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Air France bousculée sur son réseau le plus rentable

par Fabrice Amedeo.

La Lufthansa devrait étendre son influence en Afrique. Un continent qui, depuis le début de la crise économique, est la bouée de sauvetage de la compagnie française.

L’arrivée de Lufthansa en Afrique va contraindre Air France à se renforcer sur ses autres réseaux. Car depuis le début de la crise économique, l’Afrique est la bouée de sauvetage de la compagnie tricolore. C’est ce que révèle un document confidentiel de la compagnie dont Le Figaro s’est procuré une copie. En 2008-2009, les dix lignes les plus rentables de la compagnie ont été exclusivement africaines, à l’exception de Cayenne. Partout ailleurs, en Asie comme aux États-Unis, l’entreprise a perdu de l’argent. Conclusion : c’est l’ancien réseau d’UTA qui tire aujourd’hui Air France. L’ancienne compagnie absorbée en 1990 desservait déjà 24 villes africaines.

Paris-Luanda

Aujourd’hui, l’axe le plus rentable d’Air France en taux de marge (61%) est le Paris-Luanda mais celui qui rapporte le plus en valeur absolue est le Paris-Libreville (45 millions) du fait d’un nombre de fréquences plus important : quatre allers-retours par semaine contre deux. «Notre réseau long-courrier repose sur l’Afrique et dans une moindre mesure les Caraïbes, c’est-à-dire les marchés sur lesquels nous sommes en situation de quasi-monopole depuis des années, analyse un cadre d’Air France. Cette tendance a encore été renforcée par la crise économique.»

Depuis le début de la récession, la compagnie est déficitaire sur la plupart des lignes les plus prestigieuses et les plus concurrentielles. Entre avril 2008 et mars 2009, elle a perdu 5,4 millions d’euros sur le Paris-New York (JFK), 15,3 millions sur New Delhi et 21,3 millions sur Hongkong. Le Paris-Tokyo était en revanche bénéficiaire de 1,5 million. «Ces chiffres doivent toutefois être relativisés, explique un analyste. Ils intègrent le pire de la crise économique. Avec le retour des passagers de la classe éco vers la classe affaires, sur les vols long-courriers, des lignes américaines et asiatiques ont dû sortir du rouge.»

«Le nerf de la guerre»

En terme de réseau, le constat est le même puisque l’Asie et l’Amérique du Nord ont perdu à eux deux 218 millions d’euros en 2008-2009 tandis que l’Afrique a gagné 292 millions et la zone Caraïbes 92 millions. «Cette situation de dépendance structurelle vis-à-vis d’un marché nous rend très vulnérables», analyse un cadre de la compagnie.

Les lignes africaines d’Air France n’attirent pas uniquement les touristes. Une clientèle d’hommes d’affaires tire en effet les niveaux de marges du réseau africain vers le haut : celles des cadres travaillant sur les marchés pétroliers. «C’est le nerf de la guerre, explique un expert du réseau africain. Tout l’enjeu est d’aller chercher les spécialistes des forages, les géologues et les ingénieurs, de les faire transiter par Charles-de-Gaulle puis de les envoyer en Afrique en leur vendant des billets à prix d’or.»

Selon les spécialistes du secteur, deux destinations sont stratégiques : Houston au Texas et Aberdeen en Écosse, les deux capitales occidentales du pétrole. Houston a d’ailleurs été l’une des meilleures lignes américaines d’Air France-KLM en 2008-2009 avec 4% de pertes entre Paris et Houston mais 14% de bénéfices entre Amsterdam et le Texas.

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