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Anniversaire du décès du président Omar Bongo: discours intégral du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba

A l’occasion du premier anniversaire de la disparition du président Omar Bongo Ondimba, la république toute entière lui a rendu un hommage mérité avec de nombreuses cérémonies organisées sur le territoire nationale, la minute de silence républicaine et un message à la nation du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, dans lequel il a rendu un vibrant hommage à son prédécesseur, Omar Bongo Onimba, décédé le 8 juin 2009, à Barcelone en Espagne, tout en revenant sur les étapes qui ont marqué l’histoire du pays après cette disparition.

GABONEWS livre ici, in extenso le discours livré sur les antennes de la première chaîne de télévision nationale, (RTG1)

« Mesdames, Messieurs,

Mes Chers compatriotes,

Dans nos mémoires individuelles comme collectives, il y a des souvenirs qui ne s’effacent point, en dépit du temps qui s’égrène chaque jour devant nous, ici, sur terre. C’est pourquoi, j’ai de bonnes raisons de croire que nous n’avons pas oublié ce jour du 8 juin 2009, lorsque le ciel s’est brusquement obscurci avec la disparition, à Barcelone, du Président Omar Bongo Ondimba, qui venait de tirer sa révérence pour se réfugier silencieusement derrière l’autre côté du rideau.

La mauvaise nouvelle et l’onde de choc se propagèrent, telle une trainée de poudre dans les profondeurs du pays, là où les morts sont vénérés et célébrés. La triste nouvelle était arrivée aux oreilles de toutes les couches de notre population. Le Gabon venait de perdre un fils valeureux, celui qui l’avait dirigé durant quatre décennies, et façonné son destin, ses institutions.

Chacun de nous a encore en mémoire la détresse dans laquelle nous étions plongés. Mes Chers Compatriotes. Vous comme moi savions qu’en Afrique, on ne juge pas les morts; on les pleure, que dis-je on les célèbre, parce qu’on est conscient que le temps, donc l’histoire, usera légitimement de son droit d’inventaire.

Très vite, nous avons tous réalisé, quelque soit notre situation sociale, que nous avons perdu un Père, un Patriarche qui avait le secret de consoler et de rassembler tout ce qui est éparse. Si cette brutale disparition a plongé notre pays dans une immense tristesse, dans une douleur infinie, c’est certainement le signe que le peuple savait ce qu’il venait de perdre: un bon Père de famille, généreux et attentif.

Dans une famille, la mort d’un père laisse d’abord sans repères, redéfinie les identités, les frontières, puis vient l’heure de la cohésion, de la communion, du recueillement. C’est ce que nous fîmes tous: prier, communier, méditer et espérer, pour ne pas déstructurer la cellule; l’avenir étant déterminé par les schémas construits par le défunt, les valeurs et les enseignements qu’il à propagés de son vivant. Mes Chers Compatriotes.

La mort d’un Chef d’Etat ressemble, en bien des points, à celle d’un père. L’impression est claire, tout s’écroule mais grâce aux valeurs qu’il nous a inculquées, toutes les prédictions apocalyptiques annonçant le déluge, la déstructuration de la maison, ont été déjouées. Dans notre cas, l’édifice a tenu. La maison est restée debout, signe de la solidité des fondations posées.

Nous pouvons donc aujourd’hui nous réjouir de ce que le fonctionnement harmonieux de nos institutions nous a préservés de toute aventure vers les terres abyssales de l’instabilité. Nous pouvons aussi nous féliciter du rôle joué par les confessions religieuses de notre pays qui ont su apaiser notre chagrin et notre douleur.

Que dire des institutions que nous a léguées le Président Omar Bongo Ondimba? Elles ont joué un rôle déterminant en infligeant au monde une leçon de transition démocratique apaisée. Chacun aura ainsi pris la mesure de leur solidité. Ce qui est à mettre au crédit, non seulement des personnes qui les animent, mais aussi et surtout de celui qui a œuvré à leur mise en place.

Mes Chers compatriotes.

Il faut aussi convenir, qu’en arrière-plan de cette stabilité institutionnelle, il y a une disposition d’esprit collective, forgée dans les joies et les peines de la vie quotidienne. Ce que j’appelle: l’esprit Gabonais, toujours prompt à distinguer que ce qui nous uni est plus fort que ce qui nous divise. Çà, les Gabonaises et les gabonais l’ont bien assimilé.

C’est cette cohésion d’esprits et des cœurs que je voudrais encore saluer en ce jour de recueillement, pour nous rappeler que seul l’amour de son prochain peut nous hisser vers les cimes de l’Espérance. Cette espérance qui nous a permis de nous relever, de nous dépasser, bref de nous reconstruire.

Car, ce jour où le ciel s’était assombri, où l’éclipse s’était joué de notre vision de mortel, nous nous étions souvenus fort heureusement que pendant les quatre décennies de sa présidence, notre regretté Président n’a cessé de nous rappeler que nous sommes tous, chacun là où il se trouve, les héritiers de cette idée perçue comme un patrimoine inaliénable: l’unité nationale. L’humanisme bantu a certainement contribué à façonner sa philosophie de la vie et, partant, sa pratique du pouvoir fondée sur l’amour du prochain, la nécessaire cohésion entre les peuples.

Les Gabonais le savaient en cet après-midi du 8 juin 2009, à 13h 50, les autres Africains aussi : un bâtisseur, un rassembleur venait de tirer sa révérence en ayant au préalable transmis à ses concitoyens les secrets de son œuvre: l’unité nationale. Il avait pris le temps de la construire avec amour et passion.

Comment, Mes Chers Compatriotes, ne pas vouloir s’approprier toutes ces valeurs qui ont fait d’Omar Bongo Ondimba un Homme de grande spiritualité? Ses convictions religieuses et sa perception de la place de l’Homme dans l’univers ont fait de lui un être serein. Il ne redoutait pas la transition, la traversée vers l’autre rive, le passage à l’Orient Eternel.

Pour ma part, j’ai vite compris. Certains de ses compagnons et frères ont compris, les Gabonais dans leur ensemble ont aussi compris que le Président Omar Bongo Ondimba puisait sa sagesse et sa grandeur d’esprit dans les profondeurs des valeurs fondamentales de notre société bantu. Il en était tellement imprégné pour avoir vécu dans un espace où l’histoire n’avait pas encore tracé les sillons de la division, de l’ethnisme, du clanisme et dont l’univers constituant était caractérisé par le pardon et le respect de l’autre sans distinction aucune.

Dans son esprit, l’unité du Gabon était nécessairement logique, objectivement indispensable. Il ne s’agissait pas pour lui de nier l’existence des ethnies, mais surtout de valoriser notre patrimoine commun, plus important que les différences, tant elles sont si souvent artificielles. Mes Chers Compatriotes,

Permettez-moi de rappeler à nos chers souvenirs que le Président Omar BONGO ONDIMBA a fait du dialogue et de l’Unité Nationale, les stimuli de son action politique comme de sa pratique du pouvoir. Il s’est inscrit toute sa vie dans cette tradition instituée par les Pères-fondateurs de notre République, en phase avec ses convictions profondes.

L’Unité Nationale irrigue tellement les cœurs et les esprits des Gabonaises et des Gabonais qu’il apparaît aujourd’hui inconcevable d’imaginer notre société autrement que sous ces traits. J’imagine que tous les Gabonais qui caressent le rêve légitime de se voir confié la conduite de notre destin collectif savent qu’il n’y a pas d’autre chemin à emprunter que de travailler à la consolidation de l’unité nationale, sauf à vouloir tenter le diable de la division: l’Ethnisme.
Mes Chers Compatriotes.

La consolidation de l’unité nationale c’est l’affaire de toutes les composantes de notre population: les jeunes, les aînés, les femmes, les hommes, les Intellectuels. Le chantier est immense et la chaîne d’union plus que nécessaire. Je voudrais donc, qu’en ce jour du souvenir et de recueillement que nous lui fassions le serment de toujours lui témoigner notre fidélité à sa mémoire et lui dire que nous garderons
vive la flamme qu’il a laissée allumée.

Nous devons lui dire aussi, Mes Chers Compatriotes, pour ne pas oublier, que son pays continue à rayonner à travers le monde, à faire entendre sa voix et à être respecté grâce à l’œuvre qu’il a accomplie en faveur de la paix, de l’entente entre les peuples, de l’environnement pour le bien de l’humanité et de la Planète. C’est le meilleur hommage que nous puissions lui rendre aujourd’hui, en lui disant encore: «Monsieur le Président, nous ne t’oublierons jamais. Car nous vivons en toi».

Puisse Dieu, tout puissant et miséricordieux, bénir le Gabon et son peuple.

Je vous remercie ».

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