), n’est plus à démontrer. Le Maroc a été de tout temps une terre d’accueil pour de nombreux compatriotes gabonais. Notre pays abrite, pour sa part, une forte colonie marocaine estimée à environ 1000 personnes.

Au plan commercial, notamment des échanges, la balance commerciale reste à deçà de la volonté pourtant exprimée de part et d’autre, les relations économiques n’étant pas forcément du niveau escompté, malgré les nombreux accords signés lors des visites réciproques des précédents Premiers ministres marocains à Libreville et Rabat, et même, lors de la dernière visite du roi Mohammed VI à Libreville en 2006, reconnaît du diplomate. Néanmoins, au-delà de ces aspects économiques et commerciaux qui vont tout naturellement être revisités pendant cette visite, il reste que les deux pays n’ont jamais cessé de soutenir mutuellement.

De nombreux opérateurs privés marocains, de même que l’Etat marocain sont bien présents dans le tissu économique gabonais, au regard des parts importantes qui sont les leurs dans les secteurs bancaires (UGB), des transports maritimes, l’import-export, la distribution, restauration, l’exploitation aurifères et même dans l’industrie agro-alimentaire. Dans le Haut-Ogooué, des partenaires chérifiens sont engagés dans un projet de transformation de l’amidon à Léconi. Le Gabon, pour sa part, en dehors du bois naguère, exporté et d’autres ressources et produits, a un apport non négligeable dans quelques secteurs. En matière de logement, peu de choses ont été faites, il est urgent de rouvrir le dossier Jet Sakan de construction à Angondje Au plan diplomatique, Libreville n’a jamais ménagé son soutien au royaume chérifien pour défendre sa souveraineté, notamment, la marocanité du Sahara. Déjà en 1975, l’on retiendra la présence du Gabon à la « Marche Verte » en 1975, sans oublier les positions clairement affirmées des autorités gabonaises aux côtés des monarques et du peuple marocains au sein des instances multilatérales.

Sur ce dossier, précisément occupant depuis des années la diplomatie marocaine, le Gabon a toujours été d’un soutien sans faille à la politique marocaine concernant la Sahara occidental. Une convergence de vues s’est toujours dégagée entre les deux pays en faveur d’un règlement pacifique et durable des provinces du sud dans le cadre du respect de l’intégrité territoriale du Maroc et de sa souveraineté nationale. Le Gabon soutien fermement le plan de large autonomie proposé par le Maroc. Il faut dire qu’avec la présidence gabonaise du Conseil de sécurité ce mois de mars et sa présence dans cet organe de l’organisation onusienne jusqu’en 2011, le Gabon devra nécessairement agir dans le sens de l’évolution positive de ce dossier ainsi que d’autres grands thèmes inscrits dans l’agenda du Conseil de sécurité. Les deux pays ont une identité de vue sur plusieurs autres questions, notamment, ceux attrait à la nécessité de combattre les nombreux fléaux, le fanatisme, le terrorisme, les menaces de la paix et la sécurité internationale, etc. Au plan bilatéral, de nombreux observateurs et diplomates interrogés hier à Tanger, s’accordent à prédire à la suite des ères Hassan II Omar Bongo Ondimba, Mohammed VI Omar Bongo Ondimba, que le président gabonais et le roi du Maroc vont forcément tout faire pour donner un visage novateur à la relation Maroc gabonaise.

On évoque, d’ici la tenue prochaine de la Grande commission mixte, la perspective d’un partenariat stratégique entre les deux pays. La forte amitié qui lie les deux hommes, leurs familles respectives, depuis une trentaine d’années, ainsi que l’ambition affichée réciproquement pour le progrès et le développement dans leurs deux pays, devraient pouvoir amener les gouvernements gabonais et marocains à saisir cette opportunité pour faire sauter tout ce qui freine jusque-là l’élan partagé au niveau des deux pays et de leurs dirigeants. Car, la relation Maroco-gabonaise, bien que privilégiée en raison de l’étroitesse des liens qui unissent les dirigeants respectifs, est certes au beau fixe, mais n’aura guère enregistré la dimension et le niveau souhaités de part et d’autre. Diverses contingences ayant fortement milité pour ce constat, au regard de la faible réalisation de projets et exécutions des accords conclus entre les différents gouvernements. Les discussions ouvertes aujourd’hui à Tanger, où devront être signés quelques accords dans divers domaines procèdent de cette logique. Un réel dynamisme de cette coopération devrait intervenir. C’est du moins le souhait exprimé hier au sein des délégations officielles. Le Gabon qui s’est résolument engagé sur la voie de la construction d’un pays émergent, proposé par le président Ali Bongo Ondimba, le partenariat avec le Maroc doit être bénéfique, il doit être mis à profit pour développer l’un des trois piliers, le Gabon des services, le Gabon vert, le Gabon industriel, qui sous-tend la politique de l’émergence.

(Lin-Joël NDEMBET envoyé spécial)

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