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Gabon : Vers une renaissance d’Africa N°1 ?

Le dernier conseil d’administration de la radio panafricaine, Africa N°1, s’est tenu le 28 avril à Libreville. Si l’examen des comptes sociaux 2008 et la substitution des représentants libyens dans l’actionnariat figuraient en bonne place, de nombreuses mesures ont été adoptées qui préfigurent, si elles sont appliquées, la renaissance de cette radio panafricaine qui traverse le désert depuis de nombreuses années.
Ouvert le 28 avril dernier, le conseil d’administration dit «de la dernière chance» pour la radio panafricaine Africa N°1, a livré des conclusions qui indiquent le futur habillage de ce média disposant d’un potentiel de 22 millions d’auditeurs.

Composé de l’Etat gabonais qui détient 35% des parts, Son et Images (13%) et African Holding Société Médias et Edition (52%), l’actionnariat a approuvé les comptes de l’exercice 2008 de la société anonyme Africa N°1 dont les tablettes indiquent un bénéfice net de 110,851 millions de francs CFA.

Le conseil d’administration a approuvé le fait que les capitaux qui avaient permis à la Libye d’acquérir 52% d’Africa N°1 et qui étaient jusqu’ici détenus par la Libyan Jamahiriya Broadcasting, aient été transférés au compte de la Holding Afrique des médias et d’Edition, officine créée par le Libya Africa Portfolio (LAP), un fonds d’investissement dirigé par Béchir Salah Béchir, le directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi.

Si les missions du LAP, ainsi que l’indique le communiqué de presse émanant de ce conseil d’administration, sont de «gérer les participations libyennes dans les entreprises audiovisuelles», le changement de détenteur du portefeuille libyen a nécessairement induit la démission des précédents administrateurs. C’est dans cette logique que Ammar Gomaa A. Elmahjoub, précédemment président du conseil d’administration, a été remplacé par Abdourrahman Elamin Mohamed Bounaghassa et que Louis Barthélémy Mapangou, administrateur directeur général d’Africa N°1 resté en poste malgré le changement de l’actionnaire principal en novembre 2006, a cédé son sempiternel fauteuil au libyen Bashir Abubaker Anber qui prendra ses fonctions en juin prochain.

De nombreux employés d’Africa N°1 se réjouissent de la mise sur le ban de Louis Barthélémy Mapangou qui a dirigé cette radio sans interruption depuis 1986. Des langues bien pendues à la station de Libreville soutiennent que celui-ci a rajouté de son propre chef une phrase dans le communiqué de presse relatif au dernier conseil d’administration dont la rédaction lui a échu : «Il a été réservé à Monsieur Mapangou des fonctions importantes dans le cadre de la holding.» D’autres agents de la radio affirment que, du fait de sa longue expérience dans la gestion de cette radio, «Mapangou fera désormais office de consultant».

Dans les couloirs de la station panafricaine, il est reproché à l’ex-inamovible PDG d’avoir licencié, sous de fallacieux prétextes toutes les intelligences et figures de proue ayant fait la magnificence de cette radio à une certaine époque ; d’en avoir éparpillé l’énergie et la créativité à coups d’intrigues et de manipulation malveillantes mais surtout de s’être servi des finances de la radio comme d’un tonneau des Danaïdes.

Le conseil d’administration du 28 avril dernier intervient justement dans un contexte désolant : Du fait d’une ardoise d’impayés de près de 750 millions de francs CFA, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) a interrompu la fourniture de l’eau à Africa N°1 en arrachant son compteur, le 14 avril dernier. Ayant déboursé un acompte de 423 millions de francs CFA, la SEEG a rétabli l’eau une semaine après la coupure.

Malgré les difficultés de fonctionnement et la vétusté de ses installations techniques, la radio panafricaine pourra repartir d’un bon pied. Entre autres décisions, le dernier conseil d’administration a élaboré un plan triennal (2011 – 2013) qui comporte le renforcement des effectifs, «la réhabilitation et l’extension du réseau FM, la modernisation de la Basse et Haute Fréquence (…) l’acquisition des équipements optimisant la commercialisation de l’antenne. Tout cela pour un coût total de 4,82 milliards de francs CFA».

Les administrateurs envisagent également le renouvellement de la grille des programmes et surtout la transformation de la radio généraliste actuelle en radio thématique dont le triptyque serait : «Info – Talk – Sport». Les administrateurs estiment que ce format devra «rendre la radio encore plus « crédible » sur l’information, « reine » sur le sport et « combative » sur les débats en adoptant un ton convivial pour être proche des gens car leur avis sera demandé sur tout».

Pour améliorer les ressources de la radio, ses administrateurs préconisent «la commercialisation des archives de la radio après les avoir numérisé, la rentabilisation de la plateforme satellitaire dont dispose la société». Africa N°1 pourrait également se voir adjoindre une chaine de télévision d’information continue qui devrait émettre à partir la capitale gabonaise.

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