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Gabon : Guohua Zhang brandit l’argument diplomatique

Le repreneur chinois du groupe français Plysorol ne semble pas d’accord avec la décision rendue par le tribunal de commerce de Lisieux le 9 avril, plaçant la société en redressement judiciaire. Vivement indexé sur ses promesses d’investissements non tenues et les lourdes dettes accumulées, l’actionnaire chinois aurait fait appel de la décision de justice et invoqué l’argument diplomatique pour régler l’affaire à l’amiable.
Alors que la colère des employés est à son comble face à la situation catastrophique de l’entreprise depuis l’arrivé du nouveau directoire chinois, le repreneur, Guohua Zhang, semble décidé à tout mettre en œuvre pour conserver le groupe français qui compte trois sites de production en France et deux filiales au Gabon.

Après avoir fait appel du placement en redressement judiciaire prononcé le 9 avril par le tribunal de commerce de Lisieux, l’actionnaire chinois aurait brandi l’argument diplomatique pour régler l’affaire à l’amiable.

Le journal Ouest France rapporte que dans un e-mail envoyé le 20 avril à quelques journalistes ainsi qu’aux deux administrateurs judiciaires de l’entreprise et à un cadre de Plysorol, François Wu, le directeur général actuellement en séjour au Gabon, expliquerait que «notre dossier a été suivi en Chine à un très haut niveau. On demande au gouvernement français de faire une table ronde pour essayer de trouver une solution définitive avant que cela ne devienne une affaire diplomatique».

La cour d’appel de Caen a confirmé hier que l’actionnaire chinois avait bien fait appel de la procédure de redressement judiciaire, précisant toutefois que cette démarche n’était pas suspensive.

« Ils iront jusqu’au bout de ce dossier tant qu’ils auront des intérêts. Quoi qu’il en soit, la clé est au Gabon», estime maître Philippe Brun, l’avocat du Comité central d’entreprise.

Pour maître Brun, cette carte du repreneur chinois était prévisible. «On s’en est douté quand on a vu que l’État ne bougeait pas malgré ce qu’il se passait dans l’entreprise», explique-t-il.

Mais ce qui inquiète les salariés, c’est la possibilité d’un transfert des droits d’exploitation des concessions forestières du groupe au Gabon vers une autre filiale chinoise de Guohua Zhang, ce qui sacrifierait un possible redressement du groupe et partant plusieurs centaines d’emplois en France et au Gabon.

Le comité central d’entreprise avait affirmé il y a déjà plusieurs semaines, posséder des documents prouvant que la direction du groupe tentait de faire passer les droits d’exploitation des 600 000 hectares de forêt du groupe au Gabon à une autre filiale du repreneur chinois.

Mais de sources proches du dossier au Gabon, on expliqué que «tout est fait ici pour qu’il ne puisse procéder à aucun transfert des filiales Pogab et Leroy Gabon à d’autres sociétés. (…) Ils ont tenté de le faire toute la semaine dernière». Un communiqué est en effet paru le matin dans le quotidien national qui stipule que «toutes cessions de titres de sociétés LEROY GABON et POGAB, de même que toutes ventes d’actifs seraient susceptibles de faire l’objet d’actions en nullité».

L’actionnaire et le directeur général chinois sont actuellement au Gabon, où le vice-ministre chinois du Commerce et de la Coopération économique, Fu Ziying, est arrivé le 20 avril pour signer de nouveaux accords avec le gouvernement gabonais.

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