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Le secteur de l’éducation perturbé au Gabon par une grève à plusieurs inconnues

(Par Lucien MINKO)

Une grève à plusieurs inconnues perturbe le secteur de l’éducation au Gabon, lancée par la Convention nationale des enseignants du secteur éducation (CONASYSED) pour protester notamment contre le non respect, par le gouvernement, du protocole d’accord signé en mai dernier.

Même si le mouvement n’est pas très bien suivie dans tous les établissements scolaires, il préoccupe cependant les plus hautes autorités du pays, qui redoutent l enlisement de la situation et un scénario identique à celui de la rentrée scolaire 2008-2009.

Le violent mouvement de grève déclenché par la CONASYSED en tout début d’année scolaire a paralysé le système éducatif national pendant plus de six mois. La grève décrétée mardi dernier par le syndicat des enseignants se situe dans la même veine de ce long mouvement qui a laissé des traces indélébiles et installé un climat de défiance entre le gouvernement et les enseignants.

Méfiants, ceux-ci craignent maintenant que les pouvoirs publics ne tiennent pas parole, notamment pour ce qui concerne la satisfaction des nombreux points de revendication restés en suspens, qui devaient trouver une solution différée dans le temps.

La cacophonie qui a prévalu lors de la rentrée scolaire 2010-2011, officiellement fixée au lundi 4 octobre est la preuve que les deux parties sont loin d’être sur les mêmes longueurs d’ondes.

A l’appel lancé, vendredi dernier, par le ministre de l éducation nationale, Séraphin Moundouga, pour la reprise des cours, est venue se superposer le lendemain le mot d ordre de grève de la CONASYSED.

Déboussolés, élèves et parents d’élèves et même certains membres du corps enseignant, étaient dans l’expectative. Une situation d’incertitude s’est ainsi installée, susceptible de dégénérer à tout moment.

Pour « désamorcer la bombe », le Premier ministre, Paul Biyoghé Mba, a engagé, dès mercredi soir, des négociations avec le collège des pairs de la CONASYSED et les membres du Syndicat des enseignants contractuels de l Etat gabonais (SECEG).

Au cours des négociations, qui se sont poursuivies jeudi, doit être examiné le protocole signé en mai dernier, renfermant les revendications des enseignants: octroi de parcelles, paiement de la prime d incitation à la fonction enseignante (PIF), paiement des rappels sur salaires.

Pour sa part, le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir) Faustin Boukoubi, s est rendu mercredi auprès du ministre de l éducation nationale, Séraphin Moundounga, pour lui demander « de prendre toutes les dispositions pour que la situation se régularise ».

Mais alors que la grève de la CONASYSED préoccupe les autorités au plus haut niveau de l Etat, les responsables du ministère de l éducation nationale semblent relativiser son impact. Les services de l inspection générale du ministère ont noté « avec satisfaction, la participation massive des enseignants chargés d accueillir les enfants pendant les premiers jours de toute rentrée scolaire ( ) ».

« L inspection générale des services a en effet relevé durant les deux jours de lundi 4 et mardi 5 octobre la mobilisation effective des enseignants dans les communes de Libreville et Owendo (banlieue sud de la capitale gabonaise) », a indiqué Mme Gertrude Boudono, inspecteur général des services, dans une déclaration lue mercredi soir à La télévision nationale.
S’agissant des présences et des absences des personnels dans les établissements publics du pré-primaire et du primaire, Mme Boundono a fait état d un taux de présence de 93,92%. Selon elle, 355 des 378 personnels administratifs étaient présents à leur poste de travail. Tout comme 1255 des 1558 (80,04%) chargés de cours étaient présents aux deux premiers jours de la rentrée scolaire.

Dans le secondaire, 650 des 673 personnels administratifs (soit 96,58%) étaient présents alors que sur un effectif total de 2523 enseignants, 2430 étaient présents (soit 96,31%), a indiqué Mme Boundono, ajoutant que les données communiquées par les directeurs d’académies provinciaux indiquent un taux de présence global de 90% chez les enseignants.

« C est le lieu de dire la détermination des enseignants de s arrimer à la vision de l émergence de l éducation nationale prônée par le chef de l Etat et de retrouver leurs lettres de noblesse perdues depuis longtemps », a souligné l inspecteur général des services de l’éducation nationale.

« Cela prouve à suffisance qu’ils aspirent tous à voir la mise en œuvre du programme décennal d’amélioration des conditions de vie et de travail de l ensemble du secteur », a-t-elle dit, soulignant que « cette détermination doit se poursuivre pour l’amélioration progressive du rendement scolaire ».

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