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Gabon : Minkébé se vide de son ivoire

Le braconnage des éléphants, chassés pour leur ivoire, aurait atteint des proportions démesurées dans la réserve de Minkébé, dans le Haut-Ivindo. Selon un rapport mission binationale Gabon-Congo, des hommes d’affaires camerounais et gabonais seraient les cerveaux tête de ce réseau.

La réserve de Minkébé, dans le Haut-Ivindo, zone transfrontalière avec le Cameroun, est sous le joug d’un réseau de braconniers très intéressés par l’ivoire des éléphants, a révélé le rapport Tri- nationale Dja-Odzala-Minkébé (Tridom) de la mission binationale Gabon-Congo, menée avec la collaboration du programme DFC/WWF-Minkébé.

Selon le chef de brigade de faune de Minkébé-Est, le commandant Jean Samuel Edzang Obame, à la tête de la mission Tridom, qui visait à suivre les activités anthropiques qui sont associées par fois au grand trafic d’ivoires dans ce secteur, les conclusions sont alarmantes, alerte-t-il. «Les pygmées Bakas en provenance de Djoum, au Cameroun, seraient les principaux auteurs commandités en majorité par des hommes d’affaires basés au Cameroun, mais aussi des autochtones, côté gabonais qui pratiquent la chasse dans le parc de Minkébé», a affirmé Jean Samuel Edzang Obame.

Pour le commandant Edzang Obame, tous les stratagèmes sont utilisés pour tromper la vigilance des gardes chasse afin de réaliser de bonnes chasses à l’intérieur de la réserve : entente avec le chef du village sur le pourcentage qui lui reviendra, offre de présents à la population et pour finir, la mise en forêt des pygmées pour la grande épreuve de chasse. «Le commerce d’Ivoire rapporte gros. C’est ce qui explique la chasse des éléphants dans le parc national de Minkébé», a-t-il indiqué.

Le kilogramme d’Ivoire est acheté dans les environs de Minkébé, à 54 000 francs CFA, et à 80 000 à Douala et Yaoundé, au Cameroun. La mission d’inspection a récemment fait une importante trouvaille de 37 pointes d’ivoires ; une queue d’éléphant, neuf fusils de chasse, sept balances à Ivoire, 80 cartouches, trois scies à métaux, 40 pirogues, 34 campements investis. «La pêche est de plus en plus pratiquée comme prétexte dans certains campements. Parce que, en arrière plan il existe un intense trafic d’Ivoires», a arguménté le commandant Edzang Obame.

Si rien n’est fait pour démanteler ce réseau, le braconnage de Minkébé pourrait bien déséquilibrer la biodiversité dans cette zone, mondialement réputée pour sa concentration en éléphants.

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