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Les économies africaines résistent aux épreuves de la crise économique, selon Donald Kabéruka, président de la BAD

Les économies africaines ont montré qu’elles étaient capables de tenir bon face à la crise financière mondiale: elles ont réussi à l’épreuve d’endurance et devraient réaliser une croissance économique cette année, a indiqué M. Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD), rapporte les service de la Communication de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Libreville.

Lors d’une allocution prononcée le 26 avril devant les ministres des finances d’États africains réunis à Washington, M. Kaberuka a reconnu que la crise financière internationale avait infligé certains dégâts aux économies du continent mais que celles-ci devraient enregistrer une croissance de 5 % en 2010 et de 6 % en 2011, ajoutant que ce taux devrait même se révéler supérieur dans certains pays.
Dans de nombreux États africains, a indiqué M. Kaberuka, la crise « n’a été qu’un revers ».

« Tout le continent a été soumis à une épreuve d’endurance et il l’a surmontée », a-t-il déclaré aux ministres, diplomates et financiers dont un grand nombre se trouvaient dans la capitale des États-Unis pour les assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.

Le flux des capitaux en Afrique subsaharienne était passé de 10 milliards de dollars en 2001 à 53 milliards de dollars juste avant que n’éclate la crise économique de 2007. M. Kaberuka a cependant noté que la plupart de ces fonds étaient allés à un petit nombre de pays, leur octroi influencé par divers facteurs tels que la taille des marchés, le niveau de stabilité politique, l’étendue des marchés financiers et l’existence de ressources naturelles.

Bien que 88 % des capitaux vers la région aient été jusqu’ici destinés à ses quatre plus grands pays, on assiste à « un élargissement » du nombre d’États auxquels ils sont aujourd’hui destinés, a souligné le président de la Banque africaine de développement.

Alors que les conditions s’améliorent et que les investisseurs voient les transformations qu’ils souhaitent sur le continent, à savoir la stabilité politique, la responsabilité et la transparence économique, « je pense que nous verrons un changement se produire », a dit M. Kaberuka. L’Afrique est en train de changer mais nombreux sont ceux qui ne le voient pas, a-t-il ajouté.

Il a donné en exemple le cas du Cap-Vert qu’il a qualifié de « miracle » sur le continent, s’étant transformé d’un pays très pauvre en un État à revenu moyen. Il ne reçoit plus de prêts à des conditions libérales ou concessionnels de la BAD mais emprunte de l’argent aux taux du marché. Bien que le Cap-Vert ait encore besoin d’assistance, d’investissements et de tourisme, a souligné M. Kaberuka, il a réalisé de grands progrès avec l’appui des envois de sa population d’expatriés et en faisant des choix avisés.

La BAD a fait beaucoup d’efforts pour susciter le développement en Afrique, a dit M. Kaberuka. Les activités qu’elle finance par le biais de prêts directs et de prises de participation sont passées d’un total modeste de 300 millions de dollars en 2005 à 1,6 milliard en 2008.

La crise financière internationale a soulevé des difficultés pour la BAD mais elle lui a aussi fourni l’occasion d’innover, a déclaré M. Kaberuka, ajoutant que l’objectif de la BAD est de faire en sorte que chaque dollar investi dans l’économie africaine vaille cinq dollars en valeur réelle afin de contribuer à la croissance économique et au développement du continent.

M. Kaberuka a dit à son auditoire qu’il était convaincu que « les réformes économiques qui se sont produites en Afrique dans les années 1980 – notamment dans le secteur des finances publiques et des taux de change – ont établi une fondation très ferme. Nous avons besoin maintenant de réformes dans le domaine de la microfinance et des institutions dont il s’agit de relever le degré d’efficacité. »

M. Kaberuka a indiqué que certains soulèvent la question de savoir combien d’aide on peut encore fournir à l’Afrique.

« Il y a une autre façon de voir ce problème », dit-il, soulignant que les lacunes au niveau de l’infrastructure étaient l’entrave principale au développement sur le continent et un facteur qui « ne peut être réglé par un seul pays ou par une seule entreprise ».

M. Kaberuka a ajouté que la croissance exponentielle des marchés des télécommunications en Afrique a accru la demande de fibres optiques et d’installations de communications par satellite pour répondre aux besoins importants dans ce domaine. « Les activités de ces petites ou grandes entreprises qui prennent de plus en plus d’envergure sont entravées par les coupures de courant, par une infrastructure routière mal aménagée et par des voies ferrées en piteux état. »

L’Afrique – un continent qui compte un milliard de personnes dont 40 % vivent dans des zones urbaines et ont besoin de logement, de téléphones et de toutes sortes de services – a besoin d’une infrastructure. Et c’est cette nécessité qui transforme actuellement l’Afrique. Pour répondre à ces besoins, a dit M. Kaberuka, 60 % des financements consentis par la BAD sont destinés à l’infrastructure – routes, rails, eau, cyberespace, etc.

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