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Gabon: L’UPG célèbre ses 21 ans

21 ans de combat constant pour le bien être du peuple gabonais.

L’Union du peuple gabonais (UPG) est une formation politique gabonaise dont l’idéologie est proche du socialisme et de la social-démocratie, créée le 14 juillet 1989 par Pierre Mamboundou, un ingénieur alors Directeur des relations extérieures de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT) en France. Sa date de création coïncide avec la célébration du bicentenaire de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, une façon pour ses fondateurs de déclamer leur liberté de penser autrement, leur liberté de réfléchir autrement, leur liberté d’apporter une alternative pour le Gabon.

La Création

L’annonce de la création de ce parti politique a valu à son leader trois ans et demi d’exil à Dakar au Sénégal, une condamnation à 10 ans de prison par contumace et d’être déchu de ses droits civiques et politiques. Cette formation politique fut en effet créée alors que la constitution gabonaise consacrait le monopartisme et le parti État. Son cofondateur, Doukakas Nziengui Moukwati fut arrêté et enfermé à la prison centrale de Libreville où il trouva la mort dans des conditions mystérieuses.

L’Union du peuple gabonais se fait connaitre dans l’opinion en inondons les villes du pays de tracts, fax et télex appelant les gabonais à réclamer le retour du multipartisme et de la démocratie pluraliste dès 1989. Les fondateurs de ce parti sont largement inspirés par le vent de démocratie qui souffle en Europe de l’Est et dont la matérialisation est la chute du mur de Berlin.

Chaque jours de nouveaux fax et télex arrivent au Gabon, les messages qu’ils contiennent sont signés du nom d’un fonctionnaire international, Pierre Mamboundou, ce dernier encore en poste à Paris pour le compte de l’ACCT devient vite une cible pour le régime du Président Bongo qui le fait expulser de France par une mesure d’urgence absolue pour Dakar au Sénégal.

De Dakar où il est exilé, Pierre Mamboundou continue de diriger son parti, il reçoit discrètement des délégations de militants venues de Libreville à qui il donne des instructions qu’ils transmettent une fois de retour au Gabon. Il noue de fortes relations d’amitié avec les responsables politiques et les intellectuels sénégalais. Il se rapproche également de la communauté estudiantine gabonaise au Sénégal de laquelle il tirera les futurs cadres de l’Union du peuple gabonais. C’est ainsi qu’il rencontre Richard Moulomba qui est vite séduit par ses idées et qui intègre le parti. Il en deviendra, quelques années plus tard, le Secrétaire général.

De 1989 à 1993 les militants de l’Union du peuple gabonais furent traqués par le régime du président Omar Bongo, ses responsables ne se réunissaient que nuitamment et clandestinement sous la direction de Sébastien Mamboundou Mouyama, Secrétaire exécutif du parti.

La légalisation

Exclu du bénéfice de la Conférence nationale se tenant du 23 mars au 19 avril 1990 – qui a débouché sur le retour du multipartisme intégral en République gabonaise -, par conséquent non éligible au bénéfice de la reconnaissance conférée de droit à ceux des Partis y ayant pris part, l’Union du Peuple Gabonais a été le premier Parti politique au Gabon, à se soumettre à la procédure de légalisation. Dans un contexte, où la simple sympathie à l’UPG exposait l’auteur tous les ostracismes, l’Union du Peuple Gabonais a pu réunir les trois milles (3.000) noms exigés par la loi, et par la même occasion, administré la preuve de son implantation sur toute l’étendue du territoire national.

Malgré l’accomplissement de toutes les formalités requises par la loi, la délivrance du récépissé définitif tardait, l’Union du peuple gabonais s’est alors fondée sur la disposition de la loi selon laquelle «la diligence de l’autorité compétente pour la délivrance du récépissé est enfermé dans des délais 3 mois, au terme desquels, faute de réponse, la légalisation est acquise de droit» pour déclarer sur la place publique qu’il était régulièrement constitué, plaçant les Pouvoirs publics devant le fait accompli.

Lorsque le récépissé définitif est finalement délivré le 30 septembre 1991, les premiers dirigeants du Parti, sûrs de leur bon droit, déployaient leurs actions à travers le pays.

Le 1er novembre 1993, Pierre Mamboundou, le président de l’UPG quitte son exil dakarois et regagne Libreville malgré la condamnation à 10 ans de prison prononcée par contumace qui pèse sur lui. Pour célébrer son retour, des militants sortent dans les rues de Libreville pour manifester leur joie.

A Libreville, Pierre Mamboundou, conseillé par les responsables locaux de l’UPG fait opposition à sa condamnation par contumace le 16 novembre 1993. Le ministère public qui avait huit jours pour réagir à sa démarche, mal préparé à ce cas de figure nécessitant une procédure particulièrement lourde, qui requiert un décret pour nommer les juges d’instruction, les représentants du Parquet, ainsi que la juridiction de jugement, la Cour de Sûreté de l’Etat n’a jamais été convoquée dans les huit jours du recours du leader de l’UPG, le 24 novembre 1993 sa condamnation est donc réputée n’avoir jamais existé. L’Union du peuple gabonais (UPG) le présente alors comme candidat à l’élection présidentielle du 5 décembre 1993. Sa candidature est rejeté. Une fois de plus, l’UPG est empêché de participer à un scrutin.

Son organisation

L’Union du peuple gabonais qui se présente comme un parti de gouvernement a à sa tête un Président, Pierre Mamboundou, qui donne les orientations, fixe les objectifs et représente le parti dans les actes de la vie civile et politique, il est assisté du Secrétariat exécutif qui tient des réunions bi-hebdomadaire. Chaque membre du Secrétariat exécutif est titulaire d’un département et dispose d’un cabinet. Le Secrétariat générale, dirigé par Richard Moulomba assure la gestion administrative et financière du parti. L’Union du peuple gabonais est représenté dans chaque province du Gabon par une fédération provinciale, elle-même divisé en délégations départementales, communales, d’arrondissements. La cellule est la plus petite subdivision du parti, l’ensemble des cellules en forment la base.

A l’étranger, l’Union du peuple gabonais dispose de représentations internationales.

Ses batailles électorales

Les « Accords de Paris»

Les soubresauts que connait le pays suite à la victoire contesté d’Omar Bongo à l’élection présidentielle du 5 décembre 1993, donne à l’Union du peuple gabonais l’occasion de s’exprimer au grand jour sur la crise qui mine le pays et de devenir un interlocuteur crédible dans le règlement de ladite crise. C’est à ce titre que l’UPG est invité à prendre part aux négociations convoqués à Paris du 5 au 27 septembre 1994 pour trouver des solutions de sortie de crise. Le parti y est représenté par Sébastien Mamboundou Mouyama, son Secrétaire exécutif, qui devient le porte-parole des partis d’oppositions présents à Paris. Les «Accords de Paris» de Paris signés, l’UPG s’insurge contre le peu de garanties obtenues par l’opposition sur l’organisation d’élections justes, crédibles et transparentes. Le parti refuse de faire campagne pour le référendum qui doit les faire adopter et décline la proposition qui lui est faite d’intégrer le « gouvernement d’Union nationale pour la démocratie » dirigé par le docteur Paulin Obame Nguema, conseiller spécial du Président de la République. Sébastien Mamboundou Mouyama décide alors d’entrer au gouvernement à titre personnel et sans l’accord de la direction du parti. Il en sera exclu.

Les premiers élus du parti

Entre 1994 et 1996, l’UPG continue de s’implanter à travers le pays. En décembre 1996, l’Union du peuple gabonais présente des candidats aux élections législatives, il obtient deux députés, à la commune de Gamba remporté par Blaise Sédar Makanga et dans le département de la Dola où Pierre Mamboundou est plébiscité. Le parti a ses premiers élus. Ses députés intègrent le groupe parlementaire Forces démocratiques unies (FDU) à l’Assemblée nationale que dirige Pierre Mamboundou et qui comprend aussi les députés du Forum africain pour la reconstruction (FAR) et du Parti social-démocrate (PSD). L’Union du peuple gabonais confirmera son implantation dans ces circonscriptions électorales en remportant en 1997 les mairies de ces localités.

Le scrutin présidentiel de 1998

Le Président de l’Union du peuple gabonais, Pierre Mamboundou est désigné par les partis membres du Haut conseil de la résistance (HCR) – la principale coalition des partis d’oppositions – pour être le candidat du groupement à l’élection présidentielle du 6 décembre 1998. Il est soutenu par une demi douzaine de partis parmi lesquelles le Parti gabonais du progrès (PGP) de Pierre Louis Agondjo Okawé, le Congrès pour la démocratie et la justice (CDJ) de Jules Aristide Bourdes Ogouliguendé et le Parti gabonais du centre indépendant (PGCI) de Jean Pierre Lemboumba Lepandou. Parmi ses soutiens on compte aussi Léon Mébiame, un ancien premier ministre d’Omar Bongo devenu opposant. Le candidat de HCR à la présidentielle de 1998 est finalement classé deuxième derrière Omar Bongo selon les résultats officiels avec 16,54% des suffrages. L’Union du peuple gabonais crie alors au hold-up électoral et qualifie Omar Bongo de «Président pas défaut». A Omar Bongo qui appelle à un gouvernement d’ouverture, l’UPG répond: «La majorité gouverne, l’opposition à minima propose, à maxima s’oppose».

En 2001 l’UPG, toujours au sein du Haut conseil de la résistance (HCR) est à l’origine du boycott des élections législatives par l’opposition gabonaise afin de dénoncer les doublons, les inscriptions multiples sur la liste électorale et la fraude organisée. Son mot d’ordre de boycott est largement suivi, seul 15% des électeurs se rendent aux urnes.

L’opposition à la trêve sociale

L’Union du peuple gabonais organise en 2000 une marche à Libreville dont le point de chute est le bâtiment abritant les services du ministère de l’éducation nationale pour réclamer la suppression de la « rame de papier » et du « papier hygiénique » des listes de fournitures des élèves du primaire et du secondaire. Son président Pierre Mamboundou en tête du cortège, va discuter directement de la question avec le ministre en charge de ces questions. Quelques semaines plus tard, il obtient gain de cause.

En 2002, avec les élections locales l’Union du Peuple Gabonais opère une percée y compris dans les régions réputées proches du pouvoir comme la localité d’Okondja (Sud-Est) où son leader est porté en triomphe par les populations, elle obtient en tout 44 Conseillers municipaux.

L’opposition de l’UPG à la trêve sociale proposée par le gouvernement en 2003 lui donne l’occasion d’inviter les principaux syndicalistes du pays à une rencontre à son siège. Parmi les présents, on retrouve Daniel Kombe Lekombo qui dirige le syndicat des enseignants et Christiane Bitoughat à la tête de l’union des syndicats de l’administration publique. A cette rencontre le parti expose sa position selon laquelle la signature d’une trêve sociale priverait les travailleurs d’un droit inaliénable: le droit de grève. Une trêve sociale de trois ans prenant fin en 2006 est finalement signée en présence d’Omar Bongo le 26 septembre 2003. La Fédération des syndicats des enseignants de l’éducation nationale (FESEENA) dirigée par Daniel Kombe Lekombo signa la trêve avant de la dénoncer 12 jours plus tard.

Scrutin présidentiel de 2005

Les 25 et 27 novembre 2005, Pierre Mamboundou est à nouveau le candidat de l’UPG à l’élection présidentielle. Pendant toute la durée de la campagne électorale, l’Union du peuple gabonais est privé de médias, son candidat ne sera vu à la télévision qu’une fois lors d’une émission d’une 1heure30 intitulé « Le débat ». Sa campagne est d’ailleurs jalonnée d’évènements malheureux, à Okondja (Sud-Est), où il se rend pour tenir meeting, son cortège est attaqué à l’entrée de la ville par une bande de jeunes armées de machette: à Franceville dans la région natale d’Omar Bongo, son meeting est interrompu par les jets de pierres de jeunes déposés quelques minutes plus tôt par bus, a Gamba, son avion pourtant affrété disparait mytérieusement.

Comme en 1998, le parti conteste les résultats officiels qui le classe deuxième derrière Omar Bongo avec 13,57% des suffrages. Il déclare même être vainqueur de cette élection avec 52,14% des suffrages et appelle les populations à la désobéissance civile. La contestation qui s’en suit dans les rues de Libreville, Port-gentil, Lambaréné et Tchibanga conduit à l’arrestation de 14 militants de l’UPG. Mbina Boulingui Gildas, un militant upgiste est retrouvé mort par balles dans la périphérie Sud de Libreville, 21 autres personnes sont interpellés à la suite d’une conférence de presse commune avec Zacharie Myboto, leader de l’Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD).

Saccage du siège du parti

Dans la nuit du 20 au 21 mars 2006, le siège national de l’UPG fut saccagé par des unités de l’armée gabonaise encagoulées, son leader qui s’y trouvait a été exfiltré in extremis par sa sécurité avant d’être récupéré par l’attaché militaire de l’ambassade des États-Unis qui le conduisit à l’ambassade d’Afrique du Sud à Libreville où il restera pendant un mois. Le ministre de l’Intérieur, André Mba Obame justifiera plus tard l’intervention des forces de sécurité et de défenses par la recherche d’armes de guerres qu’ils n’ont finalement pas trouver.

Proposer à un second exil, le Président de l’Union du peuple gabonais sortira de la résidence sud-africaine le 19 avril 2006 pour aller discuter avec Omar Bongo des conditions de décrispation du débat politique au Gabon. La rencontre revêt un caractère historique du fait que Pierre Mamboundou s’était refusé de rencontrer Omar Bongo pendant 20 ans. L’Union du peuple gabonais fera par la suite des propositions pour améliorer le dispositif légal en matière électoral parmi lesquelles l’introduction de la biométrie dans le système de recensement des électeurs.

Législatives et municipales de 2006 et 2007

Aux élections législatives qui suivirent l’Union du Peuple Gabonais obtint 7 députés dont 4 dans les deux principales villes du pays, Libreville et Port-gentil. Avec ses députés, l’UPG a pu formé un groupe parlementaire homogène à l’Assemblée nationale qui s’est illustré par deux propositions de Loi et des positions tranchées dans les débats parlementaires.

En 2007 l’Union du Peuple Gabonais a obtenu 91 conseillers municipaux issus principalement des grands centres urbains plus peuplés que les régions rurales. Inviter à intégrer le gouvernement de République conduit par le premier ministre Jean Eyéghé Ndong cette année là, l’UPG décline à nouveau l’offre, elle signifie sa décision à Omar Bongo le 14 janvier 2007.

Scrutin présidentiel de 2009

Le décès du président Omar Bongo le 8 juin 2009 marque le début d’une recomposition politique au Gabon, c’est ainsi qu’en juillet 2009, l’Union du peuple gabonais engage des consultations qui déboucheront sur la création de l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR), coalition composée au départ de cinq partis politiques et en dénombre désormais sept dont l’objectif est la prise du pouvoir pour l’exercer ensemble.

C’est donc au nom de l’Alliance pour le changement et la restauration que Pierre Mamboundou se porte candidat à l’élection présidentielle anticipée d’août 2009. Sa candidature est alors soutenue par son parti, l’Union du peuple gabonais, l’Alliance nationale des bâtisseurs (ANB) de Me Séraphin Ndaot, l’Union pour la nouvelle république (UPNR) de Me Louis Gaston Mayila, le Parti socialiste gabonais (PSG) d’Augustin Moussavou King et le Rassemblement national des bûcherons (RNB) du Pr Pierre André Kombila. Il obtient 25,64% des suffrages mais revendique la première place avec 39,15%.

Le 3 septembre 2009, l’annonce de la victoire d’Ali Bongo, fils d’Omar Bongo coïncidant avec une intervention musclée d’un bataillon d’élite de l’armée gabonaise à un sit-in organisé à la demande du président de l’UPG et où ce dernier fut grièvement blessé a conduit à un embrasement du pays. A Libreville mais surtout à Port-gentil la capitale économique, fief traditionnel de l’Union du peuple gabonais les populations descendirent dans les rues réclamer la victoire de Pierre Mamboundou. C’est ainsi qu’à Port-gentil, le consulat général de France, les sièges des sociétés pétrolière Total et Schlumberger ainsi que le foyer Roger Butin furent incendiés. Les manifestants accusant la France d’être à l’origine de la prise de pouvoir d’Ali Bongo. Le commissariat fut saccagé et les détenus libérés. Le déploiement massif des militaires à Port-gentil aurait causé près de 150 morts selon un rapport de l’opposition tandis que le gouvernement parlait lui de 3 morts. Les militaires se seraient aussi livrés à des exactions sur les populations tel le viol dénoncé dans le rapport de l’opposition.

L’Union du peuple gabonais (UPG) se positionne aujourd’hui comme le principal parti de l’opposition gabonaise.

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