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Afrique centrale : Installation du Parlement de la CEMAC à Malabo

Les chefs d’Etat des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) dont le président gabonais, Ali Bongo Ondimba procèdent jeudi à Malabo, au lancement du Parlement communautaire dont la capitale de la Guinée Equatoriale abrite le siège, rapporte jeudi l’envoyé spécial de l’AGP.

La cérémonie inaugurale de cette Assemblée législative instituée par la Convention adoptée par les chefs d’Etat le 25 juin 2008, lance le démarrage de ses activités au sein de l’espace communautaire, en s’appuyant sur les instruments de travail mis en place par la Commission interparlementaire et les autres institutions de la Communauté, conformément aux exigences du programme institutionnel initié par les dirigeants de la sous région deux ans avant.
Le lancement de ce Parlement est l’aboutissement du travail de mise en place effectué par ladite Commission parlementaire, qui comptait en son sein cinq membres (députés) par Etat avec pour mission de préparer l’installation en contribuant à l’élaboration des textes organiques devant le régir. Cette commission interparlementaire faisait jusque-là office de Parlement Communautaire transitoire. Elle a œuvré en étroite collaboration avec les autres institutions de la CEMAC en vue de contribuer aux efforts d’intégration de la Communauté dans les différents domaines couverts par le Traité et les textes subséquents.

Le nouveau cadre législatif sous régional devrait, de l’avis de quelques pionniers interrogés mercredi à Malabo, permettre aussi à l’espace CEMAC de vivre pleinement en son sein l’expérience de nouvelles relations institutionnelles. Car, après la phase de conception, le Parlement communautaire rentre effectivement dans sa phase d’expérimentation des pouvoirs et compétences qui lui sont conférés par le Traité, les conventions et autres dispositifs juridiques. Ses compétences sont élargies. Elles vont du contrôle de l’exécutif, à la participation au processus décisionnel de la Communauté.
Dans cette optique, le contrôle se traduira par le suivi des activités de la Commission de la CEMAC. En effet, une fois désigné, le président de la Commission de la CEMAC présentera au Parlement son programme d’actions. Cette présentation sera suivie de débats à l’issue desquels des recommandations pourraient être émises par voie de résolutions. Par ailleurs, le président de la Commission CEMAC devra, chaque année, soumettre pour examen un rapport général sur le fonctionnement et l’évolution de l’espace sous régionale.

Le contrôle s’exercera aussi comme dans les autres institutions parlementaires sur l’exécutif de la CEMAC à travers les traditionnelles questions parlementaires. Des motions de censure, interpellations, commissions d’enquête, sont également au nombre des instruments de contrôles aux mains des députés membres de ce Parlement, dont le nombre actuel de trente, pourrait bien accroître, laisse entendre un élu de la sous région.

La présence des dirigeants de la sous région à Malabo, à l’occasion de cette inauguration, marque indiscutablement leur volonté commune de promouvoir davantage le processus d’intégration sous régionale et le développement de l’espace Cemac. Lequel avait été l’objectif visé par les différentes reformes menées sous l’impulsion du défunt président gabonais, Omar Bongo Ondimba et ses pairs.

Outre la nécessité exprimée, à l’époque, de disposer d’une compagnie aérienne et d’un passeport communautaire pour accélérer le processus d’intégration sous-régionale, ces dirigeants s’étaient également résolus à donner une impulsion forte et nouvelle à la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale. A l’instar des autres institutions et organes qui exigeaient une réelle adaptation à travers une refonte profonde, la mise en place d’un Parlement communautaire représentant l’ensemble des populations des Etats membres de la Communauté, constituait, pour eux, un instrument d’intégration, de promotion de la démocratie, de l’Etat de droit, des libertés et des droits fondamentaux.

Cette Assemblée devrait voir le jour, car elle a aussi pour mission d’œuvrer au renforcement de la solidarité entre les peuples des Etats membres et donner une nouvelle dynamique au processus d’intégration de la CEMAC par une large participation des populations au dit processus.

La cérémonie à laquelle doit prendre part le chef de l’Etat gabonais, dont c’est la deuxième visite en terre équato-guinéenne – Ali Bongo Ondimba y avait déjà été reçu chaleureusement et dignement à Bata par le président Obiang Nguéma Mbazogo, peu avant sa prestation de serment le 16 octobre dernier- sera sans nul doute, l’occasion pour l’ensemble des dirigeants présents (Denis Sassou Nguesso du Congo, François Bozizé de Centrafrique, Fradique de Menezes de Sao Tomé et Principe, Paul Biya du Cameroun), et leur hôte, d’échanger sur quelques dossiers avant le prochain Sommet de la CEMAC.

Lors de leur dernière rencontre à Bangui ayant été marquée par d’importants changements à la tête de différents organes de l’espace CEMAC, d’autres points avaient amené les chefs d’Etat à instruire leurs experts, ministres et différents responsables des institutions à mettre rapidement en œuvre les réformes issues des réflexions menées des années durant pour favoriser un réel essor et progrès au sein de la sous région, au plan monétaire et économique.

Le Gabon s’était fortement impliqué dans l’aboutissement de celles-ci. Le président Ali Bongo Ondimba, dont s’était le premier sommet, avait courageusement pris au plus fort de la crise ayant secoué la Banque des Etats d’Afrique Centrale, jusque-là dirigée par le compatriote Philibert Andzembé, des mesures conservatoires que d’autres Etats n’avaient guère pu prendre en direction de leurs compatriotes impliqués ou supposés impliqués dans ce scandale financier.

Une approche qui collait bien à la nouvelle vision de la bonne gouvernance qu’il prône pour le Gabon, mais entend bien faire prospérer au sein de l’espace communautaire, dont il reste un fervent défenseur.

Depuis son avènement au pouvoir, le président gabonais s’emploie, en collant à la politique de son illustre prédécesseur Omar Bongo Ondimba, à maintenir les relations d’amitié avec les pays voisins, en oeuvrant pour le renforcement des relations bilatérales et la solidarité sous régionale. Ses premières sorties avaient été consacrées aux pays de la zone Afrique Centrale pour bien marquer l’importance accordée à ces liens.

Il faut noter que Ali Bongo Ondimba est arrivée à Malabo accompagné de son épouse Sylvia Bongo Ondimba, des ministres Paul Toungui (Affaires étrangères), Emile Doumba (Chargé des relations avec le Parlement, de l’Intégration régionale, Françoise Assengone Obame (Economie, Commerce).

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