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Interdiction de vente des uniformes dans les établissements, la décision ne fait pas que des heureux

(Par Cyriaque NGOMA)

La décision du ministre gabonais de l’Education nationale, Séraphin Moudounga d’interdir la vente des uniformes dans les établissements scolaires à partir de cette rentrée scolaire 2010-2011 n’a pas fait que des heureux.

La décision gouvernementale a procuré une joie indicible aux parents d’élèves qui ont bien voulu faire le déplacement de la salle polyvalente de l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM) la semaine dernière, mais aussi des enseignants qui, eux-mêmes sont aussi des parents d’élèves.

Mais il n’y avait pas que des heureux. Les plus touchés, même si la plupart d’entre eux sont restés de marbre, ce sont les chefs d’établissements secondaires publics et privés et ceux du primaire privé qui en font les frais, murmure t-on.

L’accès dans leurs établissements est conditionné au port de l’uniforme qu’ils sont les seuls à revendre à des prix qu’ils imaginent chaque année au gré de leurs projets, a affirmé un parent d’élèves.

La vente des tenues était devenue un business sucré. Chaque année, tout élève inscrit dans l’un des établissements avait l’obligation d’acheter une nouvelle tenue. Celle-ci n’était ni cessible ni reconductible quel que soit l’état de conservation. Et pour se l’arracher, il fallait débourser, selon les établissements, entre 15 000 et 20 000 F CFA. A cela, il fallait ajouter les frais inhérents à la pose du logo de l’établissement et qui devaient osciller entre 2 500 et 5 000 F CFA.

Ces dispositions édictées par les chefs d’établissements et leurs associés (couturiers et autres prestataires) obéraient les budgets des familles nombreuses ayant des enfants scolarisés, pis, ces uniformes ne devaient servir que le temps d’une seule année scolaire.

Que vont-ils maintenant inventer pour rattraper la cagnotte qu’ils ont inéluctablement perdue ? A près la ’’botte’’ des internats qui fonctionnaient avec des budgets en millions mais sans élèves, il est fort probable que ce soit sur les inscriptions qu’ils pourraient se rattraper, a ironisé un autre parent d’élève.

Mais là encore, le temps est compté… Bientôt ce sera une affaire classée. D’ailleurs, une mesure a été prise pour que seuls les apprenants présentant un transfert en bonne et due forme soient inscrits.

A chaque rentrée scolaire, les chefs d’établissements, notamment ceux des établissements secondaires publics (les ex-lycées d’Etat et collèges) créaient sciemment des situations de pénuries pour ainsi faire de la surenchère lors des inscriptions.

C’est ainsi que certains parents d’élèves étaient souvent amenés à débourser jusqu’à 200 000 F CFA pour obtenir le droit d’envoyer un enfant à l’Ecole. Des réseaux s’étaient même créés entre les chefs d’établissements, les censeurs et certains enseignants pour faire des recrutements ciblés dans le but de se partager les pourcentages que généreraient ces inscriptions.

L’autre bienfait de cette mesure c’est le coup de frein que le ministre donne à certains parents d’élèves et aux élèves qui jouaient à la ’’marelle’’ entre les classes et les établissements à chaque rentrée des classes.

L’une des conséquences immédiates de ce jeu de colin-maillard était, bien entendu, la hausse du taux d’échecs et de déperditions scolaires dus au fait que les joueurs ne retrouvent pas toujours le bon chemin.

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